Landes : le premier "village Alzheimer" de France ouvrira bientôt ses portes
C’est une première en France. Imaginé à partir du modèle néerlandais de Weesep, un "village Alzheimer" va être installé au cœur des Landes pour que les personnes âgées dépendantes retrouvent"l’essentiel de (leur) mode de vie antérieur", selon Henri Emmanuelli, à la tête du département et à l’origine du projet. Si tout se passe comme prévu, l’Etat devrait donner son feu vert début juin et l’établissement voir le jour en 2017.
L’idée d’un "village Alzheimer" dans les Landes est venue à Henri Emmanuelli après la lecture en novembre 2013 d’un article du Monde sur le premier village de la sorte en Europe, aux Pays-Bas, à Weesep. Dans cette petite localité située à vingtaine de kilomètres d’Amsterdam, 150 personnes âgées atteintes de démence avancée se baladent librement dans un espace verdoyant constitué d’un supermarché, d’un salon de coiffure, d'un cabinet de kinésithérapie, d’un cinéma et même d’un théâtre.
Très inspiré, l’élu est alors immédiatement entré en discussion avec l’Agence régionale de Santé (ARS) et, dès juin 2014, une "première étude de faisabilité" a eu lieu. Trois mois plus tard, une délégation était dépêchée à Wesep pour observer le fameux village pionnier.
Conclusion: le premier "village Alzheimer" français, de 1 à 1,5 hectares, sera installé dans une bastide landaise reconstituée, située soit dans la préfecture de Mont-de-Marsan, soit dans sa rivale, la ville thermale voisine de Dax. Il accueillera 152 personnes âgées et dépendantes. Ces dernières seront encadrées par 150 professionnels qualifiés et autant de bénévoles mais il sera "impossible d’identifier le personnel" afin d’ "inscrire les patients dans un paysage normalisé de vie sociale", fait valoir Michel Laforcade, directeur de l’ARS, convaincu que ce nouveau modèle permettra "d’améliorer la qualité de vie tout en réduisant la consommation de médicaments" des malades.
Chaque "quartier" regroupera 30 résidents et les unités d’habitation sont gérées au quotidien par une assistante de soins en gérontologie (ASG) qualifiée. Quatre-vingt personnes s’occuperont des soins et cinq autres de la surveillance assistée d’un système vidéo. Les patients seront également pris en charge par trois psychologues, deux médecins, 2 kinésithérapeutes, 2 ergothérapeutes, deux infirmiers et 16 animateurs.
Si le financement de ce projet novateur est encore en discussion, l’ARS a évoqué un "investissement prévisionnel de 23 millions d’euros et un budget de fonctionnement annuel de 10 millions", financés par la Sécurité sociale, le Département et les résidents avec un prix journalier d’environ 60 euros.
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