Lyon : une vidéo de poulets brûlés vifs suscite la polémique, l'artiste répond
C'est un spectacle assez déroutant auquel ont assisté de nombreux visiteurs. A Lyon, le musée d'art contemporain (MAC) expose depuis la semaine dernière une vidéo de poulets brûlés vifs, une œuvre d'Adel Abdessemed qui a rapidement suscité la colère des internautes et associations de défense des animaux. Face aux nombreuses critiques et à la polémique naissante, l'établissement n'a pas tardé à réagir, expliquant que la séquence intitulée Printemps avait été réalisée "avec une équipe de techniciens créateurs d'effets spéciaux pour le cinéma, qui utilisent couramment ce produit pour créer des effets de flammes et d'incendie qui sont sans danger".
Dans une lettre ouverte publiée par Le Figaro, l'artiste lui-même a également tenu à réagir, expliquant sa démarche tant décriée. "On m'accuse parfois d'être violent et sanguinaire car je montre et je dénonce cette violence qui est autour de nous mais personne n'a eu le courage de voir mon travail de près ou d'écouter ma pensée", a-t-il expliqué précisant qu'il n'avait pas réalisé cette œuvre dans un but malsain: "Ce sont mes pauvres frères qui souffrent et je suis là avec eux. Et pourtant je suis impuissant et muet comme eux. Ces animaux représentent notre douleur, notre nostalgie, notre souffrance".
L'artiste a ensuite détaillé le fond de sa pensée, laissant entendre qu'il ne cautionnait en aucun cas la souffrance animale. "Je ne sais pas à quel moment s'est faite la séparation hommes - animaux mais je suis impuissant face à ces élevages, aux produits pharmaceutiques, ou cosmétiques à base de baleine, à ces laboratoires qui font des expériences sur les animaux ou bien ceux envoyés dans l'espace sans explication et aujourd'hui je suis impuissant devant vous car vous êtes aveugles et ne regardez plus rien. Pourquoi? Car je suis un artiste qui produit des œuvres contre la violence du monde. Je le fais simplement, sans jugement", a-t-il confié tout en insistant sur la technique utilisée pour réaliser son œuvre: "Le feu est un artifice, il n'a pas plus brûlé les coqs que moi-même".
Voir aussi - Une vidéo d'art contemporain montrant des poulets en train de brûler choque
"J'ai déjà utilisé ce produit sur moi-même pour Je suis innocent (l'une de ses œuvres, NDLR) qui me montre en flammes comme les poulets de Printemps qui n'ont été soumis à cet effet de flammes que pendant trois secondes et sous le contrôle strict de techniciens expérimentés pour éviter toute souffrance", a-t-il rappelé tentant comme il le pouvait d'éteindre la polémique: "Ces trois secondes ont été ensuite montées en boucle dans un dispositif sonore et visuel qui en accentue la dramatisation. Comme au cinéma j'utilise des effets spéciaux pour ne pas être l'acteur de ce que j'entends dénoncer".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.