Traitements précoces : quand randomisation rime avec escroquerie intellectuelle
TRIBUNE - La crise du Covid aura montré les études et autres publications médicales sous un jour inquiétant. On croyait ces dernières sérieuses, contrôlées, relues, publiées au sein de prestigieuses revues au sérieux indiscutable : il n’en est rien. Que de mensonges et de manipulations dans tous les sens... À qui se fier ? Les laboratoires pharmaceutiques et les agences du médicament ont imposé les « essais randomisés contrôlés » (ERC), dont les normes sont censées correspondre à un haut niveau de preuves. Malheureusement, il n’en est rien : le procédé relève davantage de la manipulation que de la recherche de la vérité scientifique.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié le 5 avril 2023 un communiqué qui participe à la désinformation à propos des « essais randomisés contrôlés ». Que lit-on ?
« Les résultats de plusieurs essais randomisés contre placebo, de bonne qualité méthodologique, permettent aujourd’hui d’affirmer l’absence d’efficacité de l’ivermectine, quel que soit (sic) la dose utilisée en prévention ou en traitement du Covid-19. »
Personne ne l’a remarqué, mais il y a eu deux phases en ce qui concerne les publications concernant l’ivermectine (et l’hydroxychloroquine) ces dernières années.
D’abord une première vague d’études, qui étaient toutes favorables. Puis, après 18 mois, une seconde vague d’études qui, elles, ne montraient globalement aucune supériorité de l’ivermectine sur le placebo. Surprenant.
Le traitement serait-il plus efficace les années paires que les années impaires ? Les dernières études auxquelles l’ANSM fait allusion sont principalement Together et Activ-6, sans oublier la tentative Principle.
À quoi est due cette différence dans les résultats, alors qu’il s’agit du même traitement, de la même maladie, des mêmes patients et que les résultats devraient donc être les mêmes ? Avec de telles différences, il y a forcément des biais et de grosses erreurs à déceler... avec de la manipulation et des mensonges en perspective. Quelles constatations peut-on faire ?
Première constatation : comment la méthode pourrait changer le résultat ?
Les premières études, favorables, sont observationnelles. Les secondes, défavorables, sont « randomisées et contrôlées », les fameuses ERC.
On ne devrait d’ailleurs pas parler de défavorables mais de neutres, car le placebo n’a pas encore été démontré comme étant supérieur au produit, mais cela peut encore arriver avec les biais qu’ils introduisent... Qui connaît l’étude d’Anglemeyer, travail indiscutable fait en 2014 et publié dans Cochrane ? Cet énorme recueil de 1 583 méta-analyses avait pour objectif de comparer le résultat des études randomisées avec les études observationnelles, pour voir s’il y avait une différence entre ces deux types d’études.
Cela n’a pas été fait sur une seule pathologie mais sur 228 pathologies différentes, évitant ainsi les biais liés à la pathologie. Le résultat de ce travail montre qu’il n’existe aucune différence entre les études ERC dites « gold standard » et les études observationnelles. Et c’est logique ! En effet, en quoi la méthodologie d’une étude devrait-elle changer le résultat du traitement qui fonctionne ?
Autrement dit, s’il y a pour l’ivermectine une différence entre ces deux types d’études et de publications à la clef, c’est ailleurs qu’il faut en rechercher la cause, pas dans leur différence de nature, observationnelle ou ERC.
Deuxième constatation : le biais intellectuel et financier
Ceux qui rejettent les études observationnelles émettent quelque part un doute quant à l’honnêteté de celui qui a fait l’étude.
Permettez-moi d’émettre le même doute quant aux praticiens des études randomisées. A fortiori lorsqu’on sait qu’il n’est pas question d’argent pour les premiers, en dehors du giron de l’industrie pharmaceutique; ce qui est loin d’être le cas pour les seconds.
Les études observationnelles sont faites par des médecins qui traitent, colligent leurs résultats et les publient s’ils sont intéressants. C’est le cas de ces médecins de République Dominicaine qui recevaient les patients dans un centre de soins et les traitaient, avec un rapport sincère pour lequel ils ne recevaient aucune rémunération.
