Le pèlerinage du Tro Breizh, le "Compostelle breton", a toujours la foi

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Par Benjamin MASSOT - Rennes (AFP)
Publié le 20 juillet 2019 - 10:48
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Relancé en 1994 après près de quatre siècles de mise en sommeil, le pèlerinage du Tro Breizh, parfois surnommé le Saint-Jacques de Compostelle breton, suscite un engouement grandissant, porté égalemen
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© FRED TANNEAU / AFP/Archives
Relancé en 1994 après près de quatre siècles de mise en sommeil, le pèlerinage du Tro Breizh, parfois surnommé le Saint-Jacques de Compostelle breton, suscite un engouement grandis
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Relancé en 1994 après près de quatre siècles de mise en sommeil, le pèlerinage du Tro Breizh, parfois surnommé le Saint-Jacques de Compostelle breton, suscite un engouement grandissant, porté également par la vogue de la marche à pied.

Relancé en 1994 après près de quatre siècles de mise en sommeil, le pèlerinage du Tro Breizh, parfois surnommé le Saint-Jacques de Compostelle breton, suscite un engouement grandissant, porté également par la vogue de la marche à pied.

"Ça aurait pu être un feu de paille et ça fait 25 ans que ça dure!", s'enthousiasme Philippe Abjean, président de l'association "Les chemins du Tro Breizh", qui a relancé ce "Tour de Bretagne".

Aux alentours de l'an mil, la tradition assurait que tout Breton devait faire une fois dans sa vie le tour des sept cathédrales qui abritaient le tombeau des sept saints fondateurs de la Bretagne, venus du Pays de Galles et de Cornouailles : Patern à Vannes, Corentin à Quimper, Pol-Aurélien à Saint-Pol-de-Léon, Tugdual à Tréguier, Brieuc à Saint-Brieuc, Malo à Saint-Malo et enfin Samson à Dol.

Le pèlerinage circulaire d'environ 700 km pouvait se faire en une seule fois, nécessitant un mois de marche, avec à la clef, la promesse d'accéder au paradis. Et gare à celui qui omettait de le faire de son vivant: il était "condamné" à effectuer ce pèlerinage après sa mort en avançant chaque année de la longueur de son cercueil...

Mais à la fin du XVIe, les troubles politiques et les jacqueries dans la Bretagne rattachée à la couronne de France rendent les routes peu sûres, et le Tro Breizh sombre peu à peu dans l'oubli. Jusqu'en 1994.

"On était alors en pleine crise de la pratique religieuse, les pardons tombaient à l'eau, il fallait supprimer toutes ces marques de foi populaire, les bannières, les processions...", se souvient M. Abjean. Pourtant, "contre toute attente", 600 personnes, par "fibre bretonne" ou par "fibre spirituelle", se retrouvent devant la cathédrale de Quimper pour rejoindre Saint-Pol au cours d'une "épopée historique".

- Balisage permanent -

Avec une originalité par rapport au Tro Breizh originel: le pèlerinage relie chaque année deux cathédrales, pendant environ une semaine, avec les bagages et repas pris en charge par les organisateurs, comme cette année avec un départ de Saint-Brieuc le 30 juillet pour une arrivée à Dol le 4 août.

"C'est comme une petite commune qui se déplace chaque jour pendant environ une semaine, on limite à 1.500 personnes, mais on pourrait atteindre les 5.000 car les inscriptions sont vite pleines", résume M. Abjean.

D'où cette idée lancée l'an passé de mettre en place un itinéraire permanent. En se calquant sur le succès du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle qui attire annuellement plus de 300.000 pèlerins, l'association "Mon Tro Breizh" souhaite organiser un balisage définitif d'ici trois ans des chemins, en bonne intelligence avec les communautés de commune, en charge de l'entretien des sentiers.

"On souhaite ouvrir un premier tronçon entre Quimper et Saint-Pol-de-Léon au printemps 2020 qui fera 350 km", glisse Elie Guéguen, président de cette association.

A terme, le sentier devrait faire 1.500 km, un itinéraire allongé pour ne pas rater certains sites touristiques, comme la baie de Douarnenez entre Quimper et Saint-Pol. Surtout, il grandira en incluant les évêchés de Rennes et Nantes, avec l'objectif d'accueillir entre 150.000 et 200.000 marcheurs chaque année. "On a peut-être des ambitions démesurées mais la Bretagne a un potentiel d'attractivité remarquable, avec à la fois la mer, l'intérieur" et un patrimoine religieux exceptionnel, comptant des milliers de calvaires, chapelles et autres enclos paroissiaux, note M. Guéguen.

Le Tro Breizh "new look" devrait également bénéficier de l'attrait pour la marche à pied: "beaucoup de gens cherchent des loisirs simples et familiaux, en allant moins loin et en utilisant moins l'avion, avec un engouement pour la nature", souligne M. Guéguen, évoquant le succès du chemin de Stevenson, dans les Cévennes.

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