La monnaie, partie 4 : éléments de la TRM, la Théorie Réaliste de la Monnaie
TRIBUNE - À prendre l’économie d’un pays par la monnaie est la contrepartie d’un territoire, la première chose à constater est que, partout dans le monde, il est impossible à quiconque de prévoir ce qui va précisément s’y passer au-delà de 5, 10 et 15 ans au grand maximum.
C’est-à-dire, au plus, la moitié des 30 années qui font la durée d’une génération d’hommes au Travail, ceci expliquant très bien cela. Si vous en doutez, prenez par exemple et le seul cas de la France par intervalles de décennies : vous verrez qu’au cours du demi-siècle qui vient de s’écouler, ce pays a changé de direction quatre ou cinq fois. Souvent sans prévenir, et actuellement pour le pire. De sorte qu’y prévoir quelque chose de précis au-delà de cette durée de 10-15 ans, cela relève franchement d’une posture délirante sans le dire.
La remarque pourra sembler banale.
Elle est tout le contraire par ses effets.
Ce réalisme-là implique que toute décision de politique économique et monétaire ne devrait jamais engager un territoire au-delà de 15 ans. Particulièrement, - et cette précision est décisive -, si la décision en question a un caractère généralisé et-ou qu’elle emporte un poids économique ou financier considérable.
Par exemple et soyons concrets, un endettement massif sur 30 ans et plus, - on peut atteindre actuellement des durées de 100 ans…, - n’est ni plus, ni moins qu’une folie sans le dire. Elle peut être cocasse et douce, si l’endettement considéré ne pèse pas lourd, oui, mais elle est absolument furieuse dans le cas inverse.
Ce qu’en miroir il faut aussi comprendre ici, c’est que toute mesure monétaire massive emportant des effets généralisés sur plus de 15 ans devrait systématiquement faire l’objet d’autorisations légales aussi restrictives qu’extraordinaires. En conclusion, forcément agréées par un vote populaire. Sinon, c’est à la fin la situation actuelle, 3 000 milliards de dettes impayables.
Et ce qui ne fait qu’une des illustrations de l’irréalisme où nous sommes en France.
A contrario d’ailleurs, après tout, un Peuple peut bien avoir la liberté de se ruiner. C’est son affaire, l’effet de sa Souveraineté. Mais le minimum qu’on doive exiger à cet égard, est qu’il s’en donne lui-même l’autorisation par un endettement déraisonnable dûment voté : dans une société véritablement démocratique, personne d’autre ne devrait le pouvoir.
Vous pouvez aujourd’hui constater que le fait s’est pourtant produit.
Parlons d’endettement, justement :
L’endettement
À partir de la monnaie est la contrepartie d’un territoire, chacun comprend donc que, compte tenu des aléas d’un territoire dans la durée, cf. plus haut, un endettement doit être forcément proportionné à la génération de prospérité d’un territoire, dont l’endettement n’est jamais qu’une anticipation de sa prospérité future : si l’on s’endette, c’est pour la créer, mais à la fin, c’est toujours celle-ci qui devra payer et rembourser celui-là.
Cela signifie que, dans une optique prudentielle, - le futur n’est jamais établi et un investissement-endettement peut échouer… -, sur un intervalle de temps déterminé de la même manière, - 10,15 ans, cet endettement d’un territoire ne devrait jamais excéder, au temps T, la somme cumulée estimée des croissances de son PIB en valeur absolue sur cet intervalle de temps. Autrement dit, on voit ce qu’on a gagné en plus à un moment donné en moyenne, et on multiplie par dix ou quinze, et puis c’est tout.
Pour un pays comme la France, cela signifie actuellement : 400 à 600 milliards de dettes.
(40 milliards x 10 à 15 ans ; 40 milliards étant une moyenne établie sur 5 années en arrière)
Soit le montant que peut encore assumer quoi qu’il arrive la génération d’homme existante au travail. On en est loin, très loin en France : 3 000 milliards de dette souveraine à cette date.
Sinon,
- On est contraint de sur-fiscaliser toute l’activité d’un territoire, et donc de l’affaiblir,
- On fait supporter à des générations futures le poids d’une dette odieuse. Puisque les générations qui suivent n’en auront été en rien décisionnaires ou responsables… et au nom de quelle légitimité ? Qui ne soit pas, par nature, surtout rétrograde et tournée vers le passé sans le dire ?
- Finalement, on endette un territoire de sorte que, sans le dire également, on finit tôt ou tard par le rendre insolvable. Pour la raison simple que, si la limite supérieure d’un endettement est en pratique un horizon de temps où vous ne serez jamais vivant, et bien la condition élémentaire pour engendrer des comportements irresponsables et souvent immoraux est instituée : « C’est pas moi, c’est après demain et pour les autres ». Certes, des gens peuvent penser autrement parce qu’ils sont aussi animés d’une morale bien plus élevée, au-delà de propre existence : par nature, c’est assez rare.
Bien entendu, à constater l’ordre de grandeur de cette suggestion, 400-600 milliards de dette publique en France, au regard de sa situation actuelle, 3 000 milliards, on peut être saisi d’effroi.
La folie actuelle semble réaliste, et la vision réaliste, complètement folle.
Pourtant, tout compte fait, les choses sont ainsi : en 1980 en France, le PIB y était alors de 453 milliards d’euros, et sa dette publique, de 94 milliards d’euros – 20% du PIB, qui s’était déjà bien accrue (2). On retrouve donc, ni plus, ni moins, que l’ordre de grandeur proposé ici au terme d’une Théorie Réaliste de la Monnaie, et de la gestion raisonnable et terre-à-terre de celle-ci, comme de son endettement associable.
Il se trouve simplement que le PIB actuel de la France est de 2 700 milliard d’euros…
Mais oui, le rapport des deux dettes, 400-600 milliards vs 3 000 milliards actuellement fait peur. Et que s’est-il passé donc depuis 40 ans dans ce pays ?
Une dégringolade sur tous les plans, lente et par là presque insensible au fil de l’eau, car les phénomènes monétaires et leurs effets, le plus souvent, produisent leurs effets sur la durée d’une génération d’homme et davantage - sauf cas particulier et foudroyant d’un Liban par exemple, cf. plus haut.
Il n’y a que le grand-public pour ignorer ce réalisme-là. Par l’effet de démagogues de tous bords toujours prêts à ne pas le lui en parler. Des démagogues qui sont en fait aujourd’hui surtout des gens bien élevés, diplômés à ras-bord, et encravatés de soie pour mieux manier l’euphémisme dormitif en permanence.
Entendons-nous bien : la dette et le crédit n’ont rien d’intrinsèquement toxiques. Ils le deviennent par abus, c’est l’évidence. Non seulement en termes financiers et économiques, mais également, - et ce point est rarement évoqué -, sur le plan psychologique dans le domaine de notre rapport au Temps et à l’Avenir.
Une dette est en effet toujours une spéculation et un pari pris sur le futur, dont on espère que celui-là finira par la payer dans de bonnes conditions, comme de manière profitable.
