Bras de chemise et bras d'honneur : "ça'a pas d'allure*" !
*comme disent les Québécois
TRIBUNE/OPINION - Alain Tranchant revient sur le désormais (tristement) célèbre bras d'honneur du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, adressé au député Olivier Marleix (LR) à l'Assemblée nationale, le 7 mars dernier.
En l'espace de quelques jours, le peuple français a eu droit à un drôle de spectacle. D'abord, un président de la République en bras de chemise, et en boîte de nuit, lors de son déplacement africain. Ensuite, un garde des sceaux, ministre de la Justice, administrant non pas un, mais deux bras d'honneur pour être mieux compris, devant les députés à l'Assemblée nationale.
Pour reprendre le mot célèbre de François Fillon, qui imagine un seul instant le général de Gaulle en bras de chemise, et en boîte de nuit, dans un voyage officiel ? À quand Emmanuel Macron en bermuda ?
Quant à Eric Dupond-Moretti, il faut croire qu'il a vraiment dépassé les bornes, puisque l'hôte de Matignon a cru nécessaire de faire savoir que "ce comportement n'a pas sa place dans l'hémicycle". Mais, plus sérieusement encore, un ministre mis en examen - le simple rappel de sa situation est à l'origine de son coup de sang- n'a surtout pas sa place dans le gouvernement de la République française.
En arrivant aux affaires, M. Macron avait vanté les mérites du nouveau monde qui venait avec lui. Force est d'observer que, dans l'ancien monde, les ministres mis en examen n'avaient pas le choix : ils devaient démissionner. C'est aussi à cette jurisprudence que le garde des sceaux adressait son bras d'honneur.
Quand le pays est au bord de l'explosion, c'est d'abord l'exemplarité que les citoyens sont en droit d'attendre de ceux qui entendent les diriger.
À l'évidence, le compte n'y est pas si le chef de l'Etat manque de tenue et un ministre, non des moindres, celui de la Justice, de retenue. Comme le disent les Québécois, "ça'a pas d'allure" !
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