"Le Prodige" : Bobby Fischer, la guerre froide sur un échiquier (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 15 septembre 2015 - 22:09
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Tobey Maguire Film Le Prodige
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©Metropolitan FilmExport
Tobey Maguire est Bobby Fischer, génial et tourmenté.
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Le célèbre championnat du monde d'échecs entre l'Américain Bobby Fischer et le Soviétique Boris Spassky, en 1972 à Reykjavik, a marqué l'histoire. C'est ce "match du siècle" et le personnage de Bobby Fischer que décrit le film "Le Prodige", sur les écrans ce mercredi 16.

C'est la semaine des biopics, sur les écrans français ce mercredi 16 septembre: aux côtés de The Program, sur le coureur cycliste Lance Armstrong, et de Marguerite, sur l'aristocrate américaine Florence Foster Jenkins qui se prenait pour une cantatrice, Le Prodige dresse le portrait de Bobby Fischer, l'un des plus grands joueurs d'échecs de l'histoire.

Le film se concentre sur l'un des événements qui marqua l'année 1972 et dont les plus de 50 ans se souviennent encore aujourd'hui: le "match du siècle" entre le champion américain et le maître soviétique Boris Spassky, un des derniers épisodes marquants de la guerre froide.

Le film commence par l'annonce surprise du forfait de Fischer pour ce championnat du monde organisé à Reykjavik, décision sur laquelle il reviendra. Mais on enchaîne ensuite par un flashback sur le New York de 1951, où le jeune Bobby Fischer devient une vedette des échecs à 12 ans.

La personnalité très tourmentée du jeune champion est déjà visible. Elle s'exacerbe quand on revient à ce fameux match de 1972. Paranoïaque, maniaque, obsessionnel, Bobby Fischer, 29 ans, multiplie les demandes extravagantes pour ce championnat du monde en 24 parties, pour lequel se passionne le monde entier.

Férocement anti-communiste, le champion américain est alors le symbole de la guerre froide, face à des champions des pays de l'Est (et notamment des Soviétiques) qui dominent le monde des échecs. "On a perdu la Chine. On perd le Vietnam. On doit gagner celle-là", lui dit son agent et avocat.

Devant les caprices de Bobby Fischer, alors que sa participation au match est en danger, le secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger décroche son téléphone et appelle lui-même le champion dans sa chambre d'hôtel à Reykjavik: "Allo, ici le pire joueur d'échecs du monde, qui parle au meilleur joueur d'échecs du monde", le flatte-t-il pour lui demander de revenir sur son annonce de forfait.

Bobby Fischer finalement s'exécute. Après bien des péripéties, la première des 24 parties commence. Le championnat du monde est engagé. Le "match du siècle" restera dans toutes les mémoires…

Même pour ceux qui n'aiment pas ou ne connaissent pas les échecs, le film devient alors passionnant. Tobey Maguire, qui fut Spider-Man dans les trois films de Sam Raimi en 2002, 2004 et 2007, est impeccable dans ce rôle de génie tourmenté. Et Liev Schreiber, en Boris Spassky moins capricieux mais assez diva lui aussi, n'est pas mal non plus.

Le film est réalisé par Edward Zwick, remarqué notamment pour Légendes d'automne (1995, avec Brad Pitt et Anthony Hopkins), Le dernier Samouraï (2003, avec Tom Cruise) ou Blood Diamond (2006, avec Leonardo DiCaprio). "Les gens vont au cinéma pour découvrir un univers qui ne leur est pas familier. Je veux que le public se plonge dans un monde qui n’est pas le leur", dit-il. "Ici, on voit des personnages dont on a un peu entendu parler et on est surpris par ce qu’on découvre. Le défi relevé par ce film est de dresser un portrait compréhensible des échecs. On a essayé de rendre le jeu exaltant et plein de suspense, même pour ceux qui ne connaissent pas bien les échecs, afin que le public soit transporté dans l’esprit de Bobby Fischer".

(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):

 

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