TV Libertés sur YouTube : "censure" ou non-respect des conditions d'utilisation ?
Ils parlent de censure tandis que la plate-forme YouTube, elle, évoque plutôt une atteinte au droit d'auteur. La chaîne de la télévision d'extrême droite TV Libertés sur le célèbre site de diffusion de vidéos a été suspendue jeudi 14 par l'entreprise filiale de Google.
Martial Bild, le directeur de la rédaction de la chaîne et ex-élu FN d'Ile-de-France, a annoncé lors du journal du 15 juin la nouvelle en précisant que cette décision du diffuseur californien était "politique" et "arbitraire". Avant de lâcher le mot: "censure".
La décision est un coup dur pour TV Libertés qui comptait 100.000 abonnés et qui ne peut plus aujourd'hui se reposer sur les revenus issus de sa chaîne YouTube. Lors d'une interview pour un site d'extrême droite breton, Martial Bild assurait qu'"en mai et juin dernier (2017, NDLR) nous avons franchi le cap des 2,5 millions de vues rien que sur YouTube". Autant d'audience que la plateforme de vidéo a purement et simplement bloquée.
Si YouTube ne s'est pas épanché dans les détails sur les raisons du blocage, un représentant du site a expliqué à l'AFP que "la chaîne a été supprimée après trois avertissements pour atteinte aux droits d’auteur".
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TV Libertés est loin d'être la seule chaîne concernée par des blocages pour causes d'atteinte aux droits. YouTube a initié une mise à jour de sa politique sur les droits d'auteur (voir ici) avec une vigilance accrue sur les "correspondances" entre les vidéos mises en ligne (la reprise par une chaîne d'une vidéo issue d'une autre), avec envoi d'une sollicitation aux détenteurs des droits (quand ils sont identifiés) pour s'assurer de leur consentement à la reprise.
Une nouvelle politique pour YouTube qui peut pénaliser les chaînes habituées à diffuser des images qu'elles n'ont pas produites elles même –par exemple pour un objectif d'information– qui peuvent se voir rappeler à l'ordre, voire purement et simplement suspendues. Une "censure" légale et commerciale, mais pas politique et pas particulièrement dirigée contre TV Libertés. Un particulier amateur de cinéma diffusant sans autorisation des extraits de films récents qu'il aime peut se voir tout autant bloqué. La simple utilisation d'une musique de fond non libre de droits peut également amener une censure.
C'est donc bien le non-respect des conditions d'utilisations, certes réactualisées depuis la création de TV Libertés en 2014, qui justifie le blocage. En somme rien de "politique" ni d'"arbitraire".
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