Journée du droit à l'avortement : des siècles de luttes féministes (DIAPORAMA)
Il y eut des pétitions, des discours, des plaidoiries, parfois violents, insultants. Finalement, le 17 janvier 1975 la loi Veil dépénalisa l'avortement en France. Le 28 septembre marque chaque année la Journée internationale du droit à l'avortement, qui est loin d'être célébrée partout dans le monde.
Après des avortements pratiqués dans l'illégalité et dans des conditions déplorables depuis la nuit des temps, le premier à avoir franchi le pas de la légalisation fut le régime soviétique dans les années 1960. Mais beaucoup de pays sont encore récalcitrants à l'idée de la légalisation de cet acte, même en Europe, par exemple en Irlande, Irlande du Nord ou Pologne. Au total, 40% des femmes dans le monde vivent dans des pays où l'interruption volontaire de grossesse est pénalisée. 40, c'est aussi le nombre de femmes subissant par minute un avortement clandestin et parmi elles, 9 en perdront la vie.
Le combat pour le droit à l'avortement s'ancre dans l'histoire avec beaucoup d'autres, l'accès à l'éducation, le droit de disposer de son argent, de divorcer, d'obtenir des moyens de contraception, le droit de vote. Mais aussi, la lutte contre les écarts de salaire, le harcèlement sexuel et le sexisme au quotidien. Cette Journée est une occasion de se rappeler que les droits acquis ne l'auraient jamais été sans le combat d'hommes et de femmes féministes.
Jeremy Bentham, philosophe et juriste britannique du siècle des Lumières, est l'exemple même que dès le début des premiers courants féministes, ces derniers souhaitaient une société égalitaire et non une domination féminine au détriment des hommes. Lui-même, homme, luttait pour la dépénalisation de l'homosexualité et pour que les femmes aient les mêmes pouvoirs et le même poids dans la vie civique et politique que les hommes.
A contre-courant du mouvement antiféministe, il existe aussi un regain d'intérêt pour le féminisme chez les jeunes filles et cela passe par des célébrités aujourd'hui, par exemple Beyoncé pour avoir toujours revendiqué être indépendante financièrement ou avec sa chanson célébrant les femmes Run the World. Mais il est rare que les stars aillent au bout de leurs idées et dénoncent vraiment les inégalités, comme l'a fait l'actrice britannique Emma Watson en devenant ambassadrice de l'ONU Femmes. En parlant du féminisme, elle a dit: "C'est une théorie d'égalité des chances sur les plans politique, économique et social. (…) Apparemment que les femmes s'expriment est vu comme fort, trop agressif, repoussant et comme une opposition aux hommes".
Jennifer Lawrence, star de Hunger Games, a aussi pris la parole récemment pour dénoncer les écarts de salaires entre les hommes et les femmes d'Hollywood, en faisant remarquer que lorsqu'une femme négociait son salaire elle était vue comme une "petite fille gâtée" alors que lorsqu'un homme fait de même, on le considèrait comme un négociateur intraitable, quelqu'un de puissant. Et la question du droit des femmes à disposer de leur corps, dans le cas de la prostitution, de l'avortement mais aussi dans l'habillement, a été posée par le mannequin Emily Ratajkowski, qui dénonce le "body shaming" (humiliation du corps) des femmes fières de ce qu'elles sont, sans pour autant vouloir être considérées comme des objets.
(Voir ci-dessous un diaporama de figures du féminisme):
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