Par quatre chemins : Marche pour la vie, mobilisée quelques jours avant la révision de la loi bioéthique
Par quatre chemins : Nicolas Tardy-Joubert, président de la "Marche pour la vie" annuelle qui se tient cet après-midi à Paris.
Nicolas Tardy-Joubert, vous organisez dimanche la Marche pour la vie, quel message voulez-vous porter cette année ?
Dans un contexte d’attaques incessantes sur le respect de la vie de la conception à la mort naturelle, nous serons dans la rue pour dire clairement non aux propositions de loi et à la révision de loi dite de « bio-éthique » qui doivent être examinées au Sénat fin janvier. Ces projets contiennent des mesures pour faciliter d’avantage l’accès à l’IVG, supprimer la clause de conscience spécifique du personnel médical ce qui est une atteinte à une liberté fondamentale ou proposer des transgressions éthiques.
Nous mettrons également en avant l’impérieuse nécessité de revoir notre politique de santé publique, car nous avons enregistré un triste record en 2019 avec 232.244 avortements. Ceci nous place parmi les mauvais élèves de la classe européenne, puisque qu’il y en a en comparaison 100.000 en Allemagne ou en Italie. Avec 88% de Français, nous voulons mieux comprendre les raisons et les conséquences de l’avortement.
Nous souhaitons le déploiement d’un plan de prévention pour une éducation sexuelle des jeunes respectueuse et responsable, pour une information honnête des risques liés à l’avortement pour la santé des femmes, ils sont nombreux et bien cachés, et pour un accompagnement de la maternité et de la parentalité dignes de notre pays. Il y a beaucoup à faire pour améliorer le soutien économique et financier des familles vulnérables!
Cette manifestation arrive au bout d’une année marquée par le coronavirus, et la crise sanitaire, qui a suscité de nombreux débats éthiques, quel est votre regard sur les douze derniers mois, durant lesquels le rapport à la vie et à la mort ont été questionnés, bousculés, malmenés ? Et est-ce selon vous l’un des facteurs de la gestion de crise erratique ?
Nous avons hélas plus de 60 000 morts avec le covid, qui a fait disparaitre des personnes âgées plus fragiles, et en même temps nous avons plus de 232 000 enfants à naitre éliminés. De gros efforts ont été déployés en France pour lutter contre la pandémie, mais l’efficience de ces mesures n’est pas au rendez-vous, ni d’un point de vue économique ni d’un point de vue sanitaire. Ce qui a été difficile a été l’isolement des personnes âgées dans les EHPAD qui ont été privées de l’affection de leur famille, ou l’accompagnement du deuil. Il y a eu trop peu d’humanité dans les décisions prises.
En même temps, aucune politique de prévention n’est déployée pour éviter des actes qui sont toujours douloureux avec une IVG, et qui laissent des séquelles. 40% des femmes de moins de 25 ans qui ont subi ou choisi un avortement vivent ensuite une dépression et 30% d’entre elles ont des idées suicidaires. Le risque d’avoir un cancer du sein pour celles qui ont avorté passe de 12 à 18%, etc. Pour les enfants à naître, l’interruption de leur vie par avortement chimique, aspiration ou démembrement pourrait aussi être évitée.
Dans les deux cas, la politique sanitaire est à revoir entièrement. Si l’on peut maintenant vacciner contre le covid, il faudrait aussi une bonne campagne de prévention pour éviter d’avoir recours à l’avortement.
Que répondez-vous à ceux qui vous disent que vous menez un combat dépassé, une bataille perdue ? Y a-t-il vraiment plus à espérer qu’un baroud d’honneur ?
Le progrès ce n’est pas toujours plus d’avortements. Le progrès ce serait un accompagnement efficace pour éviter les blessures liées à l’IVG et faciliter l’accueil de la vie. Le progrès serait d’avoir un grand plan pour le développement de soins palliatifs qui respecte la fin de vie. D’autres pays enregistrent de bons résultats, regardons les meilleures pratiques et appliquons les tout simplement. La bataille est tout à fait d’actualité, Il y a une prise de conscience progressive et nous sommes dans la rue pour cela !
Au-delà de la Marche annuelle, quelles actions la prolongent ? Que proposez-vous à ceux qui s’éveillent à ces questions ?
Notre objectif est de sensibiliser les responsables politiques, les partis à ces enjeux qui sont centraux pour le respect de la personne humaine. Nous allons y travailler et nous reviendrons devant les Français pour leur dire qui est prêt à suivre ce chemin. Et nous avons une conviction, ceux qui seront capables de protéger la vie, seront aussi ceux qui seront attentifs aux besoins des plus faibles de la société. Nous invitons aussi nos sympathisants à s’investir dans une des associations de notre collectif pour la promotion de la famille.
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