Ce qui signifie exactement qu’au moment T de contracter une dette, on modifie sans trop le dire le rapport au Temps et finalement au Présent et au Réel : un emprunt devant être remboursé, c’est ce qui doit se passer à l’avenir qui réorganise et met sous contrainte aussi bien le présent que le réel.
Tout s’est inversé.
D’un présent et d’un réel libres et ouverts, on peut ainsi aboutir à tout le contraire.
Si par exemple, vous contractez un prêt lourd pour vous loger, et bien vous irez certainement moins au cinéma, au restaurant, en voyage, etc. Quant à votre voiture, vous la conserverez sans doute autant que possible, et ainsi de suite. C’est donc bien la nécessité future de payer votre entièrement dette qui détermine, en rétroaction, votre présent. Le même mécanisme vaut pour les entreprises surendettées, par LBO et compagnie par exemple, dont l’essentiel de l’action consiste ensuite à ne produire que pour rembourser. Très souvent au mépris des salaires de leurs employés, de la créativité et de l’innovation de ces entreprises : pas toujours, mais très souvent.
Cette opération d’inversion du rapport au temps et à l’avenir par la dette, on peut bien la concevoir. Jusqu’à un certain seuil néanmoins, où ce qui est perdu, là tout de suite, c’est en fait l’ensemble des degrés de liberté. Ceux qui servent justement à produire des richesses de manière créative. Et si les choses se passent mal, et bien tout est perdu : on a compromis l’avenir pour rien, et on a entre-temps bousillé l’existence au présent.
De quoi, en principe, bien réfléchir avant de s’endetter.
Aujourd’hui d’ailleurs, la Loi en France fait obligation que beaucoup des publicités pour du crédit énoncent ce message normatif, « un prêt vous engage et doit être remboursé, etc… ». Croyez-moi, si ce message était plus réalistiquement « Un prêt compromet votre Avenir, met sous contrainte votre Présent et vous oblige à contraindre la réalité de votre existence … », il se produirait bien moins de folies d’emprunts.
Tout cela étant précisé, on doit aussi dire que, pour un pays comme la France, cet écart de 400-600 / 3 000 milliards de dettes à 40 années d’intervalle est, oui, proprement monstrueux. Il soulève une question plus profonde : celle de savoir quels sont les leviers de financements réels d’un territoire ?
Puisque, spontanément et de nos jours en particulier, le premier qui dirait que, tout de même, 400-600 milliards d’euros d’endettement pour un PIB de 2700 milliards de PIB, ça peut sembler un peu juste… et celui-là, il n’aura pas tout à fait tort !
Mais cette question-là, il faut l’aborder autrement :
L’épargne
C’est toujours à partir de la monnaie est la contrepartie d’un territoire qu’on comprend où sont les leviers profonds, lourds, et positifs de financement d’un pays : son épargne. L’épargne de sa population qui constitue, d’abord en temps réel et directement, la plus-value et les marges de la prospérité d’un territoire que sa population a engendré et puis stocké.
Dit autrement, dans le cadre d’une Théorie Réaliste de la Monnaie, ces conséquences doivent être tirées :
- L’épargne doit être encouragée autant que possible.
Par nature, elle constitue d’abord le socle de la monnaie forte et stable d’un territoire. En plus mais indépendamment du travail qu’on y accomplit.
Ensuite, cette épargne fournit par sa capitalisation (1) le socle d’investissement massif et diversifié, - le levier de prospérité à long terme d’un territoire -, que celle-ci rend immédiatement possible sans dette.
Précisons : sans dette, par investissement direct du public qui paye cash. Ou bien, sans dette problématique, au sens où une dette interne, réalisée par prélèvement interne de l’épargne d’un territoire, constitue une hypothèque bien moins problématique (qu’une dette financière contractée sur des marchés extérieurs, à rembourser ensuite) : au pire, on perd des capitaux qui avaient été accumulés. Mais sans directement compromettre des générations futures. Et on peut toujours émettre de la monnaie pour compenser et rembourser cette perte-là. C’est alors la mise en acte d’une perte de prospérité d’un territoire et de la qualité de sa monnaie.
Et finalement, de quoi s’agit-il là ? D’en revenir aux conditions de financement historiques et saines de toutes les économies du monde : l’épargne d’abord ; la dette ensuite ou en complément - plutôt que l’inverse.
Ce qui suppose aussi bien des salaires rémunérateurs, une fiscalité modérée et encourageant l’épargne, pour le plus grand nombre. C’est-à-dire tout le contraire de ce qu’on a vu se produire en France et ailleurs depuis des dizaines d’années.
Ce qui, aussi, a fragilisé sans le dire toute une population dans la durée : ce dont on ne parle jamais. Il faut, en effet, bien considérer qu’une population munie d’une épargne abondante est, collectivement comme pour chacun de ses membres, - sur un schéma en fait de capillarité sociale -, capables de faire face aux imprévus de l’existence. D’une période de chômage à celle d’une maladie, en passant par les effets d’une catastrophe naturelle. Ce dont elle n’est pas ou peu capable dans le cas contraire.
Avis aux 50 nuances de gauches : ne pensez-vous pas que des prolétaires munis d’épargnes sont infiniment moins aliénables que ceux qui ne le sont pas ?
D’ailleurs, on doit bien finalement considérer cette conséquence : y compris chez les plus pauvres, une population munie d’une épargne abondante est aussi une population faite de citoyens libres. De gens qui disposent à tous moments de leurs propres moyens de financements autonomes, à toutes fins utiles.
En sens inverse, une population démunie ou limitée dans son épargne ne peut pas être considérée comme affranchie. Quant à évoquer dans ce domaine, l’opportunité d’un financement forcément collectivisé, et bien c’est une ruse de l’esprit : on veut faire croire que le collectif rend libre, alors que par nature, il doit contraindre.
Secondairement, ce collectif-là finit presque toujours par être géré par des organisations étatiques et paraétatiques centralisées. C’est-à-dire par des institutions rapidement monopolistiques, dont la liberté des administrés n’est pas la tasse de thé, ce dont nous allons parler.
La question fondamentale devient donc celle-ci : voulons-nous des citoyens libres, ou non ? Ou bien, aussi libres qu’il est possible de l’envisager ? Et chaque fois que ?
- Généralisée, cette question de l’épargne induit directement celle, aussi fondamentale, du statut et du rôle possibles de l’État à l’égard d’un territoire, sa monnaie, sa population.
Il se dit sans cesse que le domaine de l’État est celui du Régalien. Et pour les plus libéraux, qu’il ne devrait jamais cesser de l’être, en étant le plus réduit possible. Mais ce faisant, on ne dit et on n’explique jamais vraiment pourquoi le Régalien ?
Le motif est au fond assez simple : l’État doit exister partout et chaque fois que les citoyens d’un territoire ne peuvent pas et ne doivent pas être libres, dans leurs intérêts fondamentaux mêmes, considérés collectivement ou à long terme.
Ne peuvent pas être libres, cela se réfère à des domaines et des infrastructures d’usages collectifs dont seul l’État peut assurer le financement, lourd et long, mais qui, surtout et avant toute chose, doivent être gérées de manières axiologiquement neutres : il ne peut, ainsi, exister de routes asservies à des particuliers qui y feraient ce qu’ils voudraient, y compris prélever des taxes au petit bonheur la chance de leurs besoins personnels.
