Chronique d’une maîtresse... très en colère !
TRIBUNE
2 novembre 2020. Personne ne bouge. On ouvre l’école comme si rien n’avait changé. Personne ne riposte, tous les parents sont au garde-à-vous bien alignés, avec leurs rejetons bien masqués.
L’école doit ouvrir, c’est pour les enfants, m’a-t-on dit !
Oui, qu’est ce qui est pour les enfants ? L’instruction ou la privation d’oxygène et de liberté de jouer et de courir où ils veulent, de sourire, de crier, de vivre comme des enfants quoi ? Ah oui mais avec le masque on aura peut-être moins de bruit dans les classes !
Je suis" instit" en petite section de maternelle. Oui je ne dirai pas que je suis "professeur des écoles". Je me sens plutôt instit, l’instituteur nommé il y a longtemps par Jules Ferry pour faire vivre la laïcité, l’égalité et la LIBERTE !
Ce matin 3 de mes élèves de 3 ans sont masqués. Certains parents croyaient qu’il fallait le faire ! A moins qu’ils aient voulu se préparer déjà pour les prochaines restrictions de liberté ! On masquera bientôt les maternelles ! A la prochaine étape !
Je mets mon masque sous le nez car dès que je le porte à nouveau après 15 jours sans, je suffoque. On me rappelle aussitôt à l’ordre, prétendant que les parents se plaignent et que je ne montre pas l’exemple. On me dit qu’on ne pourra plus me défendre si je n’obtempère pas. Je dois peut-être postillonner par le nez !!
Je suis fonctionnaire, je suis payée pour fonctionner ! Jusqu’à quand va-t-on abîmer ma « machine » interne ?!
Je vis seule avec mes deux collégiens dont l’un n’a que 10 ans et demi. Je voulais être gréviste depuis le 2 novembre, je ne le suis que pour un jour en fin de semaine. Une seule collègue me suit ! Pourtant c’est une grosse école. Je ne peux pas faire plus parce que j’ai 2 enfants à charge mais j’ai envie de hurler, de crier, et de leur demander jusqu’à quand cautionneront-ils cette folie ?
Travailler dans ces conditions ne me convient pas.
Depuis le mois de mars mon sommeil est perturbé, je suis angoissée, je sens au fond de mes tripes que tout cela est mauvais pour ma santé et qu’on étouffe nos enfants à petit feu.
Oui mais, super, l’Education nationale nous a fourni de nouveaux masques avec une notice très détaillée d’utilisation ! On est sauvé ! Ce n’est pas difficile à porter et pas contraignant ! Avec les anciens masques on avalait des produits chimiques - bon on vient de le découvrir !, eh bien maintenant on n’avalera plus que notre propre CO2, vive le progrès !
Ah oui j’oubliais le plus beau, le conseil d’école dans lequel la directrice, les parents et les enseignants se sont félicités du bon port du masque par les enfants dès 6 ans mais n’ont pas dit un mot sur les risques pour leur santé. Un seul cas contact depuis septembre mais il faut bien se protéger en les bâillonnant tous !
Je n’arrive même plus à pleurer tellement j’ai mal pour tous ces enfants, pour tous ces gens qui ne voient pas cette mascarade.
Je suis vidée, épuisée, contrariée, en colère, j’ai mal à tout mon être d’aller travailler. Et le pire dans tout ça c’est que j’adore mon travail.
Alors oui je suis en grève mais pour mes propres raisons, bien éloignées de celles des syndicats.
Un jour sans croiser des ATSEMs (Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles) et des collègues masquées masquant leurs yeux en larmes, un jour sans voir des enfants de 6 ans masqués et parqués dans la cour, un jour pour récupérer mes enfants à midi et à 15h30 pour leur éviter des heures en plus au collège avec le masque, un jour pour m’informer plus sur la réalité en cours, un jour pour résister à la folie meurtrière.
Je n’ai pas peur du COVID, je suis en bonne santé, je mange sain et équilibré - jusqu’à quand ), je fais du sport - ah non je faisais puisque je ne peux plus danser !.
J’ai juste peur de la paranoïa collective qui s‘est installée dans ce pays et que l’on entretient tous les jours. J’ai juste peur de perdre un jour la foi en l’Homme et en la VIE car je ne suis que la brebis galeuse au milieu d’un troupeau de moutons !
Une maîtresse d’école, également maman scandalisée.
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