Défense de Roman Polanski dans "Quotidien" : Catherine Deneuve "rétrograde" pour le CSA mais pas de sanction contre TMC
Les propos de Catherine Deneuve concernant l'affaire Polanski prononcés sur le plateau de Quotidien étaient "déplacés" et "rétrogrades" selon le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Mais ils ne justifient pas pour autant que l'émission présentée par Yann Barthès soit sanctionnée. Tel est le sens d'une décision du CSA à paraître et dont Buzffeed a eu conaissance mardi 4.
L'intervention de l'actrice française le 16 mars dernier dans l'émission de TMC avait provoqué la polémique et l'ire des associations féministes. Catherine Deneuve y exprimait son soutien à Roman Polanski, accusé de viol sur mineur.
Une affaire qui remonte à 1977 et avait abouti à un accord entre le réalisateur et la victime qui a début juin "imploré" la justice américaine de clore enfin ce dossier. Mais Roman Polanski est toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt aux Etats-Unis et reste un symbole des abus sexuels pour de nombreuses associations.
Catherine Deneuve avait déclaré "ne pas comprendre" cette position des féministes. "Cette femme a demandé à ce qu'on arrête de parler. C'est incroyable que ce soient les femmes en général qui viennent redonner un coup de marteau sur la porte pour le faire ressortir" avait-elle ajouté. Mais elle avait également minimisé la responsabilité du réalisateur: "C'est une jeune fille qui avait été amenée chez Roman par sa mère, qui ne faisait pas son âge de toute façon. (...) on peut imaginer qu'une jeune femme de 13 ans puisse faire 15, 16 ans. Il ne lui a pas demandé sa carte de visite. Il a toujours aimé les jeunes femmes. J'ai toujours trouvé que le mot de +viol+ avait été excessif".
Le CSA a estimé que ces propos "sont déplacés et véhiculent des préjugés rétrogrades concernant les auteurs de viol et leurs victimes". Toutefois, et alors que l'association féministe Politiqu'elles avait également dénoncé une passivité de Yann Barthès, le conseil a considéré que cela ne justifiait pas une sanction de l'émission.
L'animateur s'était limité à des observations comme: "vous comprenez que ça puisse choquer les féministes" ou "dire ce que vous dites en 2017, c'est inaudible pour plein de gens". Le gendarme de l'audiovisuel a considéré que dans cette situation, TMC n'avait "pas manqué à ses obligations en matière de respect de l'image de la femme".
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