Les infrastructures décisives (transports, ports, énergies et commodités clés ; la fraction centrale ou normative des systèmes de Santé et d’Éducation), relèvent de cet impératif. Le tout pouvant être augmenté de plans stratégiques de durée contrainte de par la Loi, où l’État assume ces investissements nécessaires ou décisifs, que lui-seul peut assumer.
Dans ce cadre et sauf nécessité stratégique, l’État investit et puis doit se retirer.
Ne doivent pas être libres, cela se réfère à des domaines et des infrastructures d’usages collectifs qui, outre un financement également lourd et long, doivent être conçus et gérés de manières axiologiquement neutres mais cette fois au bénéfice d’un territoire dans son ensemble : Diplomatie, Défense, Police, Justice, Fisc & Douanes, Monnaie. Ce que chacun peut bien comprendre sans même y réfléchir : personne ne peut être autorisé à faire sa justice, sa police ou bien, pourquoi pas alors ? mener une petite expédition punitive contre son voisin suisse ou espagnol par simple convenance personnelle. Ou bien émettre sa monnaie dans son coin et se faire plaisir.
Étant entendu que, par ailleurs, sous le rapport du Collectif dans une démocratie (directe ?), la population dispose (ou doit disposer…) des moyens de votes requis pour agréer ou sanctionner la gestion qui est faite par l’État de tous les domaines qui ne peuvent pas ou ne doivent pas être libres.
Tout le reste, absolument tout le reste, doit être confié aux gens du territoire.
Quitte à ce que l’État y joue encore un rôle de régulateur dans l’intérêt sécuritaire des populations, mais une neutralité de point de vue : la question n’est plus de savoir si telle ou telle chose se produit, ou non, mais de savoir si elle se produit correctement a minima, et puis c’est tout.
Sinon, on obtient la situation actuelle en France : un territoire sans cesse appauvri, une population toujours plus asservie, pour un État aussi omnipotent qu’impuissant, en fin de compte ruiné mine de rien. Et pourquoi donc cette situation tout à la fin ? Parce qu’on y a créé une organisation tentaculaire dont la raison d’être est d’interdire les libertés, ou de suppléer à leur impossibilité nécessaire.
Ce qui signifie qu’à généraliser de facto ces impossibilités-là, moyennant x procédés directs ou progressifs, on ne fait qu’attenter à la Liberté d’un peuple sur son territoire. Finalement à le rendre peu à peu incapable de génération de richesses, dont la monnaie constitue la production finale et la manifestation de la vigueur.
En France, la Liberté doit redevenir la règle et son interdiction-impossibilité, l’exception. L’État, il faut s’y faire, est par nature une organisation essentiellement tyrannique, liberticide et violente, quoi que les effets de sa nature puissent être positifs. L’existence du GIGN en opération en est l’illustration très concrète : parfois il n’existe pas d’autres choix que de tuer des gens.
Mais ce sont exactement pour toute ces raisons de violences pour lesquelles l’État doit être aussi contraint que contrôlé par les habitants d’un territoire.
Que devient-il sinon ? La puissance coloniale de son propre territoire.
Ce dont, en France, on ne parle presque jamais, y compris aux grandes occasions d’élections : aucune organisation politique, aucun média d’importance, en dépit même d’un réel affligeant, ne sont résolus à réinterroger radicalement le statut et la place que l’État doit occuper dans l’intérêt même du territoire.
- Autre conséquence de la monnaie est la contrepartie du territoire : le budget de l’État, en particulier son endettement et ses déficits éventuels, devraient forcément recevoir un agrément populaire (votation) pour être autorisés, et sur les perspectives de temps contraintes qu’on a vues plus haut.
Ceci pour la raison élémentaire que le déficit comme l’endettement du territoire au travers de l’État, outre la valeur de sa monnaie à moyen terme, engage également prospérité du territoire. C’est-à-dire finalement l’existence de ses habitants et leur Liberté, tout ceci sur une durée longue.
Dans n’importe laquelle des sociétés démocratiques développées, la question qui se pose est : comment se fait-il que des décisions aussi lourdes de conséquences ne lui soient pas soumises pour accord ?
Quitte, après tout, que cette population décide de sa déchéance par des votes idiots.
Au pire, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même, ce qui relève de sa Liberté.
(Mais soyons sans crainte, des gens qui travaillent à leur prospérité sont rarement suicidaires ; par contre, des territoire anéantis par leurs élites, c’est la norme).
- Un cran plus loin, à considérer l’État pour ce qu’il est, une puissance tyrannique et violente par essence comme par nécessité, y compris positive, on conclut que, chaque fois que cette puissance-là peut être utilement et sans dommage fragmentée, eh bien cette fragmentation devrait être illico accomplie. Suivant ainsi le vieux principe de Montesquieu (1689-1755) : « Pour qu’on ne puisse abuser du Pouvoir, il faut que le Pouvoir arrête le Pouvoir ».
En pratique, cela signifie par exemple que l’Institution Judiciaire, - nouvellement dotée de sa police judiciaire, par conséquent autonome aussi -, pourrait aussi bien être rendue complètement indépendante. Et pour sa direction, faire l’objet d’une élection populaire spécifique. La même disposition pourrait s’envisager pour la Banque Centrale et sa monnaie sans difficulté particulière. En y rajoutant, pour bien faire, l’Agence France Trésor, qui contracte toutes les dettes de ce pays.
Cela n’empêcherait en rien des politiques publiques de se déployer. Cela empêcherait en revanche qu’elles flirtent ou se précipitent dans la violence pratique, et diverses autres manipulations, faute de contre-pouvoirs institutionnalisés.
Par exemple, ainsi, un endettement massif à plus de trente ans, ou la vente de 600 tonnes d’or bradées par Monsieur Sarkozy, - 1/5ème des réserves sur un seul ordre et 26 milliards de pertes (26…) -, ce n’était pas possible (3).
Même chose pour tous ces tribunaux administratifs, si importants, dont les juges sont bien trop fréquemment les valets de l’État.
Oui, chaque fois que la violence de l’État peut être contenue, elle doit l’être.
Et qu’à ce sujet on ne dise pas qu’il existe déjà des institutions républicaines (Parlement, Sénat, Cours des Comptes, Igpn, etc.) pourvoyant à ce contrôle. Les faits ont amplement démontré le contraire. Ou alors, encore une fois, il faudra par exemple inventer une explication probable à 3 000 milliards de dettes, ou bien à ces centaines de Gilets Jaunes écrabouillés dans le sang sans aucune justification sécuritaire possible.
- Dans le même ordre de préoccupations, puisque nous parlons de jolie Démocratie, sans doute serait-il bienvenu d’en revenir aux dispositions pratiques de l’endroit où elle fut inventée, à Athènes 2 500 années en arrière.
Une époque et un lieu où les principaux responsables publics étaient tous forcément soumis au principe de la reddition des comptes. Une disposition selon laquelle à l’issue de leurs mandats, les patrimoines personnels comme l’action de ces responsables-là étaient soigneusement décomptés, entre leurs débuts et leurs terminaisons.
