Femme défenestrée à Montreuil : marche silencieuse dans une ambiance tendue

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Par AFP - Montreuil
Publié le 10 janvier 2018 - 23:37
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Un contrôle de police a dégénéré vendredi à Argenteuil (Val-d'Oise), occasionnant de graves blessures chez deux policiers, tandis que l'avocat d'un suspect a dénoncé dimanche une "bavure" des forces d
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
200 personnes ont défilé à Montreuil (Seine-Saint-Denis) dans une ambiance tendue pour rendre hommage à Mariama, une Guinéenne de 32 ans morte défenestrée fin décembre par son mari
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Environ 200 personnes ont défilé mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis) dans une ambiance tendue pour rendre hommage à Mariama, une Guinéenne de 32 ans morte défenestrée fin décembre par son mari, a constaté une journaliste de l'AFP.

Organisée par la municipalité, la marche silencieuse a réuni entre 150 et 200 personnes, selon la préfecture. Mais le cortège s'est scindé en deux, des habitants de la cité où vivait la jeune femme, morte dans la nuit du 29 au 30 décembre après une chute du 4e étage, ayant décidé de boycotter le discours du maire communiste Patrick Bessac.

Soupçonné d'avoir tué son épouse en la défenestrant après une violente dispute, le mari, âgé de 50 ans, a été mis en examen pour meurtre et incarcéré début janvier.

"Allo la police : pourquoi vous ne venez pas quand vos voisins vous appellent quand une femme se fait tabasser?", pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies par les habitants, qui ne décolèrent pas que le corps de la victime soit resté neuf heures sur le bitume.

"Dès qu'on a été avisé, on s'est rendu sur place", en "cinq minutes environ", a dit à l'AFP une source policière, assurant avoir appelé à plusieurs reprises une entreprise de pompes funèbres pour qu'elle enlève le corps.

S'exprimant sur le perron de l'hôtel de ville, où le portrait de la défunte avait été exposé, le maire a affirmé avoir saisi le préfet pour que des "sanctions" soient prises contre cette entreprise, qui a "ajouté du drame au drame".

Un cousin a témoigné que Mariama, agent de nettoyage à l'aéroport de Roissy, travaillait dur pour faire venir sa fillette de deux ans restée au pays. "Malheureusement, les choses se sont passées autrement à cause d'un monstre qui lui servait de mari", a-t-il dit.

Figure de la lutte contre les violences envers les femmes, Ernestine Ronai a appelé "à faire reculer la tolérance sociale envers les violences conjugales".

Au nom de la cité de l'Amitié, Ismaël, se présentant comme un "voisin", a dénoncé au mégaphone une inégalité de traitement face à la mort: "Si Mariama était morte sur la place de la mairie, son corps aurait été enlevé en dix minutes, mais elle est morte dans une cité de Seine-Saint-Denis. Un conseil: avant de mourir, choisissez votre endroit".

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur mari, ex-mari ou compagnon ou amant, soit une tous les trois jours, selon des chiffres officiels.

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