Alzheimer : Clémentine Lévy confie son expérience intime de la maladie
C'est un véritable petit couteau suisse. Mannequin, animatrice télé et DJ, Clémentine Levy œuvre également au service de causes humanitaires et sociales. Récemment, elle s'est investie dans le monde de l'édition en réalisant un carnet de coloriages pour adultes, illustrépar 45 artistes, dont les droits d'auteur sont reversés à l'association France Alzheimer et maladies apparentées. En parallèle, elle a également participé à la campagne "Des mots pour Alzheimer" réalisée par la même association caritative.
> Dans le cadre de la campagne "Des mots pour Alzheimer", vous avez accepté de prêter votre voix pour faire entendre celles de personnes malades. Y participer a-t-il été un choix facile sachant que vous avez été touchée de près par la maladie?
"Je n'ai pas réfléchi une seule seconde. J'étais déjà en lien avec France Alzheimer et maladies apparentées car j'avais contacté l'association il y a quelques temps pour savoir si elle était d'accord pour bénéficier des droits d'auteur de mon carnet de coloriages. Quelques semaines plus tard, très spontanément, elle m'a demandé si j'accepterais de participer à la campagne, et j'ai évidemment accepté".
> Pendant quelques minutes, vous avez lu le témoignage de Marie-Thérèse. A-t-il été difficile de se mettre dans la peau de cette femme?
"Son parcours est très différent de celui que j’ai pu connaître àtravers celui de ma grand-mère. Du coup à la première lecture j’ai plus pris ça comme un jeu d’actrice. Puis je l'ai rencontrée quelques mois plus tard lors du Village Alzheimer® (évènement ayant pour but de sensibiliser le plus grand nombre à cette maladie, NDLR) qui a eu lieu le mois dernier à Paris. C'était très émouvant de la rencontrer car du coup, je me suis approprié son texte mais aussi un petit bout de sa vie. C'est une femme superbe. Elle est très timide mais j'ai senti une très grande générosité".
> Votre grand-mère a elle aussi souffert de la maladie d'Alzheimer. Comment l'avez-vous vécu?
"Quand on a décelé la maladie chez elle, j'étais adolescente. A cet âge là, j'avais d'autres préoccupations. J'ai essayé de fuir la maladie parce que j'avais peur. Je savais que son corps allait rester mais qu'elle ne serait plus jamais la même. J'ai toujours associé la maladie à de la souffrance parce que, très jeune, j'avais vu ma mère, elle aussi, subir la même chose avec sa grand-mère. C'est familial donc tout de suite il y a eu un poids qui s'est mis sur mes épaules.
"En grandissant, j'ai compris ce qu'est cette maladie. J'allais la voir dès que je pouvais. A force, la maladie a commencé à l'atteindre physiquement et je voulais garder une image de ma grand-mère qui était celle que j'avais quand j'étais petite. Ça me faisait énormément de peine de la voir comme ça. Pendant un temps, j'ai donc décidé de ne plus aller la voir.
"Et puis quelques mois avant son décès, je suis retournée la voir parce que j'essayais, ne serait-ce que pour elle, et même si elle ne s'en rendait pas compte, d'être à ses côtés pendant cette période. On a passé des moments très brefs mais très intimes".
> Toujours dans ce même combat, vous avez demandé à 45 artistes de s'improviser dessinateur d'un jour pour réaliser un carnet de coloriages dont l'intégralité des droits d'auteur est reversée à France Alzheimer et maladies apparentées. Comment a germé cette idée?
"A la rentrée 2014, je venais de terminer une année où j'avais été à la télévision et du coup je voulais prendre une petite pause, histoire de me remettre en question afin de savoir ce que je voulais faire professionnellement parlant. En passant une après-midi avec ma nièce, je l’ai accompagnée dans ses coloriages de petite fille et je me suis dit pourquoi pas me trouver un carnet, pour moi. J'ai toujours aimé faire ça. Mais je n'en trouvais aucun qui me plaisait. Tous avaient un thème unique alors que je souhaitais trouver des dessins différents.
"De là, je me suis dis que j'allais créer mon propre carnet. J'ai commencé à réunir une première liste d'artistes qui au fur et à mesure a grossi. Et c'était évident pour moi de verser les fonds de cet ouvrage à l'association France Alzheimer et maladies apparentées".
> Vous êtes à la fois mannequin, chroniqueuse, comédienne et DJ et vous trouvez encore le temps de vous engager aux côtés d'associations comme France Alzheimer et maladies apparentées. Comment y parvenez-vous?
"Je ne sais pas s'il y a vraiment un secret, je pense que l'avantage de toutes ces casquettes que je collectionne, c'est que je suis parvenue à gérer mon temps par moi-même. Cela peut paraître un peu compliqué mais on arrive toujours à trouver du temps quand on fait ce qu’on aime.
> Vous avez animé l'émission Clique sur Canal+ aux côtés de Mouloud Achour. Avez-vous des projets en tant qu'animatrice et qu'en est-il pour vos autres domaines d'activité?
"Pour le moment pas de suite en ce qui concerne la télévision mais c'était une super expérience. J'ai adoré le faire. Je n'ai pas creusé davantage parce que j'aime faire beaucoup de choses. J'ai énormément la bougeotte, c'est mon caractère. Et comme mes autres casquettes me prennent du temps, du coup j'ai préféré me concentrer sur mon activité de DJ que j'aime beaucoup. Ça me plaît que les gens me fassent confiance pour assurer l’habillage musicale de leurs évènements. C'est mon quotidien en ce moment.
"Le mannequinat continue aussi mais je privilégie les collaborations plus intimes et qui me stimulent vraiment.Toutes mes activités continuent de manière assez rythmée. Je suis très contente de ma vie professionnelle actuelle".
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