Au bilan, ça pouvait aussi bien se conclure en décapitation sur la place publique.
De quoi vite professionnaliser et moraliser n’importe lequel des responsables publics. Alors que le contraire n’y parvient pas ; il existe à ce sujet des exemples flagrants dont personne ne parle (4).
Aujourd’hui, faire voler les têtes se heurterait à des réticentes. Y compris pour 26 milliards perdus. Puisqu’on ne comprend plus que la vertu d’une peine de mort a pour l’essentiel été plus collective qu’individuelle : le condamné à mort était, lui, appelé à disparaître, le plus souvent dans la dignité et sans souffrance ; tout ce qui pouvait ensuite rester, c’était l’avertissement public donné à tous les prétendants à sa succession éventuelle.
Ce qui n’a jamais été que l’intérêt d’un territoire comme celui de sa population.
Bref ; toujours est-il que 20 ans de prison sans bracelet électronique, ni remise de peine, ça pourrait au moins s’envisager, non ?
Bien entendu, tout à la fin de ces cinq conséquences, on parvient tôt ou tard à un système d’organisation politique d’inspiration suisse. Où ce sont les territoires du pays (les Cantons ; ici, sans doute des régions et 22 plutôt que 12…(5)) qui déterminent et assurent le contrôle de l’État central.
C’est ici la conséquence ultime de la monnaie comme contrepartie du territoire : celui-ci est rarement homogène. Il est plutôt classiquement composé de contrées, diverses et variées, avec chacune leurs problématiques surtout bien connues… des Gens qui y vivent.
Alors que ceux-ci aient Constitutionnellement droit au chapitre dans le contrôle et la surveillance de l’État central, comme de ses politiques nationales et régionales, ce n’est en fin de compte que l’ordre réaliste et sain des choses.
Quitte à adopter pour la France spécifiquement les dispositions nécessaires à cette transition. Puisque, ici, les Institutions locales ont surtout été conçues et pilotées comme des jardins d’enfants pervers, où règnent une corruption et un clientélisme endémique (4).
Là aussi, ce n’est pas une opinion. C’est la vision synthétique de la situation réelle dont l’actualité de nos jours ne cesse de rendre compte : abus, corruptions, détournements, etc.
Et puis Rome ne s’est pas faite en un jour. Les systèmes d’organisations politiques relèvent toujours d’élaborations au long cours. Ce dont on ne dispose pas, on doit l’apprendre, cf. plus haut, les facteurs N°2 et 3 de la prospérité d’un territoire, le Travail et l’Éducation.
Qu’on peut résumer d’un seul terme : apprentissage.
La fiscalité , les gens et le système des objets
Le point a été évoqué plus haut : à partir de la monnaie comme contrepartie d’un territoire, la fiscalité des phénomènes économiques doit distinguer les deux réalités principales qu’on y trouve, les Gens et les Objets.
La fiscalité d’un territoire doit préférentiellement porter sur les Objets plutôt que sur les Gens. Simplement parce que ceux-ci doivent être, en premier lieu, énoncés comme des citoyens et des êtres libres. Et qu’à les fiscaliser, - en particulier de manière déraisonnable -, on énonce tout le contraire. Alors certes, il peut se produire une contravention. Mais celle-ci doit toujours être modérée pour ne jamais cesser de s’inscrire dans cet ordre contraventionnel, extraordinaire par nature.
À moins, encore une fois, d’organiser quelque part la tyrannie sans le dire.
En second lieu, - ici aussi on retrouve un réalisme élémentaire -, c’est de l’activisme des gens d’un territoire que dépend la prospérité de celui-ci : moins les gens sont fiscalisés, plus la chance qu’ils soient actifs est importante. Ce qui finalement engendre la prospérité de leur espace géographique, et la force de sa monnaie. Par simple conséquence : moins les impôts des gens sont nombreux et confiscatoires, plus l’activité y est favorisée.
Le contraire, ça ne s’est jamais vu, nulle part, en 11 000 années de civilisations connues.
Ce qui conduit à cette autre conséquence, qui est une dérivée du point précédent : l’activisme des gens doit leur permettre de faire levier sur leur fiscalisation. Autrement dit, et en principe, c’est en neutralisant largement leurs fiscalisations progressives vers le haut des impositions de revenus qu’on ira (par une logique de Flat Tax), également, favoriser l’activisme des habitants du territoire : il est alors en effet de l’intérêt personnel des Gens de chercher à gagner plus, tout en payant leurs impôts.
Alors que le contraire détruit ou empêche l’activité, ne produit que de la fraude fiscale massive, en forçant par ailleurs l’État, puisque c’est intenable en pratique, à promouvoir des mécanismes fiscaux et des niches fiscales sophistiquées à l’usage de happy fews fortunés.
Ici, ce n’est que la description de l’effrayant maquis fiscal français.
À ce sujet, fera-t-on un jour en France le bilan général des sommes faramineuses qui ont été défiscalisées dans l’ombre pour un petit nombre, quand, en même temps, on écrasait le plus grand nombre de taxes, d’amendes, de droits à payer et d’impôts ?
Pour ce qui est de la fiscalisation des Objets, tout en considérant si besoin la nécessité que tout ce qui peut être produit sur un territoire donné devrait l’être, cf. plus haut, y compris moyennant des règles et des fiscalités adaptées pour ce faire, y compris temporairement pour y parvenir, la règle de base de leurs fiscalisations devrait être conçue ainsi :
- Plus ils ont une valeur faible (prix) et emportent une plus-value réduite (taux de marge brute (6)), plus leur fiscalisation devrait être modique et fixe,
- Plus ils ont une valeur élevée (prix) et emportent une plus-value forte (taux de marge brute (6)), plus leur fiscalisation devrait être élevée mais progressive.
Ce qui, aujourd’hui, vu l’informatisation avancée de tous les systèmes de productions, ne soulève aucune difficulté pratique de fiscalisation.
Ainsi, on parvient à une régulation fiscale équilibrée, car pondérée, du Système des objets, où leurs impositions sont d’abords proportionnées aux bénéfices réels de leurs productions.
Est-il normal que les pâtes soient taxées autant que l’eau en bouteille ?
Non : leurs plus-values et marges brutes sont sans comparaison possible.
Motif pour lequel des marques d’eau peuvent dépenser jusqu’à 25% de leurs chiffres d’affaires en publicité, ce qu’aucun fabricant de pâtes n’a jamais pu se permettre.
Et pourtant, des fabricants prospères de pâtes, on en connait par douzaines.
Ensuite, l’impôt modique se trouve ainsi assis sur la masse considérable d’objets bons marchés = impôt abondant. Mais que leur fiscalisation modérée n’empêche en rien la diffusion au plus grand nombre. Vous remarquerez à cet égard que cette approche permet encore une taxation abondante de produits comme l’alcool, - ce qui tombe plutôt bien, cette fois pour des motifs sanitaires. Puisque la plupart des alcools, c'est en réalité de l’à-peu-près du rien, - C2H5OH + parfums, embouteillés -, vendu très cher.
