"Un+Une" : un homme et une femme, à l'indienne (VIDEO)
Depuis près d'un demi-siècle et une quarantaine de films, Claude Lelouch ne s'intéresse qu'à une chose: l'amour. Il le raconte, le filme, le réinvente comme personne. C'est encore le cas dans son dernier film Un+Une (ce mercredi 9 sur les écrans), qui réunit un couple inédit: Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.
Antoine (Jean Dujardin) ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Artiste célèbre et récompensé, toujours entre deux avions, il a du charme et du succès, accumule les conquêtes féminines mais ne veut pas s'attacher. Il semble avoir trouvé l'amour avec une jeune pianiste (Alice Pol) mais hésite à s'engager dans une relation durable.
Lorsqu'il arrive en Inde pour travailler sur la musique d'une nouvelle version très locale de Roméo et Juliette, il est accueilli comme une star par l'ambassadeur (Christophe Lambert) et sa femme Anna (Elsa Zylberstein). Celle-ci ne lui ressemble en rien: autant il est léger, frivole et désinvolte, autant elle est passionnée par le spiritualisme, les forces naturelles, la recherche de la paix intérieure. Au dîner d'accueil, il se moque gentiment d'elle.
Tout les oppose, et chacun aime profondément son conjoint. Et, même s'ils se sentent attirés l'un vers l'autre, ils s'interdisent d'être infidèles. Mais on est dans un film de Lelouch...
C'est un peu Un homme et une femme (avec Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant, Palme d'or à Cannes en 1966) ou Un homme qui me plaît (avec Annie Girardot et Jean-Paul Belmondo en 1969), mais à l'indienne: à 75 ans, Claude Lelouch a découvert ce pays et a succombé à son charme.
"L’Inde est un personnage clé du film", explique-t-il. "Depuis très longtemps, je rencontrais des gens qui me disaient que je devrais aller là-bas –ils me parlaient de mon discours, de ma vision du monde, du côté positif, de tout ce que je mettais dans mes films... Mais je n’ai découvert le pays qu’à 75 ans et j’en suis tombé amoureux. C’est le pays que j’attendais. J’ai fait plusieurs fois le tour du monde et pour moi, c’est le plus beau pays qui soit. (...) C’est une rencontre formidable, et si j’avais connu l’Inde plus tôt, j’y aurais peut-être fait tous mes films".
Une des scènes importantes du film a été tournée chez Mata Amritanandamayi, 62 ans, plus connue sous le nom d'Amma ("mère" en hindi), qui prêche la paix et l'amour, et embrasse et enlace les gens qui viennent lui rendre visite par milliers chaque jour (elle a pris dans ses bras 34 millions de personnes dans sa vie). Elle parcourt le monde pour diffuser son message de spiritualité et a fondé l'ONG "Embracing the World" à but humanitaire et écologique.
Les personnages d'Antoine et d'Anna vont donc vivre une expérience forte, dans un scénario qui laisse Lelouch parler de l'amour qui, dit-il, "est une drogue dont on ne décroche pas". Le cinéaste a le don inné de raconter les histoires tout en laissant à ses acteurs une dose de liberté et d'improvisation qui fait le charme de tous ses films.
Parfois c'est raté (comme la scène à 4, à l'aéroport, vers la fin du film, ratée parce que trop ambitieuse), mais la plupart du temps c'est un régal, avec des dialogues et des séquences comme autant de bonbons qu'on savoure tout au long du chemin. Bref, c'est du Lelouch, et du bon.
Le réalisateur explique que c'est Jean Dujardin et Elsa Zylberstein qui, tous deux, ont eu l'idée de faire un film avec lui. "Ce film est né d’une très belle conjonction. Alors que je travaillais sur un autre projet, j’ai reçu un appel d’Elsa Zylberstein et de Jean Dujardin, qui m’ont simplement dit qu’ils avaient envie de tourner avec moi. À cela s’est ajoutée ma rencontre avec l’Inde, une révélation pour moi. Tout s’est fait dans l’envie, dans l’échange, pour raconter une histoire d’amour comme je les adore".
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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