À l’inverse, les patients dans les études ERC sont recrutés par des médecins rémunérés pour cela et pour la charge administrative. Cela n’est pas sans inconvénients, j’en sais quelque chose ayant participé à ce genre d’« études », en tant que docteur. J’ai vite abandonné après la seconde, trop chronophage au détriment des autres soins.
Cela n’était pas du soin et ça ne me convenait pas. J’ai pu constater qu’il est facile de biaiser, changer une date ou omettre un élément pour ne pas perdre le temps investi, et le temps, c’est de l’argent… Ce biais important, déterminant, n’est jamais évoqué.
Cette différence, entre des études faites par des praticiens non rémunérés pour l’étude et dont le premier objectif est de soigner et par des non soignants rémunérés, n’est pas anodine.
L’intérêt de celui ou de ceux qui sont prêts à investir plusieurs millions dans l’étude est également à prendre en compte. Nombre d’études défavorables à l’égard des traitements ont pour financiers des personnes ou des entreprises liées aux vaccins, et les trois premiers auteurs de Together ont reconnu avoir reçu des fonds du NIH (National Institutes of Health, département de la Santé américain).
Ces études ne sont pas indépendantes, alors que les études observationnelles le sont.
Troisième constatation : le biais matériel et scientifique
Cette troisième constatation est la plus importante, le biais n’étant plus intellectuel ou financier, mais matériel, technique et scientifique. Des faits, rien que des faits : ces études ERC, vantées dans les hautes sphères et seules reconnues, sont inadaptées pour étudier un traitement précoce, quel qu’il soit.
S’appuyer sur des études ERC est une escroquerie intellectuelle. Il y a accumulation de biais qui sont trop importants, insurmontables. Je le dis, je l’affirme et je le démontre. Pour rentrer dans le protocole de ce genre d’étude il y a des délais incompressibles. Il faut plusieurs jours pour la mise en œuvre, beaucoup trop pour pouvoir parler de traitement précoce.
Le patient, qui va se plaindre de troubles, a été contaminé il y a 2-3 jours. Il va alors voir son médecin qui prescrit un test, puis retourne chez le médecin, soit 1 ou 2 jours de plus. On est au mieux en moyenne entre 3 et 5 jours.
Pour faire rentrer ce patient dans une étude randomisée « de bonne qualité méthodologique » comme le dit l’ANSM, il faut que le patient réponde à certains critères et qu’il ait un dossier, avec nombre d’examens, qui sont alors prescrits.
Il faut donc 1 ou 2 jours de plus pour avoir un dossier complet et voir s’il coche toutes les cases pour être randomisé. Si c’est le cas, le médecin prévient le laboratoire ou l’équipe responsable, qui va contrôler le dossier, effectuer la randomisation, puis envoyer les produits numérotés, étiquetés, au médecin.
Ce dernier va reconvoquer le patient pour les lui remettre. Dans le meilleur des cas, il est très difficile de faire tenir tout cela en 4 jours, qui s’ajoutent aux 2-3 jours incompressibles après contamination.
Ainsi quand vous regardez l’étude Activ-6, 3 457 malades voulaient rentrer dans l’étude. Seuls 1 591 ont été sélectionnés et la moyenne des traitements a démarré après 7 jours. Un quart des patients a démarré le traitement après plus de 8 jours, sans garantie que cela ne soit pas le 11e ou 12e jour, date arrangée à 10 jours pour ne pas perdre tout le travail antérieur.
Un des patients a raconté s’être déclaré au 5e jour, et avoir reçu son colis au 6e jour après déclaration (par la poste, à cause du week-end), soit un total de 11 jours. Il a fait partie de l’étude, soit dans les moins de 10 jours. Il est signalé que 209 patients sélectionnés n’ont pu rentrer dans l’étude, faute d’avoir reçu leurs produits dans les délais.
Cela montre bien que démarrer un traitement dans une étude ERC, dans les 3-4 jours qui suivent les premiers troubles, c’est impossible. Quand ils parlent d’évaluer l’efficacité d’un traitement précoce, ils mentent. Le biais est insurmontable. Une étude ERC, avec la qualité demandée à ces études, ne peut être précoce.
