Un détecteur de bruit pour casser l’ambiance dans les fêtes clandestines sur Airbnb
Les fêtes clandestines dans des logements Airbnb sont devenues la parade classique pour contourner le confinement et socialiser comme avant. Ce type d'événement serait en augmentation de 25% cette année. Pour faire la chasse à ces soirées, une start-up installe des détecteurs de bruits dans les logements de location courte durée à Lyon et Paris.
Une idée importée d’Espagne
Pour régler le problème des fêtes clandestines organisées chaque week-end à Barcelone et à Madrid, Airbnb recommande depuis quelques années aux propriétaires et agences de location d’utiliser Roomonitor, un boîtier électronique qui permet de surveiller le niveau sonore des locataires. En France, c’est pendant le confinement, alors que le phénomène des fêtes clandestines explosait, que Marine Cornu, une ancienne employée d’Airbnb, a proposé à la startup espagnole de lancer le concept. “Il fallait faire quelque chose car cette fois-ci la propagation du virus était en jeu” explique celle qui est devenue la représentante de la start-up espagnole en France.
Comment marche ce boîtier qui dénonce les fêtards ?
À partir du milieu de soirée, lorsque les voisins sont déjà en train de dormir, le boîtier analyse les variations sonores dans l’appartement de location où il a été installé. Si le volume dépasse un certain seuil, un algorithme est responsable de prévenir automatiquement les fêtards par SMS. Selon Roomonitor, dans 70 % des cas, le message préventif suffit à faire chuter le niveau de décibels.
Si cela ne suffit pas, la startup a aussi prévu une « brigade du silence », qui peut se rendre directement sur les lieux en moins de 30 minutes. À Lyon, la première ville où Roomonitor s’est lancé en France, la startup recherche donc actuellement des personnes qui se sentent capables “d’avoir la réactivité d’un livreur, l’autorité naturelle d’un videur de boîte de nuit et le tact d’un médiateur capable de dénouer les conflits”, pour faire partie de cette équipe anti-soirées.
Un tel boîtier respecte-t-il la vie privée des locataires ?
Pour éviter les problèmes liés à la collecte des données personnelles, le boîtier n’enregistre pas les sons détectés. Il ne fonctionne que comme un détecteur de bruit, et n’est pas capable d'écouter les conversations. Cela serait de toute façon illégal, en raison de la loi sur d’inviolabilité du domicile. Reste à voir si ce boîtier “délateur” aura autant de succès en France qu’en Espagne.
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