Le prix Nobel de littérature échoie à la Biélorusse Svetlana Alexievitch
Conformément aux pronostics, l'écrivain et journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch, 67 ans, s'est vue décerner le prix Nobel de littérature ce jeudi à Stockholm. Elle est l'auteur de plusieurs livres sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et encore la guerre soviéto-afghane (aussi appelé Premier guerre d'Afghanistan). L'académie Nobel a choisi de la récompenser pour "son œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage à notre époque".
Sa première publication date de 1985, La guerre n’a pas un visage de femme. Un best-seller composé de témoignages de centaines de femmes ayant participé à la seconde Guerre mondiale. Rompant avec l'habituelle exaltation patriotique des sacrifices des peuples soviétique pendant La Grande Guerre patriotique des ouvrages consacrées à cette période en URSS, le roman raconte cette "inhumaine besogne humaine" qu’est la guerre. Il se vendra à 20 millions d'exemplaires en URSS malgré l'opposition des autorités.
Son dernier ouvrage traduit en français, La Fin de l'homme rouge ou le temps du désenchantement (Ed. Acte Sud), s'est vu décerner en France en 2013 le prix Médicis de l'essai. Dans ce livre, l'auteur dresse un portrait sans concession, mais non sans compassion de l'"homo sovieticus" incapable d'être libre, plus de 20 ans après l'implosion de l'empire soviétique. Il est par conséquent interdit dans son pays qu'Alexandre Loukachenko dirige d'une main de fer depuis 20 ans. Elle est d'ailleurs très critique à son encontre mais sa notoriété lui permet de vivre à Minsk (capitale biélorusse) sans être inquiétée par le pouvoir en place.
A 67 ans, elle est la quatorzième femme à recevoir un prix Nobel de littérature et la première de langue slave. Elle succède ainsi à de Boris Pasternak (1958, il est contraint de refuser son prix paar les autorités soviétique), Mikhaïl Cholokhov (1967) Alexandre Soljenitsyne (1970) et Joseph Brodsky (1987).
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.