Conduite automobile : les comportements à risques en hausse
Le concessionnaire d'autoroutes Sanef pointe des "évolutions inquiétantes dans les comportements à risques", avec de plus en plus d'automobilistes qui dépassent la vitesse maximale autorisée ou utilisent leur téléphone au volant, dans une étude annuelle menée sur son réseau.
Selon cette étude conduite durant une semaine en mars en un point représentatif de l'autoroute A13 où ont transité près de 140.000 véhicules, plus d'un automobiliste sur quatre (43%) dépasse la vitesse maximale autorisée de 130 km/h, contre 37% l'an dernier.
Et 4% des véhicules légers dépassent même les 150 km/h, alors qu'ils étaient 3% depuis 2012.
La vitesse moyenne constatée, elle aussi stable depuis 2012 (127 km/h), augmente de 2 km/h, "un bond préoccupant" pour la Sanef, qui exploite 1.929 km d'autoroutes en Normandie et dans le nord et l'est de la France.
"L'enjeu de la vitesse sur autoroute est moins fort qu'il y a dix ans, mais il revient au devant de la scène avec cette hausse très significative", estime le concessionnaire.
Une étude en immersion dans la circulation a également révélé que 4,9% des 1.000 conducteurs observés tenaient leur téléphone en main ou à l'oreille, contre 3,7% en 2015.
"Ce résultat est un minimum. L'observation en immersion dans le trafic ne permet pas de prendre en compte les utilisations du téléphone tenu en main en position basse, sur les genoux par exemple, et l'envoi de SMS ou de mail", souligne la Sanef.
"Des efforts importants restent à faire" sur l'usage du clignotant, ajoute-t-elle. Plus d'un tiers des automobilistes (37%) ne l'utilisent pas pour doubler. Mais la Sanef note "une amélioration significative" de l'utilisation du clignotant pour se rabattre: alors que six automobilistes sur dix (59%) n'y avaient pas recours l'an dernier, ils étaient 45% en mars.
Le respect des distances de sécurité est globalement stable: 22% des automobilistes n'observent pas la règle des "deux traits, sécurité".
Après douze années de baisse, le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine est reparti à la hausse en 2014 (3.384 morts, +3,5% par rapport à 2013), une tendance qui s'est poursuivie en 2015 avec 3.464 tués (+2,4% par rapport à 2014) et sur les cinq premiers mois de 2016 (+3,8%). La France n'avait pas connu deux années de suite de hausse de la mortalité routière depuis 35 ans.
Pour tenter d'enrayer cette tendance, le gouvernement avait annoncé deux plans en janvier et octobre 2015, avec notamment l'interdiction du kit mains libres au volant et l'augmentation du nombre de radars (500 supplémentaires en trois ans et 10.000 radars "leurres").
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