Une femme tuée par son mari malgré le dispositif de "Téléphone grand danger"

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 29 juin 2018 - 15:48
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Une femme a été tuée par son mari malgré le dispositif de "Téléphone grand danger"
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© Denis CHARLET / AFP/Archives
Une femme a été tuée par son mari malgré le dispositif de "Téléphone grand danger"
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Une mère de famille qui avait activé le "Téléphone grand danger" (TGD), dispositif d'alerte confié aux femmes victimes de violences conjugales, a été tuée lundi dans le Bas-Rhin par son ex-compagnon, une première en France, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

La victime, âgée de 35 ans, "a manifestement actionné son téléphone dès qu'elle a vu" son ancien conjoint devant son domicile à Schweighouse-sur-Moder, à une trentaine de km au nord de Strasbourg, a indiqué à l'AFP le procureur adjoint Laurent Guy.

"L'opérateur de la plateforme a tenté d'établir un contact vocal. Comme personne ne répondait, il a prévenu la gendarmerie qui est arrivée sept minutes plus tard", a précisé le magistrat.

La mère de famille, qui "avait reçu de très nombreux coups de couteau était encore en vie quand la gendarmerie est arrivée, mais malheureusement elle est décédée", a relaté M. Guy.

"Le TGD a fonctionné, mais n'a pas pu sauver cette femme vu la gravité des blessures et la détermination de l'auteur", a ajouté M. Guy.

"C'est la première femme tuée par son mari et bénéficiant du dispositif", a réagi auprès de l'AFP Youssef Badr, porte-parole du ministère de la Justice.

Le TGD dispose "d'une touche dédiée à l'arrière de l'appareil, permettant à la victime de joindre, en cas de grave danger, le service de télé-assistance accessible 7j/7 et 24h/24", a-t-il détaillé.

L'opérateur, selon la situation, peut demander immédiatement l'intervention des forces de l'ordre grâce à un canal dédié. "Ce dispositif permet également la géolocalisation du bénéficiaire", a précisé M. Badr.

Le couple était parent de deux enfants de 10 et 11 ans, selon Le Parisien-Aujourd'hui en France.

L'homme, un trentenaire qui vivait dans le sud de la France, avait été condamné pour des violences sur son ex-compagne en mars à un an de prison avec sursis avec interdiction de prendre attache avec elle et de se présenter à son domicile.

"Dans le cadre de la procédure de divorce, elle bénéficiait d'une ordonnance de protection et était dotée d'un TGD parce qu'il la contactait souvent pour lui faire du chantage au suicide et la faire culpabiliser", a souligné M. Guy.

L'homme, en fuite, a été découvert mort, percuté par un train dans la nuit de mercredi à jeudi à Ebersheim, dans le sud du département. "C'est manifestement un suicide", a commenté le procureur-adjoint.

"En 2017, les juridictions métropolitaines bénéficiaient de 543 TGD, 694 sont actuellement en cours de déploiement", selon le porte-parole de la Chancellerie qui précise que le dispositif sera prochainement étendu aux Antilles.

Les forces de l'ordre ont été sollicitées à 222 reprises en 2016 à la suite des alertes déclenchées par les bénéficiaires et 36 auteurs présumés de violences ont été interpellés.

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