"Human", de Yann Arthus-Bertrand : visages et paysages (DIAPORAMA)
Un visage est le plus beau des paysages. En alternant les interviews, en gros plan, de plus d'une centaines de personnes et les prises de vues aériennes aux quatre coins de notre planète, Yann Arthus-Bertrand a filmé l'humanité d'aujourd'hui dans son film Human, sorti sur les écrans samedi 12 septembre.
Pendant deux ans, ses équipes ont réalisé plus de 2.020 interviews dans 60 pays et 63 langues. Chacune des personnes interrogées était filmée avec la même cadrage et le même fond. "C’est dans les visages, les regards, la parole que je vois aujourd’hui une façon forte de plonger au fond de l’âme humaine. Chaque rencontre te fait avancer. Chaque histoire est unique. En me plongeant dans le vécu de l’Autre, j’avais envie de comprendre", explique le photographe-réalisateur.
Les questions posées étaient les mêmes pour tout le monde: la vie, la mort, la guerre, l'amour, le bonheur, l'avenir... Le film, très long (3h11), commence par les mots émouvants d'un prisonnier américain, condamné à perpétuité pour un double assassinat, qui raconte l'amour que lui a témoigné, par son pardon, la grand-mère et mère de ses deux victimes.
Défileront ensuite, tout au long du film, des mots durs, des mots optimistes, des mots joyeux, des mots plein d'espoir et d'autres emplis de désespoir: enfants soldats, rescapés du Rwanda, Palestiniens et Israéliens, Africains et Indiens qui souffrent de la famine, une rescapée juive des Nazis sauvée par un SS, un irradié d'Hiroshima, des gays victimes d'homophobie, des paysans en pleine misère, des combattants ukrainiens, des immigrés de Calais, des pauvres et des SDF. Mais aussi des gens simples et heureux de vivre, des parents et des enfants qui s'aiment, des hommes et des femmes qui parlent de joie et d'amour, des blessés de la vie qui pensent que le meilleur est toujours à venir -comme cette fillette mexicaine maltraitée, orpheline, et heureuse d'être encore en vie, qui dit qu'"il faut vivre dans le présent".
"Avons-nous tous la même soif d’amour, de liberté et de reconnaissance? Dans un monde tiraillé entre la tradition et la modernité, nos besoins immuables restent-ils les mêmes? Et au fond, qu’est-ce qu’un être humain aujourd’hui? Quel est le sens de sa vie? Nos différences sont-elles si grandes? Ne partage-t-on pas plus de valeurs qu’on ne le croit? Et si oui, pourquoi n’arrive-t-on toujours pas à se comprendre? J’avais envie de poser toutes ces questions, de parler de l’humanité", dit Yann Arthus-Bertrand.
Ce photographe écologiste rendu célèbre par ses clichés aériens (son livre La Terre vue du ciel, en 1999, a été un best-seller) alterne les visages avec les paysages, le plus souvent vus du ciel, et souvent au ralenti, au son de musiques et de chants soigneusement choisis.
Dès les premières minutes, un vol d'oiseaux vaut tous les effets spéciaux imaginables. Et la beauté des images envahit l'écran: des vagues, une tempête de sable, des rizières, des enfants cavaliers dans les steppes mongoles, un troupeau de chèvres, des canyons en Afrique, une cascade au Mexique, les vestiges d'un lac préhistorique colombien en forme d'arbre. Mais aussi des Africains qui trient les ordures dans une décharge géante, des bidonvilles, des travailleurs à la chaîne, une piscine chinoise surpeuplée, la ville de New York illuminée, un mariage collectif asiatique, les spectateurs d'un match de foot, des militaires qui défilent...
Un patchwork planétaire qui emplit les yeux et le coeur. "De la plus petite histoire du quotidien jusqu’aux récits de vie les plus incroyables, ces rencontres poignantes et d’une sincérité rare mettent en lumière ce que nous sommes, notre part la plus sombre mais aussi ce que nous avons de plus beau et de plus universel. La Terre, notre Terre, est sublimée au travers d’images aériennes inédites accompagnées de musique tel un opéra, qui témoignent de la beauté du monde et nous offrent des instants de respiration et d’introspection", conclut le réalisateur.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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