L'académicien français René Girard est mort
Triste nouvelle dans le monde de la littérature et de la philosophie. Le philosophe et académicien français René Girard, théoricien surnommé "le nouveau Darwin des sciences humaines", est décédé mercredi 4 aux Etats-Unis à l'âge de 91 ans. C'est l'université de Stanford, où il a enseigné pendant de nombreuses années, qui l'a annoncé dans un communiqué: "Le renommé professeur français de Stanford, l'un des 40 immortels de la prestigieuse Académie française, est décédé à son domicile (…) mercredi des suites d'une longue maladie".
Peu connu du grand public, ce grand monsieur de la philosophie a pourtant eu une longue et belle carrière. Né le 25 décembre 1923 à Avignon, il s'est très vite fasciné par toutes les sciences sociales (histoire, anthropologie, sociologie, philosophie, religion, psychologie et théologie) et a beaucoup écrit sur la diversité et l'unité des religions.
Ses livres traduits dans le monde entier ont d'ailleurs "offert une vision audacieuse et vaste de la nature, de l'histoire et de la destinée humaine", a expliqué l'université américaine en parlant de son œuvre. Il était notamment l'auteur de Mensonge romantique et vérité romanesque (1961), La Violence et le Sacré (1972), Shakespeare, les feux de l'envie (prix Médicis essai 90), ou Celui par qui le scandale arrive (2001).
S'inspirant des écritures saintes et des nombreux auteurs classiques, de Stendhal à Dostoïevski en passant par Proust, René Girard est le fondateur de la théorie "mimétique" qu'il définisait ainsi: "c'est toujours en imitant le désir de mes semblables que j'introduis la rivalité dans les relations humaines et donc la violence". Pour l'humaniste, qui a enseigné dans plusieurs universités américaines dont Johns Hopkins et Stanford, la religion est une tentative de mettre fin à cette violence inhérente à l'homme.
Longtemps considéré comme marginal dans le système universitaire français, il est parvenu à convaincre les grands de ce milieu et à se faire élire le 17 mars 2005 à l'Académie française, non sans émotion. "Pour un intellectuel qui a longtemps été considéré comme un auteur à contre-courant et atypique, l'élection à l'Académie est une forme de reconnaissance", avait-il déclaré au quotidien La Croix le 15 décembre 2005.
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