Grand Prix d'Angoulême : une sélection 100% masculine
Les organisateurs du festival de la bande dessinée d'Angoulème ont dévoilé ce mardi la liste des 30 dessinateurs retenus pour l'octroi de son Grand Prix. Une distinction qui récompense un auteur pour l'ensemble de sa carrière et qui est considérée en France comme l'une des plus prestigieuse de la profession.
On y retrouve donc des grands noms de la BD tel Binet (Les Bidochons), Stan Lee (Spiderman), Franck Miller (Batman), Quino (Mafalda) ou Jean Van Hamme (XIII). Mais ce qui a le plus étonné lors de la divulgation de cette liste est l'absence de femme. Pas une seule dessinatrice n'a été retenue parmi les 30. Une sélection d'autant plus étonnante que si le milieu a longtemps été très masculin, il s'est largement féminisé depuis quelques années.
Un collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme s'est d'ailleurs créé en 2015, fustigeant notamment la stigmatisation de la "BD féminine" et les clichés sexistes dans la profession. Pour cette organisation et les quelque 150 auteurs qui la compose, l'absence de femme dans la sélection d'Angoulême est une "discrimination évidente" et une "négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de femmes" .
Le collectif appelle donc au boycott des votes pour le Grand Prix, décerné par les auteurs professionnel, avec notamment la création d'un hashtag "#WomenDoBD" (les femmes font la BD).
Il a déjà reçu un témoignage de solidarité de l'un des 30 nommés: Riad Sattouf, auteur de L'Arabe du futur (éd. Allary). Il a annoncé ce mardi sur son compte Facebook que bien que cette nomination lui fasse "très plaisir", il demande "à être retiré de cette liste, en espérant toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire".
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