Hautes-Alpes : six gardes à vue après l'entrée de migrants dimanche

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Par AFP - Briançon
Publié le 23 avril 2018 - 14:58
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Face à face entre les forces de l'ordre et des militants accompagnant des migrants à Montgenèvre, à la frontière franco-italienne, le 22 avril 2018
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© Handout / LOCALTEAM/AFP/Archives
Face à face entre les forces de l'ordre et des militants accompagnant des migrants à Montgenèvre, à la frontière franco-italienne, le 22 avril 2018
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Quatre Italiens et deux Suisses ont été interpellés et placés en garde à vue dans les Hautes-Alpes après avoir pris part, dimanche, à l'entrée en France d'une trentaine de migrants venant d'Italie, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Le parquet de Gap a précisé lundi après-midi à l'AFP que "six personnes étaient en garde à vue, deux ressortissants suisses et quatre ressortissants italiens".

Le parquet avait indiqué plus tôt que les mis en cause étaient en garde à vue pour "aide à l'entrée d'étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée".

Selon une source proche de l'enquête, les personnes interpellées "ont participé activement aux débordements survenus au col de Montgenèvre" dimanche après-midi, quand une centaine de militants essentiellement français et italiens ont franchi la frontière avec une trentaine de migrants.

Empruntant les pistes de la station de ski de Montgenèvre, militants et migrants se sont brièvement heurtés aux forces de l'ordre avant de rejoindre Briançon par la route, encadrés par la gendarmerie.

Cette action est intervenue après que des militants de Génération identitaire (extrême droite) eurent bloqué de samedi à dimanche matin le col de l'Échelle, à six kilomètres de la frontière, qu'ils considèrent comme un "point stratégique de passage des clandestins". Ils y avaient matérialisé une "frontière symbolique" avec du grillage de chantier et déployé une banderole à flanc de montagne, relayant le message en anglais "no way" (accès fermé).

Dimanche, le ministre de l'Intérieur a renvoyé dos à dos "ultra droite" et "ultra gauche" pour leurs "actions inacceptables", quelques heures avant l'adoption du projet de loi asile-immigration à l'Assemblée nationale.

Gérard Collomb a également annoncé l'envoi de renforts pour faire respecter le contrôle des frontières dans les Hautes-Alpes. Un escadron de gendarmerie mobile est arrivé dès dimanche, rejoint par une demi-compagnie de CRS lundi, soit une centaine d'hommes au total.

Lundi matin, le calme était revenu dans les rues de Briançon où patrouillaient des gendarmes mobiles, tandis que des contrôles routiers étaient effectués dans la ville et les vallées environnantes, selon un correspondant de l'AFP.

"Pour nous, l'enjeu doit rester le respect des droits fondamentaux des migrants, dont les demandeurs d'asile. Et les pratiques des associations comme de la population doivent rester la fraternité, non la violence", a déclaré à l'AFP Michel Rousseau, trésorier de l'association Tous Migrants.

"Les manifestations, ça nous inquiète. Ça nous fait peur", a confié pour sa part Mamoud, accueilli au "Refuge Solidaire", entré en France par le col de l'Échelle le 7 avril avec "une dizaine de garçons".

Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux de migrants, essentiellement d'Afrique de l'Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l'Italie en 2016 et 1.900 en 2017.

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