"Le pont des espions" : Tom Hanks en pleine guerre froide (VIDEO)
C'est son 28e long métrage pour le cinéma, mais son premier film d'espionnage. A 68 ans, Steven Spielberg, le plus éclectique des cinéastes américains, s'intéresse à la guerre froide dans Le pont des espions (ce mercredi 2 sur les écrans français), avec l'un de ses acteurs fétiches, Tom Hanks.
Le scénario, écrit par deux autres génies d'Hollywood, les frères Joel et Ethan Coen, est tiré d'une histoire vraie. On est en 1957, en pleine guerre froide entres les deux super-puissances que sont les États-Unis et l’URSS qui, à défaut de s'opposer militairement ou de s'envoyer missiles ou bombes atomiques, font la guerre du renseignement, la guerre de l'espionnage, la guerre des mots.
Lorsque le FBI arrête Rudolf Abel (Mark Rylance), un agent soviétique vivant à New York, la peur et la paranoïa s’intensifient. Chargé d’envoyer des messages codés vers la Russie, Abel est interrogé par le FBI, mais il refuse de coopérer et de trahir son pays. Dans l’attente de son procès, il est détenu dans une prison fédérale.
Le gouvernement américain, en quête d’un avocat indépendant pour défendre Abel, se tourne vers James Donovan (Tom Hanks). Cet ancien procureur lors du procès de Nuremberg est très estimé au sein de la communauté juridique pour ses talents de négociateur, mais il n’a que peu d’expérience dans les affaires de cette nature. Sa famille, ses collègues, l'opinion publique: personne ne comprend qu'il puisse défendre un espion étranger.
Et pourtant Donovan accepte cette tâche difficile, estimant que tout homme a droit à être défendu. Il admire la force et la loyauté d’Abel et livre un plaidoyer passionné contre sa condamnation à mort, soutenant que ses actions étaient celles d’un bon soldat qui suivait les instructions qui lui avaient été données par son pays. Abel est condamné à 30 ans de prison.
Quelque temps plus tard, un avion américain U-2 est abattu dans l’espace aérien soviétique au cours d’une mission de reconnaissance, et le pilote, Francis Gary Powers, est capturé et jugé coupable d’espionnage. Il est condamné à 10 ans de prison en URSS.
Après le FBI, c'est la CIA qui va faire appel aux talents de négociateur de Donovan, en le chargeant de négocier -officieusement- un échange entre les deux prisonniers. L'avocat de Brooklyn part pour Berlin-Est, en pleine construction du Mur, pour une mission autrement plus délicate que la défense d'Abel devant les tribunaux...
"Une des choses que j’ai aimées dans cette histoire, c’est que les gens qui apparaissent comme des méchants ne le sont pas forcément, ou bien n’ont pas choisi de l’être. L’identification à quelqu’un qui est un espion et met en danger la sécurité nationale n’est pas facile. Comment diable pourrait- on arriver à la fin de l’histoire et finir par se soucier réellement du sort de cet homme? Mais ici, c’est bel et bien le cas, et c’est en partie ce qui m’a donné envie de faire ce film", explique Steven Spielberg, qui s'était déjà intéressé à la Seconde guerre mondiale dans des films comme La liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan, Empire du Soleil, 1941 ou les Indiana Jones, mais n'avait jamais abordé l'espionnage et la guerre froide.
Comme d'habitude sa réalisation est du grand art, impeccable et efficace, classique mais sans bavure, avec ce qu'il faut de suspense et d'humour et une reconstitution historique soignée. Et comme d'habitude Tom Hanks est au rendez-vous, comme un grand footballeur qu'on attend pour un grand match et qui répond présent: superbe, parfait, immense -et bien entouré de seconds rôles eux aussi bien dirigés, dont l'acteur et comédien de théâtre britannique Mark Rylance, qui interprète l'espion soviétique.
Ce ne sont pas Les dents de la mer, Les aventuriers de l'Arche perdue, E.T. l'extraterrestre, Jurassic Park ou La liste de Schindler, mais ce Pont des espions prendra une bonne place dans la filmographie, variée et prestigieuse, de Steven Spielberg. Du bon cinéma, solide et efficace, brillant mais sans effets faciles, avec ce qu'il faut d'émotion et d'humanisme pour faire d'un morceau d'Histoire dramatique une belle histoire sur grand écran.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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