Or, on le sait très bien, toutes les études concernant l’ivermectine le disent, plus le traitement est pris tôt, plus il est efficace. Et pour cause : l’ivermectine est censée empêcher le virus de rentrer dans les cellules. Désolé, après 5 jours, ils sont déjà tous rentrés, et cette fonction de l’ivermectine devient sans objet (reste l’immuno-modulation, qui n’est pas la fonction première).
L’étude de la République Dominicaine de 2020 est à l’opposé de ces études ERC, et démontre parfaitement que seules les études observationnelles peuvent évaluer correctement un traitement précoce. Les patients avaient été classés en 4 groupes correspondant à la gravité et l’ancienneté des troubles.
Les résultats les plus spectaculaires sont dans le premier groupe, patients renvoyés chez eux avec traitement. En revanche, comme dans les études ERC, ils ne constatent pas de bénéfice du traitement dans le dernier groupe, le plus évolué avec des patients traités tardivement. Même chose dans les constatations du Dr Loué en EHPAD : son seul décès est le patient traité le plus tardivement, au 18ejour.
Quatrième constatation : Les autres biais
Je ne les citerai pas tous, tant il y en a, plusieurs dizaines pour les plus importants (80 ici pour Together), dans ces études montées secondairement dans le but de prouver qu’il n’y a pas de traitement efficace possible contre le Covid.
Ces études sont de vastes fumisteries, la première étant celle du Lancetgate à l’été 2020, ce qui ne les empêche pas d’être les seules utilisées par les autorités qui les mettent en avant.
Dans quasiment toutes ces études « neutres », tout a été fait pour que cela soit... neutre. L’ivermectine a été donnée en monothérapie, alors que tous les protocoles l’associent avec de la Doxycycline ou de l’Azithromycine. Il est également connu que c’est un ionophore de zinc, et qu’elle est donc plus efficace avec du zinc qui augmente sa biodisponibilité : ce dernier était absent.
Vous avez une trithérapie pour le VIH, si vous passez en monothérapie, ce n’est plus la même chose ! Outre cette monothérapie, on a toujours étudié avec le dosage le plus bas, et surtout avec des prises à jeun, en toute connaissance de cause, alors que l’on sait que l’absorption est deux fois plus importante avec un bon repas.
Le groupe placebo n’était pas forcément sans traitement. L’essai Together se déroulait au Brésil, dans une région où l’on pouvait se procurer de l’ivermectine sans ordonnance, et où elle connaissait un pic de consommation. Sa réputation d’efficacité en prévention et en traitement était donc assez répandue.
Or, le protocole expérimental ne fixait aucune condition d’exclusion de l’essai liée à la consommation d’ivermectine préalablement à l’enrôlement. Il n’est donc pas exclu qu’une partie du groupe placebo ait été « sous ivermectine » du fait d’un traitement préventif. Dans une autre étude, Lopez-Médina, vantée par les autorités, le groupe placebo avait reçu par ailleurs de l’ivermectine par erreur, ce qui n’a pour autant pas arrêté l’étude !
La quasi-totalité de ces études porte sur des populations à moyenne d’âge faible. Dans l’étude Activ-6, 60% des patients avaient moins de 50 ans (37 ans pour l'étude Lopez-Médina !). De plus on peut se demander quelle maladie ils ont traité et si les cobayes étaient vraiment malades, car quand il y a dans le groupe placebo 1% d’hospitalisations et 0 décès, comment voulez-vous arriver à démontrer que l’ivermectine peut faire mieux ?
Dans une population qui guérit seule de la maladie, comment voulez démontrer qu’un traitement fait mieux ? Le résultat ne peut être que neutre. Dans les études observationnelles en EHPAD de Charlotte Bernigaud et de Pierre Loué, les moyennes d’âges étaient de 90 et 83,5 ans, les comorbidités multiples. Là on est dans le concret pour juger des résultats, sans biais concernant l’âge.
Dans l’étude Activ-6 toujours, la moitié des patients étaient vaccinés. Quand on vous dit que cela protège des formes graves, cela fait un peu désordre dans le groupe placebo !
Dans cette étude RCT :
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Les dossiers médicaux étaient faits via une plateforme internet par les patients eux-mêmes, de même que la description des symptômes et des résultats, alors que dans les études observationnelles, c’est au moins fait par des médecins !
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Une seule visite à 3 mois, alors que les critères définissant les résultats sont évalués à 7, 14 et 28 jours.
