Les maisons faubouriennes de Paris vont-elles disparaître ?
Elles sont encore quelques-unes dans la capitale, mais leurs jours sont comptés. Les maisons faubouriennes, qui datent du milieu du XIXe siècle, laissent progressivement la place à des constructions bien plus élevées.
Face à ce phénomène, dans le quartier des Batignolles (XVIIe arrondissement), les riverains ont décidé de créer un collectif. Très récemment, les propriétaires d’une petite maison d’angle de la rue Legendre ont reçu une offre d’un promoteur immobilier qui a clairement annoncé la couleur : il souhaite raser la maison et construire un immeuble à la place. Cette transformation de leur quartier, les riverains la reprochent avant tout à la mairie de Paris qui, depuis 2012, a autorisé la construction de plus de 1 202 immeubles intra-muros. Contre 38 permis de construire autorisés en 2002, on en comptait 135 rien que pour l’année 2020.
Les "dents creuses" nécessaires pour faire circuler l'air et la lumière ?
Coincées entre deux immeubles qui font plus du double de leur hauteur, celles que l’on surnomme les dents creuses ont plus qu’une valeur patrimoniale. Dans une ville dense comme Paris, elles sont indispensables pour « permettre à l’air de circuler et à la lumière de passer », explique l’un des créateurs du collectif Épinettes-Batignolles, Patrick Rollot.
Pour l’élu écologiste du XVIIIe arrondissement et membre de la commission Vieux Paris, Émile Meunier, le Plan local d’urbanisme, « surtout dans sa version 2016, incite à l'alignement des immeubles dans leur hauteur ». Or, ce dont a besoin une ville comme Paris, ce sont « des décrochés, des maisons d’angle ».
Des immeubles "sobres et vertueux" à la place des maisons faubouriennes
La Mairie, elle, n’entend pas ces argument et avance qu’aucune étude scientifique « n’établit de corrélation entre la circulation de l’air et la réhabilitation sur dents creuses. Au contraire, l’apport d’ombre des bâtiments est non négligeable pour le rafraîchissement des rues ». Les équipes d’Anne Hidalgo encouragent la pratique, car son objectif est ambitieux : elle souhaite construire 10 000 logements par an dans la capitale. Elle les espère « sobre et vertueux » et avance que les constructions en hauteur ont le mérite de libérer « de l’espace au sol pour y permettre de la pleine terre et de la végétalisation ».
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.