Bref, cette approche de la fiscalité du Système des objets prélève l’argent là où il peut être (des produits à forte plus-value), sans nuire à leur diffusion (cas des biens de haute-technologie/ haut savoir-faire), puisque leur imposition y est conçue de manière progressive.
En revanche, cette fiscalité-là n’est pas, oui, favorable aux objets de luxe et d’image, somptuaires, emportant des plus-values très élevées, pour des coûts modérés de production, quand ils ne sont pas minimes : mais quel public sensé irait s’en plaindre ? Et quant au petit nombre qui ont, au choix, les moyens de ne pas compter leur argent ou de le gaspiller, eh bien, grand-bien leur fasse et tout est bien !
Taux de croissance, inflation, taux d’intérêt
Ce que ce petit schéma cherche à dire est ce qui peut constituer la gestion normative saine d’une économie sous le rapport de la monnaie est la contrepartie du territoire.
Pour commencer, sa compréhension doit forcément commencer par son PIB (produit intérieur brut) et le Taux de croissance du PIB d’un espace géographique donné. Un indicateur qui formalise la croissance (ou la régression) de sa richesse moyennant l’addition des valeurs ajoutées des productions. Bien conçu, il est l’indicateur le plus direct et le plus synthétique pour décrire l’activité de prospérité des gens d’un territoire. C’est-à-dire ce qui est au fondement même de son existence au point de vue socioéconomique. C’est donc forcément aussi le premier de tous les indicateurs.
Ensuite, un Taux de Croissance (PIB) d’un territoire devrait forcément aussi voisiner son Taux d’inflation. Parce que ce taux-là influe directement la valeur de sa prospérité : s’il est trop haut, la prospérité acquise est une illusion ; s’il est trop bas, son exagération. Mais l’inflation étant un phénomène complexe, cela demande quelques précisions : on revient à la distinction des Gens et des Objets :
Ici, nous n’aborderons pas en détail la question de l’inflation odieuse. C’est-à-dire toutes les inflations qui résultent de pénuries, de manipulations de marchés et de leurs spéculations organisées dans un cadre évidemment court terme et malveillant ; l’affaire est connue depuis les Romains et la manipulation par leurs élites du prix du grain.
Cette inflation-là, il est de la légitimité et du devoir de l’État d’y mettre un terme rapide autant qu’il l’est possible (le cas des pénuries qui ne peuvent être surmontées), y compris par voie de concurrence accélérée. Puisque c’est simplement l’intérêt du territoire, sa population et sa monnaie.
Dans un monde démocratique avancé d’ailleurs, si les choses étaient sensément organisées, en particulier sur des biens essentiels-vitaux, n’importe lequel des citoyens en état de démontrer que son territoire fait face à une inflation odieuse devrait pouvoir saisir en référé un Tribunal Administratif et que l’État soit condamné en inaction, dans l’hypothèse où celui-ci avait rechigné à accomplir son devoir. Ce qui, en bout de course, condamne aussi bien l’économie que la monnaie du territoire, dont la gestion lui a été déléguée.
Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas de Soviétiser une économie ; non, il s’agit simplement de considérer que, dans les sociétés modernes, si productives, le prix d’accès aux biens essentiels doit être véritablement surveillé. Et, pour cela, rien de mieux qu’un contrôle directement populaire, le cas échéant d’un dérèglement.
À vrai dire, la simple existence de cette possibilité de saisie populaire suffirait à domestiquer les tentatives d’escroqueries à l’inflation.
Hors de ce cas particulier, il existe l’inflation classique des coûts des facteurs de production-distribution-vente. Celle-ci relève et doit relever d’une concurrence libre des marchés. Pour la simple raison qu’elle résulte des manières dont les gens décident eux-mêmes de gérer leurs affaires : plus ou moins de personnels ; une qualité moins ou plus forte des produits ; jusqu’aux emballages des produits ou leurs publicités plus ou moins abondants, etc.
Ceci, bien entendu pour autant que l’État et ses taxes n’aient pas, néanmoins, créé les conditions fiscales et réglementaires qui rendent cette inflation-là complètement folle. Si bien qu’une production y devient soit trop peu rentable, soit doit être importée contre tout bon sens - cf. plus haut, le cas actuel des sousoupes françaises, délirant.
Si bien que cette inflation finit par détruire des pans entiers d’économies d’une manière qui est aussi parfaitement illégitime, qu’elle est au contraire à la prospérité d’un territoire et de sa monnaie. Ensuite à sa balance des paiements (ce qu’on ne peut plus produire ici à bon prix, on doit l’importer), finalement à sa dette souveraine qui s’accroit à proportion des déficits cumulés de la balance des paiements.
Il existe enfin une inflation qui est justement liée aux Gens et à leurs comportements. Considérés dans leur ensemble, ou bien par marché clé. Dans la mesure où l’offre et ses prix n’y sont pas absolument et artificiellement contraints, on vient de le voir, ce qu’il faut comprendre de cette inflation-là, c’est qu’elle relève alors et chez les gens d’une insouciance.
Autrement dit, ce qu’ils acceptaient hier de payer 100, ils acceptent de le payer 105.
Le point fondamental est alors de voir que, dans l’ensemble, cette insouciante-là est salutaire.
Et qu’elle doit donc être libre.
Elle manifeste en réalité que des gens n’accordent pas une importance particulière à une augmentation des prix à un moment T. Pour toute une série de motifs qui ont un rapport avec une vision positive de l’avenir. Qu’on parle de bientôt gagner plus d’argent ; d’investir ; de réorganiser ses dépenses (plus de téléphonie, moins de livres, etc.) ; de fonder une famille ; de changer de vie ; etc.
Sinon, comment comprendre qu’on puisse aujourd’hui accepter de payer plus cher, ce qu’on payait moins le jour d’avant ? L’insouciance, forcément.
Cette inflation-là constitue bien entendu le centre obligé de toutes les inflations. Et il se fait qu’elle doit aussi, en moyenne et à moyen terme, - assez court, 3-5 ans -, être alignée sur le taux de croissance du PIB du territoire, qui fait le premier facteur de cette équivalence :
La raison simple en est qu’à la fin, - ou de manière circularisée en temps à peu près réel -, c’est tôt ou tard la croissance la prospérité d’un territoire et celle de ses habitants qui devront payer l’anticipation qu’ils ont eux-mêmes fait de leurs propres prospérités, pour avoir fait preuve à un moment T d’une insouciance relative aux prix payés.
Ainsi, le circuit se boucle, et la monnaie du territoire n’est pas affectée de cette boucle : on y concilie finalement l’inflation, qui la dégrade, et la prospérité réalisée, qui la valorise – le tout se compense, et tout est bien.
Ceci permet de dire que, dans cette affaire, et contrairement à ce que l’Union européenne s’acharne à imposer partout en Europe à partir de préoccupations allemandes, - un pays très vieillissant, où les consommations régressent comme le goût de l’avenir -, l’inflation n’est jamais intrinsèquement mauvaise ou bonne. Elle dépend d’un territoire et de l’état de sa population. Tout ce qui a un rapport avec le Réel :
Il existe des territoires où celle-ci est en développement sous x rapports (démographique pour commencer, économiquement ensuite, et etc.), alors l’inflation est bonne.
