Macron : l’euthanasie (politique) en Marche
ÉDITO - Mesure phare de son deuxième mandat, ou en tout cas avancée comme telle par Emmanuel Macron, ça y est : le projet de loi dit "sur la fin de vie" est officiellement né. Le président de la République en a parlé tout le week-end dernier, à l’occasion de la réception d’un rapport de la "convention citoyenne sur la fin de vie".
Oui. Pourquoi pas. Mais l'euthanasie, la fin de vie de quoi ? De qui ? Il s’agit d’un débat complexe qui dépasse le simple élément de santé d’une personne. Il est toujours essentiel de se poser la question de ce qui est souhaitable pour soi-même (vœu exprimé, testament...), de ce que l’on trouve acceptable pour les autres par construction sociétale.
Il faut ensuite considérer les multiples facteurs, sociaux, culturels, politiques, voire religieux, qui rendent ces prises de décisions périlleuses et complexes pour les pouvoirs publics. Emmanuel Macron a beau avoir déclaré lundi qu'il n'aime pas l'expression "suicide assisté", en essayant de pacifier le sujet, il ne pourra pas utiliser la voie du référendum pour l’adoption de ce projet de loi.
En effet, la Constitution n’autorise pas clairement de soumettre ce type de questions sociétales au suffrage des citoyens, nous y reviendrons. Une chance pour Emmanuel 1er (et 2eme mandat). Car il ne fait aucun doute qu’une belle majorité de Français serait parfaitement d’accord pour assister le président dans sa fin de vie politique ! Et d’abréger ses souffrances de locataire de l'Élysée, installé dans des habits devenus manifestement trop amples pour lui.
Ainsi Macron ne peut pas engager sa légitimité à l’instar d’un de Gaulle en 1969. Sa cote de popularité est dramatiquement basse. Seulement 22% d’opinions favorables selon un récent sondage. S’il pouvait lancer un référendum posant la question “Faut-il augmenter les salaires de 1000 euros ?”, les Français répondraient "non", simplement pour se donner la chance de le voir démissionner ! N’importe quelle question serait suivie d’un "non à Macron" !
Des Français qui n’ont pas encore à l’horizon d’échéance électorale au sein de laquelle réclamer "Tout sauf Macron". Et si en 2012, les Français ont laissé élire Hollande face à Sarkozy, nul doute que n’importe qui fera l’affaire pour chasser Emmanuel 1er.
En 2022, le président a échappé au vote sanction parce que les Français ne voulaient pas de Marine Le Pen. Comme en 2017. Comme en 2002. Comme manifestement à n’importe quel scrutin où apparaît un(e) candidat(e) avec le nom "Le Pen" inscrit sur les bulletins. Ainsi, les électeurs, certes encouragés par les médias mainstreams, ont préféré celui qu’ils considéraient (naïvement ?) comme "le moins pire" au "pire du pire" (assurément ?) dans leur esprit.
Mais, surtout, nombre d’entre eux ont refusé de céder à ce choix cornélien : l’abstention record des dégoûtés de la politique était constituée pour moitié par des électeurs hostiles à Emmanuel Macron - une aubaine pour ce dernier de voir telle population hostile à sa personne se confiner au silence.
Comment leur redonner la parole ? Oui, un référendum pourrait y aider. Et si l’on assistait bientôt à une réforme de la loi en la matière ? L’article 11 de la Constitution autorise le président de la République à proposer par la voie du référendum un projet de loi “portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale”. Si la thématique des “services publics” est aussi évoquée, point de sujet sociétal, point de droit civil...
Emmanuel Macron pourrait donc souhaiter faire évoluer cette situation dans le but de se redonner le verni d’un président qui serait à l’écoute de son peuple. Avec en premier lieu, le questionnement des Français qui serait mené au sujet de la question de l’euthanasie.
Retour à la case départ. Si l’ancien banquier de chez Rothschild exécutait d’une façon zélée cette sorte d’agenda référendaire en dépit du bon sens, comme si un souffleur malveillant agissait en coulisses, on verrait sans aucun doute une euthanasie qui n’aurait besoin d’aucune loi : celle d’un suicide politique.
Voilà un président qui pensait incarner Machiavel et qui se retrouverait remercié par les Français d’avoir trop joué Molière et "Le médecin malgré lui". Avec un pays à l’agonie, ce sont les souffrances des Français qui ont atteint un niveau insupportable. Depuis six ans maintenant, le diagnostic est posé et l’état du malade apparaît en tout point manifestement incurable.
Pardi ! Le pays est à l'agonie, les souffrances des Français ont atteint un niveau insupportable, et la mégalomanie de ce "Tartuffe" est à ce point incessante et en augmentation constante depuis 6 ans, qu'elle apparaît en tout point manifestement incurable. Même les Diafoirus politistes de BFMTV font ce constat !
À hauteur de gravité pareille, nul doute, le départ d’Emmanuel serait vécu comme un grand soulagement pour la famille des Français.
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