Un numéro "anti-relou" arrêté après une campagne de haine

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Par AFP
Publié le 31 octobre 2017 - 16:25
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Rassemblement pour dénoncer le harcèlement sexuel à Marseille, le 29 octobre 2017
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© Franck PENNANT / AFP/Archives
Rassemblement pour dénoncer le harcèlement sexuel à Marseille, le 29 octobre 2017
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Un numéro de portable "anti-relou", destiné à décourager les auteurs de harcèlement, a été fermé après trois jours de fonctionnement pour avoir été l'objet d'une violente campagne hostile, ont annoncé mardi les deux militants féministes qui l'avaient créé.

Après "une attaque coordonnée contre le service" et "une campagne de harcèlement contre nos personnes", marquées par "plusieurs dizaines de messages de haine, et notamment des menaces de mort" publiées sur Twitter et d'autres plateformes, Clara Gonzales et Elliot Lepers ont coupé lundi soir la ligne téléphonique, ont-ils expliqué dans un communiqué.

"Plus de 20.000 messages d'insulte" ont été envoyés à partir de 16h00 lundi, selon les deux militants féministes.

Ils avaient lancé vendredi soir ce numéro de portable. L'idée, inspirée d'une initiative américaine, était de donner ce numéro aux dragueurs trop insistants pour se débarrasser d'eux. S'ils le contactaient ensuite par SMS, ils recevaient en retour en message leur signifiant "si une femme dit non, inutile d’insister".

Le service a reçu pendant ses trois jours de fonctionnement "30.000 sms", a indiqué Clara Gonzales à l'AFP, qui, avec Elliot Lepers, avait lancé pendant le week-end un appel aux dons pour les aider à financer l'opération.

Les militants ont annoncé qu'ils entreprenaient les démarches juridiques pour que les responsables de la campagne à leur encontre soient poursuivis.

"Il ne s'agit de rien d'autre qu'une police politique de la pensée qui utilise l'intimidation, l'incitation à la haine et la violence pour réduire les féministes au silence", disent-ils. Ils annoncent qu'ils vont "tenter de réactiver un service similaire dès que possible".

"A ce jour, ni Twitter, interpellé à propos de menaces de mort, ni Webedia, société éditrice du site jeuxvideo.com sur lequel les délinquants se sont coordonnés, n'ont réagi", disent-ils. Ils souhaitent que l'initiative "contribue à mettre fin à l'impunité du cyber-harcèlement".

Dans un communiqué en fin de journée, le groupe Webedia, propriétaire de jeuxvideo.com, a "condamné fermement" les attaques ayant visé le numéro "anti-relou", ainsi que "toute forme d'incitation à la haine et à la violence".

Alors qu'"une partie des auteurs" des messages malveillants "se réclame membres ou visiteurs du forum +18-25+ de jeuxvideo.com", le groupe a souligné que "les appels aux raids ou aux attaques d'autres sites ou services sont interdits sur (ses) espaces publics de discussion".

"Les comptes des auteurs de ces appels sont bloqués et leurs propos supprimés", a-t-il précisé. Il informe que depuis le début des attaques "un effort de modération particulier est appliqué" par ses équipes "pour supprimer les messages concernés".

En revanche, il a ajouté ne pas pouvoir intervenir sur les conversations générées sur d'autres réseaux comme Twitter, Facebook, YouTube ou Discord, "si certaines personnes y utilisent sans autorisation l'iconographie du forum".

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