Regarder Netflix gratuitement : le streaming illégal pille les séries de la plateforme de VOD
Toujours plus de productions originales pour se démarquer face à la concurrence que se partagent les quelques acteurs mondiaux de la vidéo à la demande (VOD). Netflix a annoncé la mise en ligne en 2018 de pas moins de 700 contenus inédits, allant de l'émission de télévision en passant par le film, le documentaire et évidemment la série. Un total de 80 de ces productions originales seront conçues hors des Etats-Unis.
Une manne qui va alimenter Netflix bien sûr, mais sans doute aussi les sites de streaming gratuit, loin d'avoir disparu avec la notoriété grandissante des plateformes de VOD. Bien au contraire d'ailleurs. Selon le cabinet eMarketer, en 2018, pas moins de 2,38 milliards de personnes dans le monde regarderont au moins une fois par mois une vidéo en streaming ou en téléchargement. Et 90% des Internautes seront des utilisateurs de YouTube, hors Chine (où le site possédé par Google est interdit). Mais le principal site de vidéo en libre accès est quasiment arrivé à saturation, toujours selon eMarketer, qui estime que son potentiel de croissance est maintenant limité sur la plupart des marchés. Il ne sera donc pas forcément à l'origine des hausses de consommation de vidéos à venir.
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L'explosion du streaming risque aussi d'être portée par des sites bien plus confidentiels… et sans doute peu regardants sur la question de la propriété intellectuelle pour les exclusivités de Netflix. Malgré les nombreux sites où les vidéos sont effacées, assez rapidement, il ne faut que quelques clics pour accéder à American Vandal, 3% ou 13 Reasons Why, les trois séries les plus populaires de la plateforme de VOD en 2017. Avec des sites affichant parfois des noms de domaines plutôt rares comme .biz, .me (pour le Monténégro), .co (la Colombie) ou .ws (les Samoa).
Le manque à gagner est difficile à estimer pour Netflix car rien n'indique que des spectateurs sur d'obscurs sites de streaming pirate prendraient un abonnement sur la plateforme s'il n'avait pas accès aux contenus illégalement mis en ligne. Mais Netflix avait annoncé en octobre 2017 une hausse de ses tarifs d'abonnements: si le forfait de base est resté à 7,99 euros pour un écran, le forfait comprenant deux écrans a augmenté d’un euro (pour passer à 10,99 euros par mois) et celui comprenant quatre écrans et l’UHD a augmenté de deux euros (et passe à 13,99 euros par mois), soit des hausses respectives de 10% et 16,6%.
Malgré ses 117,6 millions d'abonnés, Netflix doit investir toujours plus pour produire des nouveautés… qui se retrouvent ensuite sur des sites de streaming illégaux. Un parasitage qui n'a pas empêché la firme de Los Gatos (Californie) de dégager un bénéfice net de 559 millions de dollars. Un montant qui a triplé en un an.
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