Entretien avec Pierre Labrousse, auteur du roman “Le clone de l’Apocalypse”

Invité de notre "Entretien essentiel", Pierre Labrousse est agrégé de philosophie, professeur, auteur de "La sagesse du désir, un essai sur le concept d’écart et la question du mal". Il s'est lancé dans la science-fiction avec un roman d’anticipation : Le clone de l’Apocalypse (aux éditions Pierre Téqui).

Citoyens de droit et citoyens de corps : qui aura le choix d'être libre dans le futur ? 

L'histoire se déroule en 2084 (cent ans après 1984...), dans la région d’Alsace qui fait face à des températures polaires. Pourquoi ? L’Union occidentale (UO, toute ressemblance avec une autre entité supranationale est bien évidemment fortuite...) a pleinement réussi à inverser le réchauffement climatique. Comment ? En pratiquant une rude politique de dénatalité et de “renaturalisation” de villages jadis habités, par une destruction mécanique. 

Daniel Hattstatt, la trentaine, est l’ingénieur chargé de cette “renaturalisation” dont la conséquence est d’effacer l’héritage du passé au prétexte d’un respect de l’environnement.  

En dehors de son activité professionnelle, dans cette société du futur, le héros refuse toutefois les implants cérébraux.  

À cette époque, l’humanité a su réaliser des clones humains : réservés aux riches, ceux-ci ont découragé l’humanité d’avoir des enfants. Outre la possibilité d’utiliser ces êtres cybernétiques comme employés de maison, ils peuvent aussi servir de donneurs d’organes.

Daniel se laisse tenter par la location d’un clone nommé Lucie. Pilotée par une Intelligence Artificielle, celle-ci va cependant montrer des affects et des intérêts culturels surprenants. Est-ce parce que Daniel a écouté la musique de Mahler avec elle ou abordé la philosophie de Nietzsche ?  

C’est le début d’une intrigue à rebondissements qui fait écho à notre actualité et à certaines idéologies, comme le transhumanisme ou le wokisme, dont l’auteur imagine avec moult descriptions ciselées les dramatiques conséquences au siècle prochain.  

Pierre Labrousse, qui “a relu l’Apocalypse de Saint Jean" avant de rédiger son ouvrage, propose “un roman d’espérance chrétienne” et décrit les errances potentielles d’une écologie dévoyée, extrême, dont les diktats iraient jusqu'à piétiner l’humanité. 

Le clone de l’Apocalypse, “vision actuelle du futur” ? Dans cet Entretien essentiel, Pierre Labrousse évoque des enjeux contemporains capitaux pour le devenir de l'humanité : l'éducation des enfants, le devenir de la science et de l’information, la nature de l’Intelligence Artificielle (IA) ou encore le crédit social. 30 minutes essentielles.