Les opportunistes

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 16 mai 2023 - 19:00
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Macron
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F. Froger / Z9, pour France-Soir
"Le pays coule à pic, irrémédiablement sans doute dorénavant, avec une gestion catastrophique de la crise du Covid-19."
F. Froger / Z9, pour France-Soir

BRÛLOT - Le 25 janvier 2017, à savoir quatre mois avant l'élection du président de la République, Gérald Darmanin se transformait en Madame Irma :

“Loin d'être le remède d'un pays malade, Emmanuel Macron sera au contraire son poison définitif.”

Contrairement aux courbes des épidémiologistes, issues de modélisations fallacieuses, qui prévoyaient une catastrophe sanitaire en 2020 avec des dizaines de millions de morts, ses prédictions se seraient-elles réalisées ?  

Voilà qui ne l’a pas empêché d’entrer au gouvernement une fois Macron élu ! 

Le président s'est également révélé être un opportuniste éhonté qui a hautement contribué à ce que, en fait de poison évoqué par Gérald Darmanin, un véritable cancer ronge la France désormais. Pourtant Gérald Darmanin continue d'être de tous les gouvernements d'Emmanuel Macron : ministre de l'Action et des Comptes publics dans celui dirigé par Édouard Philippe, puis ministre de l'Intérieur dans celui de Jean Castex. Un poste dans lequel il a été reconduit dans celui d'Élisabeth Borne (avec un portefeuille élargi aux Outre-mer). Darmanin excelle dans une forme d’entreprise funeste : le développement d’un chaos que beaucoup de spécialistes estiment irréversible dans l’état actuel des choses. 

Bruno Le Maire est un autre opportuniste à énumérer. Il ne s’est pas rallié à Emmanuel Macron par conviction politique... Souvenez-vous de ses saillies verbales, c’était en février 2017 :

“Emmanuel Macron, c'est un homme sans projet. Emmanuel Macron, c'est une coquille vide.”

Non, Le Maire a simplement rejoint deux mois plus tard le camp des vainqueurs, présenté comme tel au terme d’un tapage médiatique sans précédent qui indiquait Macron en tête de tous les sondages d’opinion, vainqueur à coup sûr. 

Plus encore que Gérald Darmanin, c'est Bruno Le Maire, ministre de l'Economie originel d'Emmanuel Macron, qui fort d’une dilatation comme jamais de l'opportunisme politique, s’est occupé sans coup férir de l’expansion de la dette.  

“Quoi qu’il en coûte”, a dit son président : aux ordres, il est celui qui a le plus contribué à transformer le bateau France en Titanic, en tous points.  

Le pays coule à pic, irrémédiablement sans doute dorénavant, avec une gestion catastrophique de la crise du Covid-19, qui a coûté plus de 400 milliards d’euros principalement à cause de confinements qui n’ont démontré aucune efficacité scientifique réelle. 

Le Maire ne s’est pas arrêté là, avec des engagements économiques quasi-suicidaires pris à l'encontre de la Russie. La faillite de quel pays, promettait-il déjà, tel un fier à bras ?  

Sans parler du soutien financier pharaonique à Volodymyr Zelenski, une autre aide de plusieurs centaines de milliards apportée avec l'argent des contribuables français. Et ceci, sans demander leur avis ni à la représentation nationale, ni aux citoyens alors que huit millions d'entre eux sont dans une situation de précarité extrême et qu’un projet de loi retraites met tout le monde dans la rue pour quelques milliards à trouver. 

Cette énième folie signée Bruno Lemaire a porté au total à 3 500 milliards d'euros la dette publique de la France. 

Quant au troisième larron, Eric Dupond-Moretti, c'est sans contestation possible lui qui a repoussé le plus loin les limites de l'absence de honte affichée à retourner sa veste. Comme dans la chanson de Jacques Dutronc “L'opportuniste”. 

À la question posée en direct à la télévision “Si Emmanuel Macron vous propose le poste de ministre de la Justice, vous accepterez ?”, Éric Dupond-Moretti a répondu “Jamais”. Il n’a fallu qu’un petit mois avant qu'il ne retourne sa veste, en acceptant le poste. Là encore, souvenez-vous de ses propos :

“Moi ministre de la justice ? Oh la la, non. Ça serait un sacré bordel !”  

On y est ! Dupond-Moretti s’est permis de faire un double bras d'honneur à l'Assemblée nationale. Normalement cela aurait dû lui valoir d’être démissionnaire d'office.  

Hormis que, force est de le constater, mépriser le minimum de décence requis d'un membre du gouvernement est presque devenu l'apanage revendiqué des ministres en exercice d'Emmanuel Macron. Aucune sanction n’a été prise. 

En outre, Éric Dupond-Moretti est le seul ministre de la Justice maintenu dans ses fonctions malgré une mise en examen pour des faits constitutifs d'infractions punies de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amendes.  

Des faits présumés commis non pas antérieurement à sa prise de fonction et sans sa vie privée, mais dans l'exercice perdurant de ses fonctions de ministre. Oui, nous parlons bien du ministre de la Justice. Dans n'importe quel autre pays dit démocratique, il aurait été démissionné d'office. 

Chris Bickerton, éminent professeur de politique moderne à Cambridge, a dit que Macron serait le prochain Président raté.  Expliquant que le macronisme est une “forme indéfinie imprécise de politique”, qui ne se connecte pas correctement avec la société française, et que ce n’est pas encore la bonne réponse aux problèmes auxquels la France est confrontée.  

La rue semble vouloir donner raison à Bickerton. Avec le printemps fleurissent des "Macron Démission" scandés ici et là en France, arborés sur des T-shirts par des “gens qui ne sont rien” , pour reprendre l’une de ses insultes adressées aux Français, mais qui comptent néanmoins dûment lui présenter l'addition un jour. 

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