Législatives : dans la presse, le match semble joué d'avance
Assistera-t-on dimanche à un "raz-de-marée", un "tsunami" ou simplement une "vague" en faveur des candidats d'Emmanuel Macron aux législatives? La presse de samedi ne paraît hésiter que sur l'ampleur de la victoire annoncée.
"En marche vers le big bang", titre Le Parisien, qui annonce un "grand chamboule-tout".
Rappelant dans son éditorial que les enquêtes prédisent à la fois "une large victoire" de la République en marche ! (REM) et "une abstention record", Frédéric Vézard en déduit que "les Français semblent surtout souhaiter que le nouveau gouvernement ait les mains libres pour gouverner. Simplement pour voir ce que le président à l'insolente réussite est réellement capable de faire pour transformer le pays".
"Vague ou tsunami ?", se demande Libération qui constate que "les électeurs semblent prêts à donner les clés de l'Assemblée à Emmanuel Macron".
"Au fond, il n’y a qu’un seul choix à faire: faut-il une majorité écrasante pour Macron, ou bien faut-il que les oppositions conservent un semblant d’existence ?", demande le directeur de Libé, Laurent Joffrin. "Poser la question, pour tout démocrate conséquent, c’est y répondre: il serait bon, sain, utile, que la représentation nationale représentât autant que possible la nation."
"Face au raz-de-marée annoncé, les adversaires de La République en Marche! tentent de sauver les meubles en mettant en garde, à juste titre, contre les risques et l’illusion d’une majorité écrasante aucunement représentative de la diversité politique française", explique Dominique Garraud qui y voit, dans La Charente libre, une illustration des "incohérences d’un mode de scrutin ayant déjà montré ses limites".
- 'Chambre d'enregistrement' -
Mais force est de constater que dans les sondages, "tout est en place pour une chambre +Macron horizon+, au point que si REM, associés et dépendances, n’obtenaient qu’autour des 289 députés requis pour la majorité absolue, d’aucuns parleraient de +revers+", juge Jean-Michel Helvig dans La République des Pyrénées.
Il est vrai que, pour Marc Dejean, du Courrier de l'Ouest, "la décision la plus +logique+ d’un point de vue institutionnel consiste à conforter le président fraîchement élu".
Conséquence relevée par Bernard Stéphan dans La Montagne: "la Ve République a fait trop souvent de l'Assemblée une chambre d'enregistrement, il n'est pas certain qu'Emmanuel Macron lui promette un autre destin".
Dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert adresse cependant une - timide - mise en garde au nouveau président: "S’il veut donner corps à son projet d’union nationale, il serait bienvenu que (les Républicains) se requinquent un peu afin de donner crédit à son entreprise". Sinon, "l’union nationale se limiterait à une grosse réunion de +marcheurs+..."
"Macron a réussi à dévitaliser d’un coup d’un seul tout ce qui n’était pas en marche. Le danger pour lui étant de ne pas avoir d’opposition. Car alors celle-ci a toutes les chances de s’organiser au sein même de la majorité", avertit lui aussi Sébastien Lacroix dans L'Union.
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