Feuilleton des incohérences, épisode 1 : le droit à disposer librement de son corps
TRIBUNE - La décision de la Cour suprême américaine de laisser les États décider du droit à l’avortement doit nous permettre de nous interroger sur ces notions essentielles d’un point de vue à la fois moral, éthique et sociétal.
Ne laissons pas les opportunistes politiques s’en emparer pour nous imposer n’importe quoi et ce d’autant plus que les États-Unis sont très partagés sur le sujet.
Certains États sont plutôt contre le droit à l’avortement, d’autres à l’inverse sont allés jusqu’à demander ou préconiser des avortements jusqu’au neuvième mois et même au-delà, incluant la période dite « périnatale » qui va jusqu’à 28 jours après la naissance.
Voir aussi : L’avortement sans condition jusqu’à neuf mois préconisé par l’OMS
La Californie a ainsi déposé son projet de loi N° 2223, qui a été amendé le 20 juin dernier, en particulier sur le sujet de la mort périnatale ou mort néonatale précoce. Jusqu’à sept jours après l’accouchement, elle doit être en lien avec la grossesse et, selon les avis médicaux, la notion de viabilité du fœtus doit être prise en compte.
Pour le Maryland, il semble que la loi légalisant l’infanticide jusqu’à 28 jours après la naissance n’ait pas encore été votée, mais un veto déposé par le gouverneur Larry Hogan contre la mesure qui élargirait l’accès à l’avortement, a été annulé.
Enfin, l’OMS a recommandé que les avortements puissent se passer dans des conditions sécurisées, ce qui est tout à fait compréhensible, mais en ajoutant : « L’élimination des obstacles politiques inutiles » comme « les limites de temps » sans préciser de notion de viabilité du fœtus. Si un avortement se pratique sur un fœtus viable, en français, cela se nomme un infanticide.
L’objectif de cet article n’est pas de porter un jugement, mais d’essayer de donner le maximum d’informations sur les évolutions de ces problèmes fondamentaux et de retrouver un peu de cohérence, ce qui parait furieusement manquer en ce moment.
Face à ces modifications législatives récentes aux États-Unis, Aurore Bergé, soutenue par la Nupes ainsi que par Elisabeth Borne, a donc décidé de faire en sorte que ce droit à l’avortement devienne constitutionnel au nom du droit des femmes à disposer librement de leur corps. De nombreuses pétitions sont même en train de circuler sur le sujet.
Nous nous devons donc de poser les questions suivantes à ceux qui veulent faire de l’avortement un droit constitutionnel en oubliant les autres droits de disposer de son corps comme :
- Le droit à l’euthanasie
- Le droit de refuser une opération
- Le droit éventuel de changer de sexe et à quel âge
- Le droit de refuser les expériences transhumanistes comme des injections sous cutanées de micro puces vous donnant la possibilité de faire un achat ou de présenter un passe quelconque (expérience suédoise)
Le droit de prendre ou de ne pas prendre un traitement et en particulier un vaccin
Droits qui s’appliquent également aux hommes et pas uniquement aux femmes.
Ces déclarations de la Nupes comme du parti de Macron sont d’autant plus incohérentes que le 23 juin dernier, les élus En Marche présents au Parlement européen, comme les élus de la Nupes Manon Aubry et Leila Chaïbi, ont voté l’obligation du passe sanitaire numérique.
N’oublions pas que ce passe sanitaire numérique est une obligation vaccinale déguisée qui interdira aux citoyens européens de se déplacer au sein de l’Union européenne, s'ils ne détiennent pas le certificat justifiant leur vaccination.
Le gouvernement veut d’ailleurs faire passer le même projet de loi déposé par la future ex-ministre de la Santé, Madame Bourguignon, prolongeant la durée du passe vaccinal jusqu’au mois de mars 2023.
Voir aussi : Projet de "loi Covid": encore une prolongation du passe vaccinal ?
Alors, pourrions-nous demander un peu de cohérence aux élus quel que soit le mouvement auquel ils appartiennent ? On ne peut vouloir à la fois une chose et son contraire, ce qui est très exactement en train de se passer.
On ne peut exiger de voir passer le droit à l’avortement comme loi constitutionnelle au titre de nos libertés individuelles tout en refusant les autres droits à la libre disposition de son corps, ou plutôt à son autonomie personnelle, et au respect de sa dignité comme le décrit la Convention européenne des droits de l’Homme.
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