Je marche seul

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 11 mai 2023 - 15:30
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Macron
Crédits
F. Froger / Z9, pour France-Soir
Emmanuel Macron, président de la République, marche seul.
F. Froger / Z9, pour France-Soir

ÉDITO - Ce 8 mai 2023, le ridicule d'État a atteint des sommets incroyables, des sommets qu'on croyait pourtant inaccessibles. Même si nous avions eu quelques signes avant-coureurs avec le choix de certains membres du gouvernement : les réponses à couper le souffle de Sibeth N'Daye, la passion débordante du ministre de l’Économie pour la dilatation au point qu’il en a fait un livre, ou plus encore par le nombre de membres du gouvernement empégués dans des affaires de conflits d’intérêts ou judiciaire, sans oublier la couverture de Playboy de Schiappa.  

On pensait avoir atteint le paroxysme avec le bras d’honneur du garde des Sceaux à la représentation nationale. Un tel manque de respect qui n’a d’égal que celui de l’ancienne ministre de la Santé Buzyn qui a décidé de ne pas se rendre aux deux dernières convocations de la Cour de justice de la République.   

Le dernier 8 mai dernier, qu’est-ce qui a pu transpercer l’esprit d’Emmanuel Macron ? Est-ce une paranoïa aiguë, un complexe de supériorité, une couardise viscérale ou un besoin irrépressible d’être rassuré et perpétuellement flatté ?

Emmanuel 1er a-t-il privatisé les Champs-Élysées pour éviter d'avoir à les remonter sous autres casserolades, huées d'un peuple hostile, et des "Macron Démission" plus criant qu'un référendum ? Il a transformé en une désolation vide de sens et d'âme, une commémoration de la victoire des Alliés sur la barbarie nazie qui jusqu'alors était un grand moment de recueillement et de liesse populaire.

Ce rapprochement citoyen de tous les Français autour des valeurs républicaines, une communion solennelle en hommage fait à ceux qui ont donné leurs vies pour la liberté.

Cette liberté chère dont nous sommes de plus en plus substantiellement privés et dans tous les domaines, depuis une gestion de la crise du Covid qui a très nettement consisté davantage en une “guerre” menée contre la logique et le bon sens ; contre les intérêts du citoyen lambda, des artisans, des commerçants et des PME ; plutôt qu'en une guerre contre un virus dont l'origine véritable continue de faire débat.  

Et pareil pour la thérapie vaccinale. Cette injection quasi forcée s'est révélée à la hauteur de l’action d’une arme de destruction massive bien réelle. Comment ? Elle a hautement contribué via son corollaire, les confinements (qui ont finalement permis d’instaurer un chantage au Tout-vaccin, par ailleurs exorbitant pour les finances publiques), à continuer de mettre à terre la santé économique des petits, l'harmonie et la cohésion sociale.

Ceci au sein de la Nation en tant communauté humaine et à l'intérieur des familles. Ces deux entités sont irrémédiablement déchirées d'avoir dans leurs rangs des pro-vaccins répétant en chœur la propagande officielle et des antivax stigmatisés, accusés de tous les maux, taxés d'être égoïstes, irresponsables et dangereux. 

Vu le risque réel, 100% patent, d'être conspué par “ce bas peuple”, Emmanuel Macron a préféré errer dans des Champs-Élysées vides de spectateurs sur tout le parcours, un parcours dont les axes contigus et transversaux ont été interdits d'accès aux badauds. Pire ! À en croire le tweet posté par l'un d'entre eux, les habitants du lieu, carrément, ont même été interdits d'assister au passage du Président depuis leur balcon : 

Mais qui donc Emmanuel Macron s'est-il retrouvé à saluer tandis qu'il remontait la plus triste avenue du monde ? Les arbres qui la bordent. Cela dépasse l’entendement ! 

Déjà avec son "S'ils veulent un responsable, il est devant vous : qu'ils viennent me chercher", a-t-il lâché, puisque planqué dans une forteresse, un palais de l’Élysée où il a multiplié par trois (moyens et effectifs) la sécurité, Emmanuel Macron avait outrepassé l'inadmissible.  

Ramené au rang de simples boutades, le "Casse-toi pov’ con !" et le "Viens t'battre !", ces immondices verbales outrageantes pour la fonction présidentielle, que lâcha Nicolas Sarkozy. Et ce pareillement à des citoyens qui à ces occasions lui avaient fait part de leur détresse, avec déférence et en toute légitimité. 

Mais en ce 8 mai 2023 et cette commémoration fantôme, Emmanuel Macron a poussé le bouchon encore plus loin. Oui. ça y est : c'est fait. Lui qui lendemain de son élection, en 2017, avait dit "Je veux re-sacraliser la fonction présidentielle ", n’a-t-il pas réussi à la dépouiller totalement de sa respectabilité ? 

Et résultat des courses, lundi les paroles de cette chanson de Jean-Jacques Goldman dont j'ai repris le titre pour cet édito ("Je marche seul") ont accompagné Emmanuel Macron lors de son chemin de croix : 

"Comme un bateau dérive, sans but et sans mobile. Je marche seul. Sans témoin, sans personne.  
Que mes pas qui résonnent, je marche seul. Acteur et voyeur..."
de son propre naufrage. 

Un naufrage dans lequel malheureusement il entraîne les 30 millions de Français qui ne voulaient pas de lui pour président en 2022. En effet, si Emmanuel Macron l'a emporté contre Marine Le Pen grâce aux votes de 18,5 millions de Français lors de cette échéance, étant donné qu'il y a 48,7 millions de Français inscrits, c'est mathématique (48,7 moins 18,5) : il y avait bien 30 millions à ne pas vouloir de lui à l’Élysée en 2022. 

Depuis le passage en force sa loi sur la réforme des retraites, les "MACRON DÉMISSION" résonnent partout en France avec chaque jour davantage d'ampleur, tant en intensité qu'en nombre. À ce demander si la barre n’est pas à ce point dépassée que si demain un référendum portant sur son éviction était organisé, le “oui” l'emporterait avec plus de 80% des voix. 

Là oui on pourrait affirmer avec justesse et authenticité que la France est une véritable démocratie. Que le principe de la République a été respecté : 

“Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.” 

Pourquoi ? Parce que si comme actuellement, du fait du système électoral actuel, le peuple ne peut pas dicter sa volonté dans les urnes, le peuple n'est plus maître de son destin. En lieu et place d'être le souverain, le peuple est l'esclave des politiciens. 

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