Thomas Piketty dit non à la Légion d'honneur
L'économiste Thomas Piketty, dont le livre Le Capital au XXIe siècle s'est déjà vendu à 1,5 million d'exemplaires, a indiqué, ce jeudi, qu'il refusait sa nomination pour la Légion d'honneur, la plus haute distinction du pays. Pour lui, le gouvernement n'a pas à décider qui est honorable et "ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance en France".
L'économiste, qui figure dans la "promotion du 1er janvier" de la Légion d'honneur aux côtés d'un autre de ses confrères Jean Tirole (Prix Nobel d'économie 2014), avait déjà fustigé le gouvernement. En 2012, Thomas Piketty avait été critique envers la classe dirigeante politique. Dans L'Expansion, il avait dénoncé "la nullité des gens qui nous gouvernent". A l'époque, il estimait que le gouvernement faisait "exactement le contraire de ce qu'il faudrait".
Son refus intervient alors que son ouvrage rencontre un succès international, notamment aux Etats-Unis. Traduit en plusieurs langues, le livre de 970 pages, paru en septembre 2013, entend démontrer la tendance spontanée à une toujours plus grande concentration de la richesse entre quelques mains.
Considéré comme l'un des grands spécialistes des inégalités, Thomas Piketty, 43 ans, n'est pas le premier à avoir refusé la Légion d'honneur. Brigitte Bardot, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Pierre et Marie Curie, Louis Aragon ou Albert Camus avaient eux aussi décliné la distinction. Plus récemment, l'auteur de bande dessinée Jacques Tardi l'a aussi rejetée "pour rester libre".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.