Et inversement dans le cas contraire : contraction de la population, contraction de l’activité, contraction des facteurs de productivité de l’activité – contractions qu’on peut réalistiquement traiter, ou non.
Voyez par exemple la Chine, qui a une préoccupation démographique d’ici 30-50 ans : elle a voulu relancer la croissance de sa population pour des motifs politiques, en levant ses anciennes interdictions au nombre d’enfants par couple.
Mais sans succès.
Le système, développé, et sa culture, ont trop évolué : des enfants en pagaille, cela ne fait plus partie des options de la société chinoise, là-bas comme ici.
Et un État autoritaire n’y change rien : faire en sorte que les gens couchent ensemble comme il le faut pour ce faire, aucun n’y est encore parvenu.
D’un point de vue monétaire enfin, et pour ce qui est du Taux d’intérêt normatif standard d’une économie sainement gérée, on doit également avoir :
C’est-à-dire que, finalement, un Taux d’intérêt normatif standard d’une économie pour les dettes qu’elle contracte doit être forcément équivalent à son taux de croissance, car sinon on ne comprend pas ce phénomène d’équivalence, par ailleurs bien établi par les faits.
En effet, la question que pose toujours une dette contractée et son taux d’intérêt est de savoir qui va bien pouvoir les payer… ?
Et la question se pose aussi bien pour le prêteur, - sous le rapport du risque pris de l’argent qu’il prête -, que de l’emprunteur, sous le rapport de sa solvabilité (pour ne pas dire : son absence de faillite). La réponse, c’est nécessairement et encore l’accroissement de la prospérité des parties en cause, et par extension généralisée celle du territoire. Qu’on parle d’activité plus prospère ou de plus-value à terme, c’est-à-dire la capitalisation de prospérité au fil du temps, typique du secteur immobilier par exemple.
Mais cela signifie que, en fin de boucle et en principe, le Taux d’intérêt normatif standard d’une économie pour ses dettes doit être toujours encadré par le taux de croissance de cette économie à l’origine de la dette, et celui qui est prévisible à une échéance raisonnable, cf. plus haut, 5, 7, 15 ans au maximum.
Puisque si le Taux d’intérêt 1 est inférieur au Taux de croissance 1, eh bien on favorise l’expansion d’un endettement simplement spéculatif chez les principaux acteurs financiers (banques, assureurs, fonds, particuliers fortunés, etc.) – ce qui s’est produit en Occident depuis 2000 et 2008. L’argent était comme gratuit. Avec les résultats effrayants qu’on y peut constater partout du fait de cet argent disponible à foison. L’inflation démentielle du prix de tous les actifs, sans plus aucune relation avec le pouvoir d’achat réel des populations, cf. immobilier. Puisque cet argent gratuit n’a, pour l’essentiel, que servi à ce qui était à la fois le plus simple, le plus rapide, mais également contrôlable par ses acteurs : jouer au Casino en Bourse, et forcer par des valorisations boursières démentielles à des gestions tyranniques des entreprises (7), ou bien partout pousser à la spéculation immobilière. Et finalement se déchaîner un temps dans les cryptomonnaies, le temps d’y rincer la populace mondialisée.
Si le Taux d’intérêt 1 est supérieur au Taux de croissance 2, eh bien, soit on ruine par avance les emprunteurs, ou bien on affecte la valeur prévisible de leurs biens (ils n’auront jamais la prospérité requise pour payer leurs dettes ou valoriser à terme leurs actifs) ; soit on force les emprunteurs à se précipiter dans une économie de forbans, faites de coups ponctuels et de plus-values occasionnelles.
Puisque c’est alors le seul moyen qu’il leur reste pour faire face à des dettes et des taux d’intérêt que la croissance de la prospérité d’un territoire ne permet pas.
Ici, on peut également reconnaître toutes les logiques occidentales de gains par plus-value rapides et à court terme organisées dans certains marchés depuis trente ans. En particulier l’immobilier, encore, les hedge funds, et le secteur du capital risque (prétendu à…(8)) : quand le travail et l’investissement n’y paient plus normalement quelque part, tout ce qu’il reste à faire, c’est d’y passer pour y brigander des coups et des plus-values. En s’y attardant le moins possible pour rendre aussi vite que possible la dette ou les fonds empruntés et leur taux d’intérêt, hors de prix.
Ici, vous comprenez une des raisons monétaires de l’échec de l’euro : une monnaie dont le cours a été forcé pour le rendre, - jusque-là… -, anormalement stable. Ce qui suppose des économies où le Travail est central, bien payé, et très bien organisé. Ainsi que l’homogénéité des territoires de l’U-E en matière productive et d’attitude des populations envers l’Avenir.
Autrement dit en Europe, tout le contraire du réel.
Du coup également, vous l’avez compris : dans l’ensemble, les économies occidentales ont été complètement déréglées de tous les côtés. Par le bas des taux d’intérêts, on a ouvert moyennant l’argent gratuit une spéculation financière généralisée. Par le haut des taux d’intérêts et des rentabilités exigées, souvent aux agents économiques les plus modestes, eh bien on a ouvert la porte à une économie généralisée de plus-values.
Le tout étant absolument favorisé par le rapport au Travail préexistant selon les pays : moins il a été intense, plus des spéculations de forbans s’y sont déchaînées.
Entre les deux, l’investissement productif adossé à une dette raisonnable et correctement rémunérée, au regard des possibilités de richesses créés par un territoire, a peu à peu complètement disparu.
Ensuite, en Europe en particulier, on a été s’étonner de PIB stagnants ?!
D’investissements moroses ? De marges rikiki ? De marchés de l’emplois dégradés ? Hey, dites-moi, n’aurions-nous pas plutôt à faire à des terroristes en tenue de soirée ? Des gens qui viennent expliquer l’avantage de la prospérité et de la paix alors qu’ils posent sous nos yeux des bombes un peu partout ?
Avec cette fois, des médias sans cesse silencieux sur ce terrorisme-là.
Enfin, l’équivalence,
Énonce cette chose très simple : un taux d’inflation (c’est le présent et le réel) est là pour mettre sous contrôle un Taux d’intérêt des dettes (c’est l’avenir et son anticipation), et réciproquement. De sorte qu’à la fin, on passe d’un taux de croissance 1 de PIB, l’accroissement de la richesse à un moment donné, à un taux de croissance 2 de PIB par l’effet principal du : Travail, et du temps de…
Assortis de leurs conditions de valorisation : Éducation, réglementations, fiscalités, etc.
(Et franchement en France, les 35 heures et compagnie… ; tout le monde a compris cette catastrophe-là).
Autrement dit, on peut énoncer que le commerce du gros des richesses fait mieux de s’inscrire dans un processus où c’est le temps et le travail qui détermine l’essentiel (le PIB et son évolution), l’effet des phénomènes monétaires étant idéalement soit marginaux, soit auto-compensés, le tout au service d’une monnaie dont la valeur s’accroît sans cesse par capitalisations au fil du temps.