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Quand on apprend que ces « cobayes » étaient rémunérés via un bon d’achat Amazon de 100 euros, et que certains pouvaient appeler les copains « viens, si tu veux gagner un bon d’achat, il suffit de raconter n’importe quoi sur leur site et tu es accepté », d’où le rush inattendu pour les inscriptions. Je ne dis pas que cela s’est passé comme cela, mais tout est fait pour que cela arrive, à l’évidence, et la seule chose contrôlée a été le test, pas la manière de remplir les dossiers en ligne, ni les dates et troubles avant et après traitement.
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Dans la version complémentaire avec dosage plus important (Activ-6 600), 109 patients étaient asymptomatiques lorsqu’ils ont reçu le médicament mais ont été inclus dans les données car positifs, avec « infection faible à modérée » qui rentre dans les critères d’admission. Sans commentaire.
Passons sur les nombreuses entorses comme des changements de protocoles en cours d’étude, les résultats préliminaires ne convenant sans doute pas, résultats par ailleurs non publiés alors que dans le protocole initial cela devait être fait tous les 300 patients.
Passons sur les data non disponibles pour certaines études, qui renvoient sur des sites hébergeurs qui prétendent ne rien avoir et n’avoir rien reçu (Together).
Passons sur les délais pour publier afin de tourner le tout dans un bon sens, les chiffres annoncés en conférence de presse n’étant plus les mêmes dans la publication 7 mois plus tard.
Le « biais » de l’étude Principle relève d’une sorte de mensonge par omission. Cette étude pilotée par l’Université d’Oxford a sombré dans le ridicule. Les premiers résultats n’étant sans doute pas conformes à ce qu’ils étaient censés démontrer, cette étude a été arrêtée… faute de trouver de l’ivermectine !
Des milliards de doses étaient disponibles sur la planète, n’importe qui peut en acheter en Inde par 10 kg pour une poignée d’euros. Sans commentaire. Cette Université est aussi celle qui a surdosé l’étude sur l’hydroxychloroquine pour arriver aux conclusions que le produit était dangereux.
On sait aussi que c’est elle qui a reçu 40 millions quand le rapport Andrew Hill sur l’ivermectine est sorti. Cela fait beaucoup de coïncidences concernant l’honnêteté de ces études ERC.
Malgré tous ces efforts pour rendre ces études défavorables, malgré des traitements toujours tardifs, toutes ces études montrent dans les chiffres un avantage favorable à l’ivermectine, mais « statistiquement non significatif ». Mission accomplie. Les chiffres ne mentent pas, les statisticiens oui.
Les autorités sanitaires sont les mieux placées pour constater ces faits, elles ne peuvent les ignorer. Dans ces conditions, leur attitude et leur discours relèvent soit de l’incompétence (ils ne voient rien), soit se rapproche de la manipulation et du mensonge (ils savent).
Notons au passage que quand l’ANSM se permet d’affirmer que « plusieurs essais randomisés contre placebo, de bonne qualité méthodologique, permettent aujourd’hui d’affirmer l’absence d’efficacité de l’ivermectine en prévention du Covid-19 », ces études permettant de l’affirmer n’existent pas !
Il n’y a à ce jour « que » 18 études dans le monde en prévention, et toutes donnent des résultats extrêmement positifs, aucune n’est négative ou neutre. Un mensonge de plus.
Le communiqué défavorable de l’ANSM a été immédiatement diffusé par le Quotidien du Médecin, ce même 5 avril 2023, qui nous a permis d’en prendre connaissance.
Mais, quand une étude dit le contraire, ce journal est aux abonnés absents, tout comme les autres mainstream d’ailleurs. On est plus proche de la pensée unique qui doit obligatoirement manipuler pour exister, que d’une information plurielle où tous les faits de recherche ou même les opinions peuvent s’exprimer, être relatés.
Il est vrai que pour ces journaux, comme pour les médecins participant aux études, leur existence tient à leurs sponsors, et l’on a déjà vu de gros laboratoires pharmaceutiques menacer de retirer leurs contrats publicitaires si les journaux publiaient certains articles.
Face à l’argent, la liberté d’expression est bien démunie, la science sincère aussi.
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