"Astérix-Le Domaine des Dieux", défi relevé
Nous sommes en 2014 après J.-C., Astérix-Le Domaine des Dieux sort en salle. Pour en arriver là, le scénariste et coréalisateur Alexandre Astier, célèbre pour son rôle devant et derrière la caméra dans la série Kaamelott, a lutté six ans. Plusieurs écueils sont venus mettre à mal un projet déjà risqué.
Car adapter au cinéma un héros de la bande dessinée française est un défi. Beaucoup s’y sont risqués avec Astérix, mais aussi Lucky Luke, Michel Vaillant, Iznogoud, Largo Winch... On y a croisé du bon et du moins bon.
Pour adapter Le Domaine des Dieux, Alexandre Astier a choisi l’animation en 3D (mais pas en relief). Exercice réussi avec le concours de Louis Clichy, coréalisateur, qui a travaillé notamment comme animateur sur Là-haut et Wall-E. La 3D donne vie à Astérix et ses compagnons avec succès.
Autre risque, le scénario que tout le monde connaît mais qu’il ne faut pas trahir au risque de décevoir les inconditionnels de la BD. La trame principale est bien là. Pour enfin abattre le petit village gaulois, César décide la construction d’un complexe de vacances pour Romains. Encerclés par la civilisation romaine, les irréductibles devront "s’adapter ou disparaître". Face aux civils, Astérix et ses amis ne peuvent solutionner le problème à coups de potion magique et de baffes, leur méthode préférée dans bien des albums. C’est cette vulnérabilité qui a poussé Alexandre Astier à choisir Le Domaine des Dieux.
Dans cette version on découvre que même Obélix n’est pas invincible. On en vient même à s’inquiéter pour les Gaulois. Si, à ce niveau, le scénario prend quelques libertés, avec plusieurs intrigues et personnages secondaires nouveaux, elles servent le suspense, le comique, et apportent une utile dose d’action malgré quelques longueurs. Mais que les fans se rassurent, les batailles de poissons, chasses au sanglier et baffes aux légionnaires sont bien là.
Mais ce sont bien les dialogues à la sauce Astier qui sont à la base du film. Les fans de Kaamelott en retrouveront la "patte" dès les premières secondes, en phase avec les anachronisme et situations absurdes propres à l’œuvre de Goscinny et Uderzo. Alexandre Astier y rajoute son penchant pour les personnages sensés (Astérix, César, le centurion Oursenplus) mais confrontés à des amis ou subalternes têtus et pas franchement vifs d'esprit. Un type d’humour peut-être clivant et moins adapté à un public de jeunes enfants, mais efficace tout de même. Les Romains en villégiature en Armorique sont aussi un bon support à la caricature des citadins ou des vacanciers.
On notera également les répliques hilarantes de Duplicatha, le chef des esclaves, à qui Laurent Lafitte prête sa voix. La production a en effet fait appel à un casting de stars (Florence Foresti, Lorànt Deutsch, Alain Chabat, Elie Semoun). Sans parler de potion magique, les ingrédients sont de qualité et le résultat savoureux.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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