Ce faisant, on retrouve d’une autre manière la très ancienne découverte d’Aristote, l’auteur des trois descriptions de la monnaie, et le fin observateur de ses contemporains. Quoi qu’il ait été sur ce point précis aussi peu entendu, que compris. Il avait en effet remarqué qu’un échange de richesses (par extension : la création d’un PIB) entre un fournisseur et son client est sainement conçu lorsque, au terme de leur transaction, la position relative de l’un et de l’autre est inchangée : chacun a réalisé ou payé sa part au bon prix-valeur, personne n’est lésé. Et tout est surtout très bien : on recommence !
Les affaires tournent !
En miroir, ce petit schéma signifie aussi que chaque fois qu’un Taux d’intérêt s’écarte fortement de qui doit l’encadrer et le contraindre, eh bien :
- Dans tous les cas, il ne peut s’agir de que de cas particuliers, aussi bien libres, et librement consentis par les parties en cause,
- Qui ne peuvent donc avoir un caractère contraint, et échapper ainsi à l’usure léonine,
- Qui ne peuvent néanmoins pas avoir de caractère systémique à l’égard d’un territoire (importance des endettements), et ce qui permet d’échapper aux mécanismes de spéculations de masse, périlleux. Ainsi qu’aux catastrophes qu’ils engendrent.
- Qui devraient être assortis, pour le prêteur et au-delà d’un seuil à déterminer, de moindres sécurités juridiques : c’est ici la logique des choses : si prêteur s’est résolu à financer une spéculation qu’il sait risqué par son taux d’intérêt même, eh bien il doit aussi en assumer une fraction du risque réel, l’échec.
- Étant entendu que, s’agissant de l’État, pour lui-même comme pour ses tiers, la fixation d’un taux d’intérêt stimulateur (inférieur au taux de croissance 1) ou bien inhibiteur (taux 2), ne devrait correspondre qu’aux nécessités structurelles du territoire, plutôt qu’à des clientélismes ou opportunismes de tous ordres.
Cf. plus haut, l’État comme organisation tyrannique qui doit être placée sous contrôle.
L’État n’a pas à fixer à sa convenance les taux d’intérêts qui lui plaisent. Il doit les justifier par des circonstances et des buts économiques ou stratégiques très bien documentés : tout le reste, c’est de l’abus.
Du coup, vous l’avez donc bien compris : dans l’ensemble, les économies occidentales ont donc été complètement déréglées de tous les côtés. Par le bas des taux d’intérêts, on a ouvert moyennant de l’argent comme gratuit une spéculation financière généralisée dont les cours de bourse, notamment, rendent compte. Et par le haut des taux d’intérêts et des rentabilités exigées, eh bien on a également ouvert la porte à une économie généralisée de plus-values.
Le tout étant absolument favorisé par le rapport au Travail préexistant selon les pays, ou bien tel qu’il a été encouragé ou non : moins ce rapport a été intense et-ou favorisé (les 35 heures en France…), plus les spéculations s’y sont déchaînées.
Ici, ce n’est que le compte rendu des différences qu’on a vu se produire entre le Nord et le Sud de l’Europe depuis quarante ans.
Et accessoirement, des personnages aussi controversés qu’un Bernard Tapie en France, mais il n’a pas été le seul, eh bien vous comprenez mieux d’où ils sont sortis : la floraison organisée d’une pourriture sans foi, ni loi.
Le taux de change
Au sein d’une économie régie selon le principe de la monnaie est la contrepartie du territoire, le taux de change est libre, mais pas exactement flottant, puisqu’il est encadré.
Cela signifie par exemple, qu’en régime nominal d’activité de son économie, le Taux de change de la monnaie est contraint par une borne haute et une borne basse. Et ceci pour un intervalle de temps raisonnable qui peut, par exemple, aller de 3 mois, à 6 mois ; jusqu’à deux ans au maximum actuel envisageable pour des économies modernes, qui ont des cycles rapides (6). Période à l’issue de laquelle ces bornes basses et hautes sont révisées dans un sens ou un autre. Mais en étant toujours adaptées la réalité de la production de richesse d’un territoire et celle de son accroissement.
Ainsi, on obtient bien une adaptation-stabilisation du cours d’une monnaie à sa réalité territoriale économique sur une période donnée. Et ce qui convient à tous les acteurs économiques, intérieurs ou extérieurs au Pays. En échappant, en même temps, aux mécanismes spéculatifs qui sont sans autre intérêt que d’enrichir à peu de frais, - et parfois de gros risques systémiques -, un tout petit nombre d’opérateurs déjà très riches.
De même qu’on échappe ainsi également aux anticipations exubérantes de la situation d’un territoire, ou bien qui sont négatives et qui ne font alors que renforcer ses difficultés.
Après tout, celui-ci peut bien afficher des dérèglements : trop de croissance ; plus assez de croissance, déficit de main d’œuvre, ou d’infrastructures, etc. Mais dans tous les cas, et c’est son intérêt fondamental, il doit pouvoir disposer de la durée nécessaire pour les régler, plutôt que les payer cash ou bien par anticipation négative trop rapide.
Étant entendu que la résolution de ce genre de dérèglements exige forcément toujours un peu de temps, au moins pour être amorcée.
À agir ainsi avec le taux de change d’une monnaie, qu’est-ce qu’on ferait ?
Simplement évacuer du marché des changes des acteurs uniquement ou surtout toxiques. Prenez simplement les six derniers mois et l’effondrement de l’Euro de 20%.... Croyez-vous sérieusement que la valeur économique des territoires européens se soit effondrée de 20% ?
Pas une seconde, bien entendu.
C’est pourtant ce que cette valeur et le taux de change associé énoncent.
Et qu’est-ce que cela engendre ? Une boucle de rétroaction où les difficultés européennes sont simplement aggravées au terme d’une anticipation incontrôlable.
Quelque chose ne tourne donc pas rond, point, et qui n’a rien à voir avec le Réel, point.
Et il en va ainsi chaque fois que, en régime nominal d’activité d’une économie développée, sur un intervalle de temps raisonnable et anticipable, la valeur d’une monnaie varie de plus de quelques pour cent, à la hausse comme à la baisse.
La spéculation
Au sein d’une économie régie selon le principe de la monnaie est la contrepartie du territoire, la spéculation généralisée sur les marchés à terme est interdite.
C’était le cas ici jusqu’en 1885 et le monde ne s’en portait pas plus mal, mieux en réalité.
(Rappel : jusqu’en 1914, la France était la première puissance économique du monde…).
Mais soyons précis : cette spéculation, ou anticipation si l’on veut un terme positif, devrait être simplement réservée aux gens de métiers, et par métier. Des gens du blé, du maïs, ou du fer, peuvent en effet chacun avoir besoin de couvertures financières à terme pour gérer leurs activités sans trop d’accoups sur leurs prix prévisibles. Mais c’est pour le bien-être ou la nécessité de leurs industries et entreprises.
Et non pas pour y déchaîner des spéculations sans assisse réelles.
