Généralisation d’une société “sans contact” : ça marche pour faire les courses en ligne, mais pour la vie sociale, c’est mieux en vrai
La crise sanitaire a rendu tendance le concept du “sans contact” . Deux mots qui évoquent non seulement la distanciation physique, mais aussi le progrès et la modernité pour certains, et la solitude et la frustration pour d’autres. La vie sans contact génère en effet des sentiments contrastés. Une étude de l’Observatoire Cetelem montre comment la généralisation des activités à distance ou en ligne est perçue dans différents pays d’Europe.
Quelles sont les pratiques “sans contact” préférées, celles que l'on déteste?
Même si 74% des participants à l’enquête sont conscients que le sans contact va continuer à se généraliser, son intensification ne ravit pas tous les Français. Plus qu’ailleurs, cela est ressenti comme une pratique imposée “à marche forcée”, qui n’est pas majoritairement appréciée.
La communication virtuelle et le télétravail sont les secteurs dans lesquels la plupart des Français ressentent une forte augmentation du sans contact. Les activités sans contact sont présentes dans de nombreuses sphères de notre vie (éducation, social, travail, etc.), mais on ne perçoit pas partout de la même façon ce remplacement du physique par le virtuel.
En Europe, on est plutôt favorable à la modernisation de la santé et à l'introduction du sans contact dans la médecine (consultations à distance, prise de rendez-vous en ligne, etc). Près de 6 Européens sur 10 se déclarent prêts à avoir recours à la télémédecine, et 1 sur 5 affirment l’avoir déjà essayée. En revanche, les européens sont très sceptiques au sujet des améliorations par la technologie d’autres secteurs, comme les relations amoureuses, l’enseignement, les liens familiaux ou encore la confiance entre les gens.
Les Européens apprécient nettement certaines pratiques sans contact qui facilitent leur quotidien, comme les courses, les démarches administratives, l’accès à l’information en ligne, mais peu apprécient entretenir des relations sociales à distance, et encore moins faire des rencontres amoureuses. Ceux qui apprécient le plus faire leurs courses en ligne sont les Allemands et les Pollonais. Cela est conforme à la tendance à l’oeuvre en Pologne, où les transactions sans contact sont passées de 33 % en 2014 à 80 % en 2018.
En France on trouve en général plus difficile de s'adapter aux services numériques
Les Français de leur côté préfèrent le sans contact pour gérer leur budget, faire des démarches administratives, consulter les médias et plateformes de divertissement, faire des paiements sans contact, plus que faire leur shopping en ligne.
Mais la généralisation du sans contact va-t-elle de pair avec des services plus accessibles et moins de difficultés d’utilisation? Selon le rapport, les Français ont toujours une perception en dessous de la moyenne en ce qui concerne la facilité à s'adapter à un monde dans lequel il y aurait moins de contacts humains/physiques, et plus d'interactions numériques.
Pour ou contre le télétravail?
Selon cette enquête, la plupart des européens sont plutôt de l'avis que le développement du télétravail est une bonne chose pour les entreprises. La plupart des européens (44%) veut mélanger travail à la maison et travail au bureau. Cependant des pays se positionnent clairement en faveur du bureau, la France en tête, pays dans lequel 43% des enquêtés veulent travailler uniquement sur leur lieu de travail, suivi de près par les allemands (41%) et les anglais (40%).
Sommes-nous habitués à communiquer virtuellement avec amis et proches ?
50% des Français ont remplacé des rencontres physiques par des rencontres virtuelles, et cela n'est pas perçu positivement. Les Européens se montrent unanimes concernant le fait qu’être amené à moins voir les gens “en vrai” affaiblit et dégrade les relations sociales.
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