Airbus n'exclut pas des réductions d'effectifs pour limiter ses pertes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 septembre 2016 - 17:40
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L'avionneur européen Airbus Group "réfléchit" à un programme de réduction de ses coûts, sans exclure des suppressions d'effectifs.
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Airbus Group se préparerait à lancer un nouveau plan de restructuration et de réduction des coûts, selon le journal "Financial Times". Il servirait à compenser les retards coûteux de certains programmes dont l'A400M ainsi que les pertes concernant l'A380.

L'avionneur européen Airbus Group "réfléchit" à un programme de réduction de ses coûts, sans exclure des suppressions d'effectifs, afin de limiter les pertes dues aux revers de son super-jumbo l'A380 et de l'avion de transport militaire A400M.

"Vous n'excluez jamais rien quand vous parlez d'efficacité et de synergie mais nous sommes en train de réfléchir à tout cela, de réfléchir aux moyens de réduire les coûts de nos structures et d'être plus efficace", a déclaré à l'AFP le patron d'Airbus Group, Tom Enders. Le PDG allemand était interrogé sur des informations du Financial Times de lundi selon lesquelles l'avionneur prépare un plan de réduction des coûts, qui pourrait inclure des suppressions d'emplois.

Le plan viserait notamment à supprimer certains postes en doublon dans la division aviation civile de l'entreprise, qui représente 70% de ses revenus, précise le quotidien britannique. Questionné, M. Enders a répondu qu'il n'y avait là "rien d'extraordinaire", refusant de confirmer l'existence d'un plan de restructurations précis.

"Nous réfléchissons sans cesse à des solutions et des moyens pour être plus efficaces, pour faire en sorte que nos opérations soient moins coûteuses mais également nos administrations et nos structures administratives et, comme je l'ai déjà dit fin juillet, nous sommes en train d'y réfléchir", a déclaré le patron allemand en marge de l'inauguration de la "Leadership University" d'Airbus à Blagnac, près de Toulouse, où se situe le siège administratif du constructeur.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Economie et des Finances n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces déclarations.

"Nous ne nous sommes jamais cachés d'être en adaptation permanente. C'est un effort d'adaptation permanente", a réagi Thierry Baril, directeur des ressources humaines pour Airbus Group. "On essaie de diminuer nos coûts, en essayant de faire des synergies et d'éviter les duplications", a-t-il ajouté devant la presse. Le directeur a rappelé que le groupe, qui emploie près de 140.000 personnes dans le monde, a "déjà adapté ses effectifs à la réalité".

La venue de Tom Enders à la tête de l'avionneur, en 2012, avait déjà coïncidé avec des "efforts d'optimisation des structures". Mais depuis, l'urgence est devenue plus crue, avec les déboires qu'ont connues les programmes de l'A400M et de l'A380.

En juillet, Airbus avait annoncé avoir provisionné un milliard d'euros pour son avion de transport militaire, l'A400M, qui souffre de problèmes récurrents de retards de livraison. Mais c'est surtout le programme de l'A380 qui plombe les ailes du groupe. L'avionneur a dû réduire de manière drastique la cadence de production, alors que ce programme venait d'atteindre le seuil de rentabilité.

Un seul A380 par mois sera ainsi produit à partir de 2018, contre 27 sur l'ensemble de l'année 2015. Jusqu’ici, le Super Jumbo était produit à un rythme d'au moins deux appareils par mois. Cela a sonné comme un revers pour Airbus, après un énorme investissement dans ce navire amiral qui a marqué l'histoire de l’aéronautique.

Pour l'avionneur, cette décision permet de gagner du temps pour trancher sur l’avenir de l’appareil, entre une version améliorée ou l’arrêt du programme. Le PDG d'Airbus Group avait dit, fin juillet, espérer que cette diminution ne durerait pas plus "d'un an ou deux".

Airbus venait tout juste d’atteindre l’équilibre d'exploitation sur l’A380 l’an dernier, après des années dans le rouge. Au total, le programme A380, entré en service en 2007, a coûté entre 18 et 20 milliards d'euros. Airbus doit encore en livrer 126 exemplaires sur les 319 commandés. Il tablait au départ sur 1.200 commandes pour les 20 ans à venir.

En mars, Boeing, le grand rival américain d'Airbus, avait annoncé la suppression d'environ 4.000 emplois d'ici le milieu de l'année, sur un total groupe de 159.250 employés. Fin janvier, l'avionneur avait annoncé pour 2016 une baisse des livraisons d'avions civils, la première depuis 2010.

 

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