Des milliers de moutons prêts à être tondus au mondial de la tonte

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Par Alexandra LESIEUR - Bordeaux (AFP)
Publié le 02 juillet 2019 - 10:29
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Un compétiteur procède à la tonte d'un mouton lors de la compétition des 24 heures de tonte à Coulonges (ouest), le 9 juin 2018
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© GEORGES GOBET / AFP/Archives
Un compétiteur procède à la tonte d'un mouton lors de la compétition des 24 heures de tonte à Coulonges (ouest), le 9 juin 2018
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Un mouton, deux moutons ... 5.000 moutons seront expertement tondus à partir de jeudi et pendant quatre jours au Dorat (Haute-Vienne), lors du 18e championnat du monde de tonte de moutons, le premier en France depuis sa création en 1977.

Plus de 320 compétiteurs venus de 34 pays, du Japon à la Norvège en passant par l'Afrique du Sud ou les îles Cook, vont s'affronter dans trois catégories: la tonte à la machine, aux forces (ciseaux) et au tri de laine.

"Un championnat du monde, c'est tellement grandiose, tellement spectaculaire qu'on voulait faire découvrir ça aux Français", affirme à l'AFP Christophe Riffaud, président de l'Association pour le mondial de tonte de moutons (AMTM), organisatrice de l’événement.

"Nous voulons montrer ce métier qui a un côté sportif", poursuit ce tondeur professionnel en expliquant que sur les exploitations, les moutons sont tondus pour éviter des maladies liées aux tiques, mouches et autres insectes dans la laine.

Le championnat, auquel participent pour la première fois les Belges, se prépare comme le font les grands sportifs en travaillant l'endurance, la souplesse en particulier du dos, le mental avec du yoga ou de la méditation, et la vitesse.

Pour la finale de la tonte à la machine dimanche, 20 agneaux devront être tondus entre 12 et 16 minutes.

Néanmoins, la qualité de la tonte est privilégiée par les juges. La laine doit être coupée en une seule fois, sans blesser l'animal, autrement il est prévu des pénalités.

- Valoriser la laine transformée -

La Nouvelle-Zélande, maîtresse de cette discipline, est favorite de ce championnat. Les Néo-Zélandais ont déjà remporté en 2017, à domicile, le mondial dans la catégorie tri de laine et tonte machine, l'Afrique du Sud dans celle des forces.

En France, où personne n'a jusqu'à présent été en finale d'un championnat du monde, 200 tondeurs sont regroupés au sein d'une association, principalement en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine où se trouve le Dorat.

Cette petite ville rurale de 1.800 habitants n'en est pas à sa première compétition de tonte de moutons, ayant déjà accueilli en 2013 le championnat de France et le tournoi des six nations.

Pour ce mondial, les meilleurs tondeurs et trieurs de laine français ont été sélectionnés : la jeune Lucie Grancher, 25 ans, des Alpes-de-Haute-Provence et Adèle Lemercier, 29 ans, des Côtes d'Armor pour le tri de la laine. A la tonte machine, Loïc Leygonie (Lot) et Thimoléon Resneau (Aude), Loïc Jauberthie (Lot) et Reinhard Poppe (Lot-et-Garonne) pour la tonte forces.

Un des objectifs du championnat est de faire le lien entre laine tondue et laine transformée.

"90% de la laine française part en Chine pour être lavée et travaillée. On a une laine en France peu valorisée parce que la filière est mal structurée. C'est dommage. On veut faire prendre conscience que c'est un produit noble, naturel", plaide l'organisateur.

Sur les sept hectares du site se dérouleront également de nombreuses manifestations, en marge du championnat, "une vitrine du monde agricole avec la gastronomie, le tourisme", souligne M. Riffaud qui a lui-même déjà participé à deux championnats du monde en Irlande du Nord et au Pays de Galles.

Une centaine d'oeuvres, parmi lesquelles une tapisserie d'Aubusson, des jeans et une robe de mariée en laine, seront exposées au public. Ce dernier pourra également assister à des démonstrations de chiens de troupeau, de chevaux de trait ou encore à la fabrication du pain depuis la gerbe de blé, sur fond de musique avec de nombreuses fanfares.

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