Maëlys : six mois après, Lelandais avoue avoir tué l'enfant

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Par AFP - Lyon
Publié le 14 février 2018 - 13:17
Mis à jour le 15 février 2018 - 00:28
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Des gendarmes conduisant des fouilles dans la forêt près du Pont-Beauvoisin, dans l'Isère, le 29 août 2017
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© PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives
Des gendarmes conduisant des fouilles dans la forêt près du Pont-Beauvoisin, dans l'Isère, le 29 août 2017
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Après six mois de silence, Nordahl Lelandais a avoué mercredi avoir tué la petite Maëlys et a fourni aux enquêteurs les indications qui ont permis de retrouver des restes de la fillette à l'issue de difficiles recherches dans la montagne enneigée.

L'ex-militaire de 34 ans a affirmé que le décès de l'enfant était "involontaire" mais a refusé dans l'immédiat de s'exprimer sur les circonstances de sa mort, a indiqué le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat devant la presse.

Le crâne de l'enfant et un os long ont été découverts en fin d'après-midi, a-t-il précisé.

"Ce soir, les parents de Maëlys savent que leur fille est morte, qu'elle a été tuée", a déclaré avec émotion le procureur, reconnaissant que la journée avait été très éprouvante pour tout le monde.

Jusqu'ici, l'ancien maître-chien avait farouchement nié son implication dans la disparition de Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août, lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère).

Sur les conseils de son avocat Alain Jakubowicz, il s'est ravisé après la récente découverte d'une trace de sang de l'enfant sous les tapis de sol du coffre de son véhicule, désossé par les enquêteurs.

A sa demande, il a été entendu tôt mercredi matin par les juges d'instruction et a été conduit dans les très escarpées gorges de Chailles, près du village de Saint-Franc (Savoie) où il a admis s'être débarrassé de la dépouille de l'enfant.

Dans un premier temps, il avait déposé le corps "à proximité" de la maison de ses parents à Domessin et était "retourné au mariage". Ce n'est que plus tard qu'il est "revenu récupérer le corps" puis l'a abandonné dans la montagne, a détaillé le procureur, ajoutant que Lelandais avait présenté ses excuses aux parents de Maëlys.

Devant les juges d'instruction, Nordahl Lelandais, "était totalement anéanti, en pleurs, et a tout de suite souhaité parler de Maëlys à ses parents", a expliqué à la presse Me Jakubowicz. Tout en affirmant que la mort de la fillette était "accidentelle".

Il a ajouté que "ce qui comptait était de retrouver le corps (...). Il a eu un déclic. Ce qu'il a indiqué était exact. On a retrouvé le corps de Maëlys", a poursuivi Me Jakubowicz. Lelandais "n'était pas sûr de retrouver l'endroit. On a appelé une déneigeuse. Petit à petit, on a vu qu'il se réappropriait les lieux".

"Naturellement, l'instruction va se poursuivre", a relevé Jean-Yves Coquillat. Nordahl Lelandais "sera réentendu prochainement sur les faits et sur la manière dont la mort a été donnée puisque nous n'avons pas la réponse pour l'instant".

D'importants moyens ont été déployés toute la journée sur le terrain. Des chiens spécialisés dans la recherche de corps, un laboratoire mobile et une vingtaine d'experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) étaient sur place afin d'identifier au plus vite les résultats des fouilles.

Suspendues peu avant 20H00, les recherches pour retrouver le reste de la dépouille reprendront jeudi matin et un dispositif a été mis en place pour protéger la zone, selon une source proche de l'enquête.

- Indices accablants -

Plusieurs indices accablaient depuis près de six mois l'unique suspect de l'enlèvement et du meurtre de la fillette de 8 ans: une trace ADN de Maëlys retrouvée sur le tableau de bord de son véhicule et des images de caméra de surveillance filmées dans la nuit de sa disparition.

Ces dernières montrent une voiture identifiée par le parquet comme celle de Lelandais, avec à son bord "une silhouette frêle dans une robe de couleur blanche" comme celle que portait la fillette ce soir-là. Ses parents "ont reconnu des éléments de la robe et notamment la bretelle", selon leur avocat Me Fabien Rajon.

La défense, de son côté, contestait jusqu'ici la chronologie des faits reprochés au suspect mis en examen pour le meurtre de Maëlys, le 30 novembre.

chronologie Joint par l'AFP, Me Rajon n'a pas souhaité s'exprimer. "Avec mes clients, parents de la jeune Maëlys, nous gardons le silence par respect et dignité après cette terrible nouvelle", a-t-il écrit.

Sur son compte Facebook, la mère de l'enfant, qui avait lancé un appel public à Lelandais pour qu'il s'exprime, a toutefois regretté qu'il ait fallu "attendre 5 mois et demi pour que ce monstre parle enfin". "Toi l'assassin de ma fille, Maëlys va te hanter nuits et jours dans ta prison". "Que Justice soit faite et que plus jamais un enfant ne subisse (un) tel acte", a-t-elle ajouté.

Nordahl Lelandais a été également mis en examen le 20 décembre pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer en Savoie en avril.

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