Patrick Pelloux quitte "Charlie Hebdo"
Après Luz, c'est au tour de Patrick Pelloux de cesser sa collaboration avec Charlie Hebdo. Après 12 ans de collaboration, l'urgentiste a décidé de quitter le journal satirique, une décision confirmée ce samedi par Zineb El Rhazoui, une des journalistes de la rédaction, évoquant également des différends liés aux questions financières et éditoriales.
Invité de la radio étudiante Web7Radio, Patrick Pelloux a annoncé et expliqué les raisons de son choix."Si j'ai décidé d'arrêter d'écrire dans Charlie Hebdo, c'est parce qu'il y a quelque chose qui est terminé", a-t-il déclaré avant de préciser que son départ devrait avoir lieu en janvier prochain, soit un an après l'attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo.
"Il y en a d'autres qui vont continuer ce journal et je reste Charlie Hebdo dans l'âme, mais il faut savoir tourner la page un jour (...). Je pense que je n'apporte plus rien à ce journal", a-t-il ajouté, soulignant qu'il n'avait "plus le courage de continuer chaque semaine". Au passage, l'urgentiste en a profité pour critiquer le reste de la presse: "je suis très content de l'annoncer dans une radio de lycéens parce que je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur Charlie Hebdo avec des choses toutes faites. On ne demande pas un blanc-seing mais juste d'être un peu respectés", a-t-il confié.
Le 7 janvier 2015, Patrick Pelloux avait été un des premiers à arriver sur les lieux de l’attentat au cours duquel 12 personnes, dont 8 collaborateurs de Charlie Hebdo, ont été tuées. C'est lui qui avait appelé le président François Hollande pour le prévenir de la tuerie.
Cette annonce intervient alors que le dessinateur Luz, l'un des autres rescapés de la tuerie, a confirmé, mercredi 23, qu'il quitterait le journal dès la semaine prochaine. Le dessinateur, qui a rejoint la rédaction en 1992, avait expliqué son départ en mai dernier par "un choix très personnel". "Si je me barre, c'est que c'est difficile pour moi de travailler sur l'actualité (...). Ça n'arrive plus à m'intéresser, en fait, ce retour à la vie normale de dessinateur de presse. Beaucoup de gens me poussent à continuer, mais ils oublient que le souci, c'est l'inspiration", avait-il confié.
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