Ceux-là, ils peuvent donc spéculer.
Tous les autres, non.
Enfin et dans ce cadre, tous les mécanismes de spéculations purement boursières (type trading haute fréquence) sont tout simplement interdits : ils n’ont strictement aucun rapport avec la question centrale, la prospérité d’un territoire, ses entreprises, sa population, sa monnaie. Ils sont au contraire en rapport avec une activité parasitaire qui, en plus d’être susceptible de produire de gros dégâts, n’enrichit que des manipulateurs de capitaux dont l’investissement n’est absolument pas la tasse de thé.
Bien entendu, ces deux mesures iraient mettre un terme à une série d’activités bancaires et financières profondément toxiques ; celles de gens (banques, assureurs, fonds, etc.) sans rapport avec un métier donné. Avec la réalité de son activité, son commerce et son industrie.
Et alors ?
Cela n’irait que dégonfler la sphère financière, aujourd’hui démentielle et dangereuse.
Qui devrait s’en plaindre ?
Soyez sans crainte : les traders, on en referra des comptables compétents et tout sera bien.
Comme on a pu le lire, la définition exacte de la monnaie comme contrepartie d’un territoire, conduit à vite reformuler la base de ce qui devrait faire une gestion économique saine, réaliste et positive, en suivant simplement le fils des relations de cause à effet, ou bien celui des cohérences nécessaires. Y compris en intégrant et en interrogeant le statut de l’État et notre rapport à celui-ci : doit-il être notre serviteur, ou bien le contraire ?
C’est cette discussion sur laquelle nous allons poursuivre ; elle est d’une actualité brûlante.
Notes :
(1) Accroissement de la dette souveraine en France en 1980 : ce pays venait subir le choc économique et monétaire du bouleversement du marché du pétrole sous l’effet de l’OPEP, l’organisation des pays producteurs de pétrole, qui en avait relevé agressivement les prix sans prévenir.
(2) L’épargne est d’abord une économie faite sur des dépenses. Mais ensuite, elle peut être investie et générer des intérêts, puis des intérêts d’intérêts, etc. C’est le mécanisme même de l’Assurance-vie qui, par exemple, à partir d’un 25 000 euros épargnés, pouvait engendrer 150 000 euros disponibles une dizaine d’années plus tard, sans, entre-temps, qu’aucun risque de perte en capital n’ait été pris.
(3) 2004, Monsieur Sarkozy brade 600 tonnes d’or, il lui a suffi d’être ministre : (Voir l'article du Point à ce sujet). Et ce qui fut présenté par cet euphémisme « une gestion plus active des réserves de changes »… Le Gouverneur de la Banque de France, en principe indépendant, ne s’est opposé en rien à cette opération. Quant aux conditions précises de cette braderie, elles n’ont pas été rendues publiques… pourtant, quelqu’un a acheté !
(4) Dans le département agricole du Gers (32), par exemple, a régné un dénommé Philippe Martin, presque inconnu du grand public. Trente ans durant, c’était un homme d’appareil et un sous-produit de la Mitterrandie, il a grenouillé dans toutes les sinécures de la République. Mais en janvier 2022 il a été condamné pour 10 années de détournement de fonds publics, et 600 000 euros à rembourser. C’était au terme d’un plaider-coupable. Une procédure entre gens du même monde, où un Procureur propose une peine et le condamné, de l’accepter pour éviter le scandale d’un procès au résultat plus aléatoire : tout ça se négocie par avocats interposés.
Un mois après, il était sur une radio locale à constater que « c’était la vie et qu’il passait à autre chose…», mais après avoir tenté de se maintenir coûte que coûte à la présidence du Conseil Départemental du Gers !
Entre-temps, peu de médias en ont parlé. Et personne, mais personne ne s’est demandé comment un responsable public banal pouvait disposer, après un divorce en particulier, de 1.8 million d’euros cash : l’argent qu’il faut pour assurer 600 000 euros d’amendes, compte tenu d’une fiscalité standard de 2/3 des revenus en France, tout compris.
Ce cas scandaleux, c’est par centaines qu’on les compte aujourd’hui.
Et pendant que ces gens font n’importe quoi, s’occuper de leur territoire n’est même pas un sujet.
(5) Les douze régions françaises actuelles, mises en place depuis 2015, ne correspondent à aucune réalité historique, géographique, topologique, économique, etc., de ce pays.
Contrairement à celles définies en 1956, comme fruit d’une longue élaboration d’apprentissages.
Là encore, la situation actuelle est la résultante d’une décision autoritaire, prise au nom d’une efficacité fantaisiste : c’était avant que, pour ne rien changer, on s’aperçoive que non seulement la modification n’avait induit aucune économie, mais coûtait bien plus cher.
(6) Un taux de marge brute est le bénéfice brut d’un produit ou d’un service. Il correspond à son prix de vente hors taxe, soustraction faite de tous ses frais de fabrication.
(7) Valorisation démentielle des actifs et leur gestion tyrannique : le cas des entreprises cotées en Bourse : il faut bien comprendre que plus la valeur en bourse d’une entreprise est assise sur un multiple de son résultat qui est artificiellement élevé (x 15, x 20, x 50 parfois, quand la folie est là), plus les dirigeants de ces entreprises-là se retrouvent asservis à ces valorisations exagérées.
Pour les tenir dans le temps, ils sont forcés à secréter coûte que coûte des résultats croissants. Ce qui, en retour, les conduit à gérer leurs entreprises de manière tyrannique (coûts, salaires, gestion du personnel), en plus de les gérer à court terme : le phénomène est profondément toxique.
Ainsi aussi, toute logique de gestion industrielle à moyen et long terme disparait. C’est-à-dire ce qui a toujours constitué la base de croissance d’une entreprise.
(8) L’expression capital risque, originelle (1975), suggère qu’un investisseur risque son capital dans une entreprise – qu’il peut perdre. En réalité, en Europe en particulier, le risque en question porte le plus souvent sur l’amplitude du rendement des capitaux investis (dont le taux standard exigé est élevé, ≥15%) et non pas sur les capitaux eux-mêmes. Pour la raison simple que ces opérations de « capital-risque » portent dans la plupart des cas sur des entreprises de taille et de rentabilité significatives, dont les gains servent surtout à payer les dettes de leurs rachats… On est souvent loin, très loin, d’une logique d’investissement créatrice de valeur.
(9) Encadrement du taux de change par périodes : toute une série de paramètres sont à considérer. De manière générale, cet encadrement devrait être conçu pour favoriser la stabilité d’un territoire dans le temps, par un taux de change de sa monnaie relativement stable. Tout en considérant la réalité de ses cycles économiques, son enrichissement ou son appauvrissement : 2 ans, pour un encadrement, c’est sans doute trop long actuellement, mais 3 ou 6 mois, sans doute trop court.
Ce système avait cours en Europe entre 1972 et 1979 (le « serpent monétaire européen »). Il prévoyait, entre monnaies, une variation possible de leurs taux de change de 2,25%.
Charles de Mercy est analyste, président de BulletPoint, inventeur de la sémio-morphologie (2008), une méthode d’analyse du langage.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.