L'attaque de Marseille revendiquée par l'EI, un assaillant aux multiples identités

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Par AFP
Publié le 02 octobre 2017 - 12:26
Mis à jour le 03 octobre 2017 - 14:55
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La police neutralise un assaillant près de la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre 2017
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© Paul-Louis LEGER / AFP
La police neutralise un assaillant près de la gare Saint-Charles à Marseille le 1er octobre 2017
© Paul-Louis LEGER / AFP

Deux jours après l'assassinat de deux cousines de 20 ans sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille, l'heure était mardi au recueillement des proches, et aux investigations sur l'assaillant et son crime, revendiqué par l'EI.

-- Les zones d'ombres de l'assaillant --

Sous la houlette de la justice antiterroriste, les enquêteurs cherchent à cerner la personnalité d'Ahmed H., l'auteur de l'attaque, abattu après avoir perpétré son crime au cri d'"Allah Akbar". "La violence des coups, leur nombre, montrent que l'auteur a fait preuve de détermination au moment de son passage à l'acte", a-t-on souligné de source proche du dossier auprès de l'AFP.

Pour autant, "la revendication par l'Etat islamique", quelques heures après l'attaque, "pose vraiment question car aucun élément ne relie l'assaillant à l'organisation" terroriste à ce stade, selon la même source.

Mardi, "l'exploitation de son téléphone (était) toujours en cours", notamment pour savoir si Ahmed H. avait des connaissances en France, et était en lien avec la mouvance radicale, selon la même source. Aucune garde à vue n'était en cours mardi matin.

Démêlant les sept identités différentes sous lesquelles l'assaillant était connu depuis 2005 de la police, pour des affaires de droit commun, les enquêteurs ont déjà établi qu'il était un étranger en situation irrégulière, détenteur d'un passeport tunisien.

Aux policiers lyonnais qui l'avaient interpellé vendredi pour un vol à l'étalage, il avait déclaré vivre à Lyon, "s'était dit sans domicile fixe et sans emploi autre que des missions non déclarées comme peintre", a précisé lundi le procureur de la République de Paris François Molins. Il s'était aussi dit "consommateur de drogues dures" et "divorcé".

-- Une remise en liberté qui pose question --

Ahmed H., étranger en situation irrégulière interpellé deux jours avant son crime pour un vol, aurait-il dû être placé en rétention en vue d'une éventuelle expulsion? C'est pour faire la lumière sur une éventuelle défaillance de l'administration que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a saisi lundi soir l'inspection générale de l'administration.

Après son interpellation, Ahmed H. a bénéficié de la part de la justice d'un classement sans suite. Dans la foulée, "les autorités préfectorales locales n'ont pas été en mesure de prendre une mesure d'éloignement à son encontre", a déclaré lundi le procureur François Molins.

"La personne de permanence à la préfecture du Rhône, ayant autorité pour signer l'Obligation de quitter le territoire et le placement en centre de rétention (...) était absente", a détaillé une source proche de l'enquête. "Il y avait aussi un problème de disponibilité de place en rétention le samedi matin", a fait valoir une autre source.

"Il aurait dû être placé en centre de rétention (...) Ce n’est pas normal aujourd’hui que pour des raisons de saturation à un moment donné on puisse ne pas faire appliquer la loi", a estimé mardi sur C News le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

-- Hommages --

Les hommages aux deux cousines, Laura et Mauranne, nombreux depuis dimanche, se poursuivaient mardi.

A Rillieux-la-Pape, dans la banlieue de Lyon, où Laura vivait avec son père et son frère, le maire Alexandre Vincendet doit faire respecter une minute de silence à 18H30 mardi, suivie d'une courte allocution. Des fleurs ont déjà été déposées par des habitants devant le pavillon de la famille, depuis lundi, et tous les drapeaux de la commune ont été mis en berne jusqu'à mercredi.

Les camarades de promotion de Laura étaient également invités à se recueillir, dans l'école d'infirmière lyonnaise où elle étudiait. Le président de l'université Lyon 1, dont dépend cette école, a appelé à "une minute de recueillement à 12H00 en mémoire des deux victimes". Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour les étudiants.

A Marseille, ce sont les camarades d'amphi de Mauranne, qui était étudiante en troisième année de médecine, qui devaient observer à midi une minute de silence, à la faculté de la Timone et sur tous les sites de l'université d'Aix-Marseille, dont dépend cette faculté.

Lundi soir, c'est à Eguilles, près d'Aix-en-Provence, que la famille de Mauranne, a assisté à un hommage ému. Devant la mairie, la sirène a retenti, puis le glas de l'église, et une Marseillaise avait été entonnée spontanément par la foule.

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