Le vélo : une solution soutenue par les ministres des Transports européens

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 décembre 2015 - 16:30
Mis à jour le 23 décembre 2015 - 16:47
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Vélo Bicyclette Ville Illustration
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©Trasnformer18/Flickr
Les pays de l'Union européenne veulent développer la pratique du vélo.
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C'est bon pour l'environnement, pour la santé et pour l'économie: l'usage du vélo est encouragé par les pays de l'Union européenne, pas seulement comme loisir mais comme moyen de transport.

Environ 130 millions de bicyclettes sont produites chaque année dans le monde, soit plus de 4 vélos par seconde (chiffres 2007), selon World Watch Institut. Le vélo séduit de plus en plus les usagers,  comme loisir ou comme mode de transport. L’Union européenne encourage le développement du cyclisme et y voit des solutions aux enjeux actuels comme celui de la préservation de l’environnement.

Le Danemark et les Pays-Bas, pays cyclistes par excellence, ont depuis longtemps développé les infrastructures nécessaires à la pratique cycliste. Ce sont les Etats d’Europe les plus adaptés au vélo urbain selon la Fédération européenne des cyclistes (ECF). Le baromètre de ce lobby pro-vélo indique que la proportion de cyclistes quotidiens atteint 36% aux Pays-Bas et 23% au Danemark.

Ces pourcentages contrastent grandement avec celui de la France où il s’établit à 4%. Selon une étude menée par l'Observatoire des mobilités actives urbaines, seulement 14 % des Français de plus de 6 ans utilisent le vélo comme moyen utilitaire. Pourtant, plus de la moitié des Français possèdent un vélo. L’explication se trouve dans le fait qu’en France, le vélo est davantage associé à un loisir qu’à un moyen de transport. Dans l’Hexagone, la part des déplacements en véhicules motorisés a augmenté aux dépens de ceux effectués en vélo.

L’Union européenne s’intéresse depuis longtemps aux transports, qui constituent un secteur économique clef. En effet, leur efficacité est essentielle pour garantir les échanges, stimuler la croissance et ainsi créer des emplois.

Le 18 septembre dernier, les ministres de l’Environnement des Etats membres de l’Union européenne ont adopté  des conclusions sur le mandat européen pour la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) qui vient d'avoir lieu à Paris. Ce mandat, présenté en mars 2015,  prévoit de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990. Le développement du vélo comme mode de transport fait partie des solutions pour y parvenir.

Dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne, s’est tenue le 7 octobre dernier une réunion informelle des ministres des Transports dédiée exclusivement au vélo comme mode de transport. A cette occasion, les ministres ont adopté à l’unanimité une "Déclaration sur le vélo comme moyen de transport respectueux du climat et de l’environnement". Pourtant, cette motivation est marginale pour les cyclistes de Copenhague (5%). Par contre, 56% d’entre eux évoquent la rapidité, 37% la simplicité et 29% le faible coût d’après la municipalité de la ville danoise.

Effectivement, le vélo comme mode de transport ne présente pas que des avantages environnementaux. Tout d’abord, il permet une meilleure fluidité du trafic selon une étude menée par l’Appa (Association pour la prévention de la pollution atmosphérique) et demeure plus rapide que la marche. La commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, a même assuré que le vélo était le moyen de transport le plus efficace pour les trajets de moins de 7km. Sachant qu’en Europe, 30% des trajets effectués en voiture couvrent des distances de moins de 3km, et 50% sont inférieurs à 5km, le vélo pourrait donc représenter l’alternative à de nombreux trajets.

Ensuite, il permet d’exercer une activité physique qui peut contribuer à l’amélioration de la santé des Européens. Selon l’Organisation mondiale de la santé, si chaque citoyen européen faisait 15 minutes de marche ou de vélo supplémentaires chaque jour, 100.000 morts prématurées liées au manque d’activité physique seraient évitées.

Enfin, l’innovation en matière de cyclisme permettra de générer de la croissance et de créer des emplois. Depuis les années 1970, la production de vélos a quadruplé alors que celle des voitures n’a fait que doubler. Actuellement, le marché du vélo emploie 655.000 personnes en Europe (industrie, tourisme, commerce) selon une étude de la Fédération européenne des cyclistes publiée en 2014.

Pour le loisir ou le transport, le vélo a une incidence sur le quotidien des citoyens européens: infrastructure des villes, réduction de la pollution et du bruit. Violeta Bulc a ainsi déclaré que "le vélo est un moyen de transport officiel". Une grande étape puisque 73% des Européens estiment que le vélo doit bénéficier d'un traitement préférentiel par rapport à la voiture. 

Dans leur déclaration du 7 octobre, les ministres des Transports européens invitent les localités à inclure le développement du cyclisme dans leur politique. Ils proposent que les réseaux de cyclisme, aussi bien européens que locaux, soient renforcés avec la mise en place d’infrastructures. Dans cette déclaration, ils demandent à  la Commission européenne  de créer une instance spéciale. Encore hypothétique, cette dernière se chargerait d’assurer l’échange des bonnes pratiques entre les Etats membres tout en travaillant en relation avec des instances nationales.

Pendant la période 2007-2013, quelque 600 millions d’euros avaient été utilisés pour le développement du cyclisme sur l’ensemble de l’Union. Dans un manifeste datant de 2014, la Fédération européenne des cyclistes préconise que 10% du budget transport de l’Union européenne soient alloués au vélo, au soutien aux innovations (développement des vélos électriques) et aux infrastructures. Cela représente 6 milliards d’euros d’investissement dans les projets cyclables pour la période 2014-2020.

La fédération aimerait également un soutien à Eurovélo, réseau cyclable européen composé de 14 véloroutes reliant les quatre coins de l’Union européenne.  Cela permettrait de développer le cyclotourisme et le tourisme durable.

La déclaration du 7 octobre 2015 prévoit donc le développement des politiques européennes en faveur du vélo. Il ne reste plus qu’à attendre la concrétisation de ces projets.

(Avec la contribution de la Maison de l’Europe de Paris)

 

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