"Sully" : Tom Hanks, un pilote dans l'avion (VIDEO)
C'est un héros américain des temps modernes. Dans son nouveau film Sully (ce mercredi 30 sur les écrans français), Clint Eastwood rend hommage au commandant de bord de l'avion d'US Airways qui, en 2009 après la panne de ses deux moteurs peu après son décollage de New York, a effectué un amerrissage sur le fleuve Hudson et a sauvé la vie des 155 personnes à bord.
Ce 15 janvier 2009, Chelsey Sullenberger (Tom Hanks), 57 ans, pilote avec 40 ans de carrière, décolle à 15h26 de l'aéroport new-yorkais de LaGuardia aux commandes de son Airbus A320, avec à ses côtés son copilote Jeffrey Skyles (Aaron Eckhart). Il y a 3 hôtesses de l'air et 150 passagers à bord, pour ce vol US Airways 1549 d'un peu moins de deux heures à destination de Charlotte/Douglas, en Caroline du Nord, à 900 kilomètres de là.
Deux minutes plus tard, alors que l'avion n'est qu'à 850 mètres d'altitude au-dessus du Bronx, une nuée d'oiseaux percutent l'appareil, mettant les deux réacteurs hors d'usage. Le commandant de bord n'a que quelques secondes pour prendre une décision. Alors que les contrôleurs aériens lui suggèrent de revenir se poser à LaGuardia ou de se dérouter sur le petit aéroport de Teterboro non loin, il juge que ce ne sera pas possible et décide de se diriger vers l'Hudson, pour un amerrissage d'urgence.
Les hôtesses préviennent les passagers et leur ordonnent de se mettre en position, l'amerrissage a lieu 208 secondes après le décollage. Aussitôt les portes sont ouvertes, les toboggans gonflables sont déployés, les passagers sont évacués sur les ailes. Les garde-côtes et les services de secours new-yorkais mettront un temps record (24 minutes) pour recueillir saines et sauves les 155 personnes à bord de l'avion, sur les eaux glaciales du fleuve.
Pour la presse et l'opinion publique, le commandant Chelsey Sullenberger, que l'on surnomme "Sully", devient un héros pour son exploit inédit dans l'histoire de l'aviation. Mais quelques jours plus tard il est convoqué par la commission d'enquête du National Transportation Safety Board (NTSB, Conseil national de la sécurité des transports). Des simulations par ordinateur montrent qu'il aurait peut-être pu se poser à LaGuardia ou à Teterboro, que peut-être l'un des moteurs fonctionnait encore, qu'il n'a peut-être pas pris la bonne décision. Lui-même se met à douter: "Et si je m'étais trompé? Et si j'avais mis en danger la vie de tous ces passagers?"…
"Quiconque sait garder son calme et affronter l'adversité sans paniquer fait preuve d'un tempérament supérieur à la moyenne et s'avère un personnage de film intéressant", explique Clint Eastwood. "Mais pour moi, le véritable enjeu s'est manifesté par la suite, dès lors que la commission d'enquête a mis en cause ses décisions bien qu'il ait sauvé tant de vies humaines".
Basé sur le livre qu'a écrit lui-même Chelsey Sullenberger –qui, cinq ans après, a fêté cet exploit avec les passagers–, le film prend bien sûr parti pour lui. Mais la construction du film maintient un certain suspense, et l'équilibre est remarquablement assuré entre la période de l'enquête et les flash-backs sur le vol lui-même.
La réalisation est à la fois d'une épure et d'une sobriété rares tout en apportant, en quelques occasions, des moments d'émotion intense. Pour son 35e film, Clint Eastwood, dont c'est la première collaboration avec Tom Hanks, prouve une nouvelle fois toute sa maîtrise derrière la caméra, à 86 ans.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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