L'adoption d'enfants étrangers au plus bas en France depuis 30 ans
Au 1er décembre dernier, ils n'étaient que 935 enfants étrangers à avoir été adoptés en France en 2014, soit le chiffre le plus bas depuis trente ans, révèle Le Figaro ce samedi. "Si l'on arrive à 1.050 adoptions internationales, il s'agira d'un recul d'environ 22% par rapport à 2013", détaille Béatrice Biondi, directrice de l'Agence française de l'adoption (AFA).
Mais cela fait désormais plusieurs années que la tendance à l'adoption internationale est à la baisse en France. "En 2013, 1.343 enfants arrivant de l'étranger ont été adoptés par des familles vivant en France. Ils étaient 3.504 en 2010 et près de 4.000 en 2003", note Le Figaro.
Et les chiffres ne sont pas près de remonter. En effet, la Russie, premier pays d'origine des enfants étrangers adoptés en France (à égalité avec le Vietnam) prévoit d'interdire les dossiers d'adoption en individuel pour n'accepter que ceux présentés par les organismes agréés pour l'adoption (OAA) ou par l'AFA. Ces derniers ont pour tâche d'accompagner les enfants dans leurs démarches et de sécuriser le processus.
Par ailleurs, le nombre d'enfants africains recueillis par des étrangers devrait également diminuer: le Mali refuse désormais l'adoption internationale, et de nombreux pays (l'Ethiopie, par exemple) ont commencé à durcir leurs contrôles.
Mais l'Hexagone n'est pas le seul à être affecté par cette baisse. L'adoption internationale a également grandement diminué dans les autres pays occidentaux. La convention de La Haye donnant la priorité au maintien de l'enfant abandonné dans son entourage familial ou à l'adoption nationale, l'adoption internationale n'est autorisée qu'en dernier recours. Par ailleurs, la convention interdit les adoptions individuelles, estimées plus dangereuses.
Le déclin de l'adoption internationale entraîne un changement du profil des enfants adoptés. Ils sont notamment plus âgés qu'auparavant, explique Le Figaro. En 2014, moins de 7% des enfants adoptés à l'international avaient moins d'un an et plus d'un tiers d'entre eux avaient déjà 5 ans ou plus. Enfin, les gens ont plus tendance à adopter des enfants ayant des "besoins spécifiques": les enfants malades, handicapés ou en fratrie représentent aujourd'hui les deux-tiers des enfants adoptés à l'étranger, rapporte l'AFA.
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