"En mai fais ce qu'il te plaît" : sur les routes de l'exode de 1940 (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 04 novembre 2015 - 02:20
Image
Mathilde Seigner Olivier Gourmet Film En Mai
Crédits
©Jean-Claude Lother/Pathé Distribution
Mathilde Seigner et Olivier Gourmet, à la tête des villageois sur les routes de l'exode.
©Jean-Claude Lother/Pathé Distribution
Dans son quatrième film, "En mai fais ce qu'il te plaît", sur les écrans ce mercredi 4 novembre, le réalisateur Christian Carion évoque l'exode de 1940 qui mit des millions de Français sur les routes. L'histoire est tirée des souvenirs de sa mère, qui avait 14 ans à l'époque.

"Ce film est inspiré de témoignages de ceux  qui ont tout laissé derrière eux pour essayer de vivre ailleurs". Cette phrase qui clôt le film est d'actualité, mais il ne s'agit pas ici des migrants qui fuient la Syrie: En mai fais ce qu'il te plaît, le dernier film de Christian Carion, parle de l'exode des 8 millions de personnes qui ont fui l'avancée de l'armée allemande dans le nord de la France en mai-juin 1940.

Les films sur la Seconde guerre mondiale ne manquent pas, dans le cinéma européen ou américain, mais ceux évoquant l'exode de 1940 sont assez rares. Christian Carion, qui avait réalisé Joyeux Noël en 2005 sur une trêve entre combattants lors de la Première guerre mondiale, porte ici à l'écran une histoire inspirée des souvenirs de sa mère, qui avait 14 ans à l'époque.

Pour fuir l’invasion allemande, les habitants d’un petit village du nord de la France partent sur les routes, comme des millions de Français, conduits par leur maire (Olivier Gourmet), sa femme la patronne du bistrot (Mathilde Seigner) et la jeune institutrice (Alice Isaaz).

Ils emmènent avec eux dans cet exode un enfant allemand de 8 ans, dont le père (August Diehl), opposant au régime nazi, est emprisonné à Arras pour avoir menti sur sa nationalité. Libéré dans le chaos, celui-ci se lance à la recherche de son fils, accompagné par un soldat écossais cherchant à regagner l’Angleterre qu'il a croisé en chemin...

Le film débute dans une atmosphère joyeuse, conviviale, sur un ton léger. L'exode a des allures de pique-nique et de vacances, la première soirée sur la route se transforme en grande fête en plein air avec vin d'honneur offert par le maire, enfants qui jouent et courent, tentes que l'on installe pour la nuit.

Mais très vite les habitants -et les spectateurs- vont découvrir les horreurs de la guerre, le danger des troupes allemandes qui avancent, les avions qui mitraillent ces populations civiles sans défense sur les routes, les cadavres que l'on laisse derrière soi. 

Avec ce film, "j’ai l’impression de clore un chapitre, celui où je portais mon regard d’enfant sur mes parents. Je vieillis, je vais devoir passer à autre chose, avoir des désirs de cinéma différents", explique Christian Caron, dont les trois précédents films avaient un rapport avec les souvenirs racontés par ses parents et grands-parents: Une hirondelle a fait le printemps (2001, avec Michel Serrault et Mathilde Seigner), Joyeux Noël (2005, avec Dany Boon, Guillaume Canet, Diane Kruger) et L'affaire Farewell (2009, avec Guillaume Canet).

Le film est parsemé d'intentions louables (de bons sentiments, diront les détracteurs) pour dénoncer ces horreurs de la guerre et mettre en avant les valeurs de solidarité, de patriotisme, de courage individuel et collectif. Il y a des Français méchants (vilains commerçants qui s'enrichissent) et des Allemands gentils (de jeunes soldats pères de famille), tout n'est pas manichéen, même si les ficelles sont parfois un peu grosses.

Le film oscille entre suspense et intimisme, entre comédie familiale et drame historique, avec en parallèle les parcours des habitants du petit village et de l'Allemand et de l'Ecossais, tout le monde essayant d'échapper aux Allemands qui avancent inexorablement. Au milieu de tout cela, l'humoriste Laurent Gerra tire son épingle du jeu avec un petit rôle à contre-courant de l'amuseur qu'il est habituellement -mais dans le droit fil du livre de souvenirs de son grand-père, Cette année, les pommes sont rouges (Ed. Flammarion), qu'il vient de publier.

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.