Violences conjugales : mieux prendre en charge les enfants, victimes collatérales

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 06 septembre 2017 - 17:00
Image
Le centre Hubertine Auclert propose de mieux reconnaître et prendre en charge les enfants victimes c
Crédits
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Le centre Hubertine Auclert propose de mieux reconnaître et prendre en charge les enfants victimes collatérales de violences conjugales
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives

Accompagnement renforcé des enfants témoins de violences conjugales ou retrait de l'autorité parentale des maris violents: le centre Hubertine Auclert propose de mieux reconnaître et prendre en charge les enfants victimes collatérales de violences conjugales, dans un rapport devant être rendu public jeudi.

En France, 143.000 enfants vivent dans un foyer où une femme a déclaré des violences physiques ou sexuelles au sein de son couple, rappelle le groupe de travail réuni par l'Observatoire régional des violences faites aux femmes, du centre francilien (chiffres Insee).

Si l'on tient compte des violences non déclarées, y compris verbales et psychologiques, 4 millions d'enfants seraient concernés, selon une autre étude.

En 2016, 25 décès d'enfants dans le cadre de violences conjugales ont été recensés par le ministère de l'Intérieur, dont neuf ont été tués par leur père en même temps que leur mère.

Si elles ne sont pas toujours fatales, les violences conjugales peuvent avoir d'importantes répercussions sur la santé, le comportement et le développement des enfants, sans compter les risques de reproduction, une fois adultes, des violences dont ils ont été témoins dans leur jeune âge.

Les conséquences des violences conjugales sur les enfants ont un coût pour la société estimé à 422 millions d'euros, notamment en raison des coûts d'accueil et accompagnement par l'aide sociale à l'enfance, rappelle le rapport.

Il recommande de reconnaître en droit pénal le statut de victime de l'enfant exposé aux violences conjugales, même s'il n'est pas directement ciblé.

Il préconise aussi d'améliorer les dispositifs de mise en sécurité des femmes victimes de violences et de leurs enfants: accès facilité à l'hébergement d'urgence, meilleure application de la législation sur l'éviction du conjoint violent du domicile.

Le rapport conseille de développer dans le milieu associatif des dispositifs spécialisés d'accompagnement des enfants pour les aider à se reconstruire, par exemple grâce à des ateliers ou groupes de parole, et d'améliorer leur accès aux soins psycho-traumatiques.

Pour les enfants qui ont été témoins du meurtre de l'un de leurs parents par l'autre parent, il propose de généraliser le dispositif "féminicide" expérimenté en Seine-Saint-Denis: la prise en charge socio-médicale commence par une hospitalisation de trois jours de l'enfant, au cours de laquelle ses traumatismes sont évalués.

"D'après plusieurs études, entre 40% et 60% des conjoints violents sont aussi des pères violents", signale le groupe de travail, composé d'experts et élus. Dans les situations où les enfants ne sont pas directement ciblés par l'auteur des violences, "des études montrent que ces pères exerçant des violences sur leur partenaire sont peu impliqués et peu empathiques vis-à-vis de leurs enfants".

Le rapport propose de mieux appliquer la législation permettant de retirer, totalement ou en partie, l'autorité parentale au parent violent condamné pour un crime ou délit sur l'autre parent.

Un total de 157 personnes (123 femmes et 34 hommes) sont mortes, victimes de leur conjoint, petit ami, compagne, amant ou ex en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.