Nouveau témoignage d’une mère à qui on a retiré la garde de sa fille, suite à sa plainte pour inceste
ENTRETIEN ESSENTIEL - Alors que le gouvernement vient de lancer une campagne pour briser le silence entourant l’inceste, et pour encourager toute personne "ayant le moindre soupçon" à appeler le 119, la justice continue à retirer la garde des enfants, à de nombreux parents déposant plainte pour violences sexuelles sur ces derniers. C’est une avocate, Vanessa Frasson, qui témoigne cette semaine du transfert de garde de sa fille âgée de 4 ans et demi, à son père soupçonné de violences conjugales et d’inceste. Une information judiciaire est ouverte pour ces faits. Ce transfert de garde va à l’encontre des préconisations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), qui vient de rendre son rapport final, et préconise notamment la suspension de plein droit de l’autorité parentale durant le temps de l’enquête, en cas de suspicion d’inceste. Le père de l’enfant clame son innocence et accuse son ex-compagne de mensonges et de manipulation.
Que le père de la petite soit coupable ou pas, le témoignage de Vanessa Frasson est effarant. On ne peut que penser à celui de Sarah Kadi, publié cet été sur notre site, et qui a expliqué à nouveau les dramatiques conséquences du déni judiciaire dans le documentaire réalisé par Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova, diffusé hier dimanche 24 septembre sur M6.
On a menacé Sarah Kadi de lui retirer sa fille si elle ne cédait pas aux injonctions judiciaires de remettre l’enfant au père soupçonné d’inceste, la justice a mis 4 ans pour établir la culpabilité de ce dernier sur lesdits faits d’inceste, et la petite a continué à subir des violences sexuelles durant ces quatre longues années.
On ne peut évidemment pas affirmer qu’il en est de même pour la fille de Vanessa Frasson, son père étant présumé innocent, mais on peut quand même souligner l’incroyable manquement au plus élémentaire principe de précaution de la justice, et la violence avec laquelle l’institution peut se retourner contre les plaignants en matière de violences sexuelles. Ce même manquement au principe de précaution et cette même violence que l’on trouve dans le témoignage de Hannah dam Stockholm publié aussi sur notre site, et que vous constaterez encore dans des témoignages à venir sur France-Soir. Il est en effet important de réaliser que les difficultés pour faire reconnaitre les faits de violences sexuelles sur mineurs ne sont pas exceptionnelles, et que les cas où les institutions se retournent contre les victimes et/ou leurs protecteurs (femmes ou hommes, car même s’ils sont moins nombreux, ces derniers ne sont pas mieux traités) sont dramatiquement fréquents.
De ce fait, notre invitée de ce jour, qui est aussi docteure en droit et avocat, en appelle au Conseil constitutionnel pour une meilleure protection des mineurs, dans une lettre ouverte qu’elle invite tout un chacun à lire et relayer. On en trouve une version courte en suivant ce lien. Et une version plus longue et juridique dans celui-ci.
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