Etats-Unis : des nutritionnistes dans les supermarchés pour lutter contre l'obésité

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 décembre 2016 - 17:20
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De plus en plus de personnes sont en surpoids.
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Aux Etats-Unis, 32,6% de la population souffre d'obésité.
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Les Etats-Unis commencent à prendre conscience que l'obésité est un enjeu de santé primordial. En Californie, des médecins ont décidé d'agir directement dans le panier de courses des Américains pour leur apprendre à mieux manger.

"Est-ce que c'est bon pour la santé?", "ça fait grossir?", "je peux le remplacer par quoi?"... Beaucoup de consommateurs aimeraient avoir un spécialiste à leurs côtés pour les aider à résoudre ces dilemmes quotidiens au supermarché.

Le programme "Shop with your Doc" -"Faites les courses avec votre médecin"- organisé par un réseau d'hôpitaux, envoie médecins et nutritionnistes à la rescousse, pour promouvoir la santé dans l'assiette à l'heure où l'obésité touche un tiers des Américains.

Chih-I Lee admet une faiblesse pour les sodas ultra-sucrés tandis que Sara Foronda s'inquiète du diabète mais a du mal à résister aux gâteaux secs. Mike Keegan tente d'acheter des produits biologiques mais ils ne sont pas toujours dans ses moyens.

Tous promènent leur chariot dans les allées d'un supermarché d'Irvine, ville de 260.000 âmes à 60 kilomètres de Los Angeles où ils rencontrent Monica Doherty, infirmière.

Cette dernière est là pour apprendre "aux gens à choisir des produits sains pour les aider à être en meilleure santé possible", dispensant conseils et recettes: remplacer la purée de pommes de terres par celle de choux-fleur ou les sodas par de l'eau gazeuse sans sucre. Selon l'organisation mondiale de la santé, 32,6% de la population aux Etats-Unis est obèse.

En Californie, l'obésité ne touche "que" 24% des habitants mais dans le Comté d'Orange, où se trouve Irvine, elle atteint des proportions pandémiques: six adultes sur dix.

"L'obésité a des causes multiples, et les mauvais choix dans les magasins d'alimentations en sont une", explique à l'AFP Richard Afable, président du groupe hospitalier St Joseph Hoag Health, organisateur de ces journées d'information qui ont lieu, depuis trois ans, pendant huit semaines avant des fêtes.

Des programmes similaires se multiplient depuis plusieurs années à travers les Etats-Unis, notamment en Arizona (sud-ouest) ou en Pennsylvanie (est), et plusieurs grandes chaines de supermarchés comptent à présent des nutritionnistes parmi leur employés. De quoi redorer leur image face à la concurrence de chaînes d'épicerie haut-de-gamme comme Whole Foods.

Dans le supermarché d'Irvine, le groupe St Joseph a déployé une équipe de 5 personnes. Dès l'entrée, Marina Sarwary propose aux clients de prendre leur pression artérielle, tout en dispensant ses premières recommandations. Monica Doherty, pendant ce temps, arpente les allées, escortée par Jai Coutra, qui l'assiste en distribuant brochures et échantillons.

Outre la lutte contre l'obésité, il s'agit d'apprendre aux gens à cuisiner eux-mêmes plutôt que d'acheter des aliments préparés, leur apprendre à lire les étiquettes, à manger plus de fruits et légumes, et à gérer leurs allergies alimentaires...

"Nous voulons vous encourager à équilibrer votre régime alimentaire: manger des fibres et éviter les aliments industriels, limiter le sucre, arrêter le sodium...", explique M. Coutra à Sara Foronda, depuis le rayon légumes."Je dois faire attention à ce que je mange, éviter le sucre, c'est difficile parce que les allées sont tapissées de biscuits, mais j'essaie de résister et de choisir un yaourt et des fruits" à la place, remarque cette mère de trois enfants. Mike Keegan, 56 ans, décrypte les étiquettes mais souligne que "pour bien manger, il faut souvent dépenser plus" et qu'il ne peut pas toujours se le permettre.

La nourriture saine est plus chère que les aliments industriels, particulièrement aux Etats-Unis où les cultures du maïs et du soja, ingrédients principaux de la "junk food", sont subventionnées. La solution sur le long terme nécessite de "garantir à chaque américain un revenu suffisant pour acheter de la bonne nourriture à son coût réel", estime Mark Bittman, journaliste spécialisé dans l'alimentation et membre de l'Union des scientifiques inquiets (UCS).

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