Jane B. rejoint nos idoles
ÉDITO - Circulez, y a rien à voir ! Oui. C'est très certainement ceci que les policiers en poste devant son domicile ont dit ces derniers jours aux fans de Jane Birkin et badauds venus tenter d'en savoir plus. En savoir plus sur la disparition de celle que l’on appellera encore longtemps, et à juste titre, la plus Française des Anglaises.
Au matin du dimanche 16 juillet, Jane Birkin est décédée à son domicile parisien. Ah ça, même si nous devons tous laisser la place un jour, on aurait préféré qu'elle prolonge un temps son passage parmi nous... Et qu'elle démente son grand départ au Journal de 20h avec son délicieux accent : "Dites, votre annonce, c'est une petite peu exagéré, non ?". Après tout, Georges Brassens chantait "Je meurs fidèlement, ils suivent mon enterrement"...
Bien qu'elle se soit essayée à la réalisation avec une certaine réussite, c'est grâce au son de sa voix reconnaissable entre mille et à son attachante personnalité que Jane B. a marqué la mémoire collective hexagonale. Si vous me le permettez, modestement, je tiens à lui rendre hommage en faisant référence à certaines de ses performances musicales et participations cinématographiques.
"Ex-fans des sixties", je suis triste et désolé : les "Dernières nouvelles des étoiles" ne sont pas bonnes. Celle que Serge Gainsbourg appelait affectueusement "La Pirate", "Jane B.", "Baby Lou" ou "L'ex-femme de ma vie", Jane Birkin est partie. Non, elle n'a pas été victime d'un "Meurtre au soleil" dans "La Piscine" de sa maison, qui ne ressemble pas au "Manoir des fantasmes" mais qui résonne encore de sa voix sensuelle et de ses "Di Doo Dah", au point de captiver deux générations de nos concitoyens. Jane est partie parce que "C'est la vie qui veut ça".
"La fille prodigue" de l'Angleterre est morte dans son appartement parisien, qui n'était pas sis "36 vues du Pic Saint-Lou", dans lequel elle s'était réfugiée depuis plus de vingt ans comme dans un doux "Bunker", cette éternelle timide, pour "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve".
Combien de "Je t'aime moi non plus" a dit Birkin dans une vie qu'elle n'a jamais prise "À la légère" ?
Cette "Belle Noiseuse", qui ne transigeait pas avec "Les Dessous chics", était capable d'électriser l'attention du public et de faire jeu égal avec les étoiles du cinéma français. C'est avec de "Bons baisers de Tarzan" que Jean-Paul Belmondo, "L'Animal", l'a amicalement accueillie. Il avait parfois "Le diable au cœur" comme elle, capable de dire "La moutarde me monte au nez". Tous deux étaient des alter ego pour le "Sex power" que chacun d'eux a eu sur ses contemporains, qui aiment "Les jeux interdits" et chantonner "69 année érotique".
Je suis triste à l'idée que "Cendrillon Rhapsodie" nous a quittés, partie sur "Les chemins de Katmandou" célestes, loin de "La Gadoue" de notre monde qui fait dire à certains "Raccrochez c'est une horreur". Pour nous consoler, il nous reste à écouter et à réécouter son répertoire avec ses nombreux beaux succès. "Baby Alone in Babylone" n'est pas seule : elle a rejoint nos idoles préférées dans l'autre monde.
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