Sous Macron, les ministres se succèdent à la queue leu leu !
EDITO - Eh bé, il y en aura eu du mouvement, depuis mai 2017, chez les locataires de l'Hôtel Matignon ! Arrivées et départ s'enchaînent à un rythme effréné. Les Premiers ministres d’Emmanuel Macron se ressemblent et se succèdent. Pas autant que ses ministres de la Santé, d'accord, mais tout de même : ça y va ! Ça secoue les tripes. Il y a du transit à l'intérieur, pire qu'au ministère du même nom.
Car, rappelez-vous, place Beauvau, avant d'avoir un Gérald Darmanin qui devrait y être reconduit, on a d'abord eu Gérard Collomb puis Christophe Castaner. Ça fait trois.
Or, à Matignon, depuis hier on en est déjà à quatre : Édouard Philippe, Jean Castex, Élisabeth Borne et Gabriel Attal. Série en cours, selon moi.
Quatre Premiers ministres pour un seul président de la République, pour un peu, on se croirait revenu sous la IVe République. Du fait de son régime parlementaire, celle-ci ne permettait guère au gouvernement de bénéficier d’une majorité à l'Assemblée nationale, les Premiers ministres valsaient encore plus rapidement que sous Macron. Quant aux ministres de la Santé, dans l’ordre Agnès Buzyn, Olivier Véran, Brigitte Bourguignon, François Braun, Aurélien Rousseau et Agnès Firmin-Le Bodo, certains sont passés dans leurs nouveaux bureaux en courant d'air.
Fidèle en amour, Macron l’est. Jamais il n'a quitté le giron de Brigitte, une épouse qui a su rester gironde, reconnaissons-le, malgré les années. A l’inverse, Emmanuel Macron reste volage quant à ses relations avec les membres de l'exécutif.
À moins qu'en fait ce jeu ministériel permanent des chaises musicales ne consiste tout simplement qu'à faire profiter le plus possible aux“copains des copains” de ces excellentes places, celles qui sont si bonnes pour se goinfrer aux frais de la princesse, tant pendant l'exercice des fonctions qu'après. Et avec en bonus, pour le Premier ministre, pouvoir partir avec la caisse (“grise” : fonds secrets ou spéciaux hors contrôle). Et cette prime de départ qu'il peut ainsi s'octroye rest difficilement chiffrable : millions d’euros au minimum.
Duralex sed lex : la loi est dure mais c'est la loi. Dure pour le contribuable, contraint et forcé de financer les privilèges énormes que s'accordent à eux-mêmes, ceux qui écrivent et votent les lois. Présidents, ministres, députés et sénateurs, qu'on les aime ou pas, ils nous sont chers. Très chers. Trop chers. Beaucoup trop chers...
Ah ça, ils s'éclatent tous, avec notre argent, enchaînant, les uns derrière les autres, la jouissance des privilèges. D'où mon utilisation, en titre de cet édito, de la chanson de Bézu, générique de l'émission télévisée La Classe, sur FR3 (fin des années 1980, début des années 1990), un programme qui avait au moins le mérite de nous divertir... et à bien moindre frais. Et surtout, nous n’étions pas obligés de la regarder. Au contraire de la politique show-business (business, as usual, mais show, pas tous les jours), champagne (tiède)-caviar (date de consommation dépassée) imposée à nos frais. Et en l'état actuel, avec un processus électoral verrouillé, nous ne pouvons pas éteindre ce téléviseur géant de notre triste réalité.
Quant à changer de chaîne, cela ne sert strictement à rien. Toutes diffusent le même programme. On peut le résumer ainsi. “Mes chers compatriotes, voici comment on va se répartir l'argent qu'on vous pique, sans que vous vous révoltiez. Parce que c’est notre projet : vous en prendre toujours plus, en vous faisant croire que c'est pour le bien commun, dans votre intérêt, et pour sauver la France.”
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